Jeudi 26 décembre 2024 – canyon de Germieta – Baigorri
Bix, Fred, Sergio, Xipo
Pour ceux qui ne connaissent pas ces obscurs surnoms : Frédéric A, Philippe A, Serge P, Vincent P
Navette : Oui
Accès canyon : 10/12 min
T. P. D. l’E. : 3 h 00
Retour à la voiture : 40 min
La première difficulté a été de s’auto-convaincre de bien vouloir se sortir le cul de dessous la couette et d’affronter les 7 degrés Celsius de ce matin post-Noël.
Mais même les cadeaux fraîchement déballés, et pas encore utilisés, n’ont pas suffi à nous dégonfler.
Qu’on se le dise, et on le verra, on est des durs !
La deuxième difficulté a été de nommer ce canyon. Une scrupuleuse analyse de la carte IGN nous démontre clairement que « Germieta » le nom donné par les inventeurs (Jairo T. et Javier I.) correspond bien. Pourtant, on attaque un canyon sans nom. Ce n’est qu’ensuite que l’on rejoint un affluent, le fameux Germieta (Aharzako erreka), qui semble devenir ensuite le lit principal.
À propos de lit, chacun regarde l’autre et se demande bien pourquoi on a l’quitté, notre lit douillet, en ce matin frisquet. La suite montrera que nous ne l’avons vraiment pas regretté.
On nommera donc bien ce canyon « Germieta » du nom du bucolique petit quartier de Baigorri, vers lequel s’écoulent les flots, telle une colique.
La troisième difficulté a été l’approche et surtout de décider vers lequel des talwegs il fallait descendre pour attaquer les premiers ressauts. Ceci d’autant plus que nous étions à demi dans la brume, une brume tenace, pénétrante et très désagréable.
Que ne sommes-nous pas restés au col d’Ahartza et profiter du soleil au-dessus des nuages ! Bien nous en a pris. Vers 11 h 00, on patauge enfin dans une première eau, pour descendre un premier ressaut de 2 mètres, même si Fred préfère le shunter, prétextant une recherche de champignons.
Pourtant, très vite après, on tombe sur la première vraie cascade de 16 m.
Et là, mes amis !
Là, oui, ça commence à donner, bien moussu et bien liquide, le moment précis où nous avons oublié tous nos regrets, car oui, ce canyon vaut le détour !
On enchaîne alors de belles descentes, entrecoupées de zones « andar » (marcher en espagnol). Et vas-y que je te descends des 20 m, des 8 m, encore 8 m, des 25 m, des 20 m…
N’en jetez plus !
À tel point aquatique que nous avons dû ruser, par endroits, pour équiper certaines gerbes « hors crue » tellement ça pissait ! Y en a un qu’on a failli perdre, noyé corps et bien. Mais comme il portait le perfo, on a attendu un peu qu’il se sorte tout seul du tourbillon.
Une petite étoile de plus, à ce propos, au niveau de la confluence avec le ruisseau principal « Germieta » où là, ça a vraiment commencé à devenir un vrai canyon.
Débutants guillerets, sautillant et truitant joyeusement dans les vasques limpides et tempérées, s’abstenir.
Sur ce parcours donné en 1 h 30, on a quand même mis 3 heures !
Flânant et cheminant sur la ripisylve, nous avons découvert également, mais ça n’a rien à voir avec le canyonisme, de sympathiques endroits sur les rives, des ruines, des sentiers en terre sèche, des anciennes bergeries, tout un monde qui a été vivant, avant !
Vers 14 h 00, arrivés enfin à la sortie (qu’il nous en a semblé), nous avons décidé de nous séparer en deux binômes (2 personnes dans chaque binôme) pour tenter de rejoindre la piste supérieure.
- 1 binôme qui remonte pleine pente, à travers broussailles, chachis, fougères, genévriers revêches, tronçons glissants et traitres, sentes hyper exposées sur un vide sidéral pour arriver enfin sur une sente rassurante et bien tracée.
- L’autre binôme, un peu plus loin quant à lui, a préféré remonter pleine pente, à travers broussailles, chachis, fougères, genévriers revêches, tronçons glissants et traitres, sentes hyper exposées sur un vide sidéral pour arriver enfin sur une sente rassurante et bien tracée, mais 1 min à l’avance.
Après de joyeuses retrouvailles sur la sente, nous avons pressé le pas vers le ravitaillement car quelques ventres affamés commençaient à crier famine.
Une fois les premiers réflexes décapsulés, trinqués, saucissonnés et chipsés, vint le temps où tout le reste fût partagé et grignoté, malgré la brume toujours présente.
On retourne chercher la première navette, puis, merci et à la revoyure.
S.