spéléo : Franck , David
TPST : 6H
20 mètres en amont et au droit du gouffre Charlotte le NA 458 présente une entrée à flanc de roche sur un cône terreux et empierré ressemblant à un ancien effondrement. L’orifice plonge sur quelques mètres entre blocs coincés et flanc incliné. Bien que l’entrée est déjà été visitée, nos prédécesseurs n’ont pas voulu creuser plus loin (voir sur la base de données Karsteau), il faut dire qu’à l’époque il y avait multitude de cavités à explorer.
Dans un premier temps nous mettons au propre l’extérieur ,mettant à profit nos compétences d’élagage et de terrassier. Nous rajoutons 2 gougeons au spit d’origine pour y fixer la ficelle d’accès.
Le passage est suffisamment large mais ça frotte un peu, nous verrons plus tard ce qu’il sera possible de faire pour palier à ce problème, probablement un frac aidé de marches en métal.
On investi les lieux, le niveau -1 est lui aussi fait de terre en cône descendant jusqu’à buter sur le même flanc de roche. Quelques jours auparavant j’y avais ouvert une brèche en retirant de grosses caillasses, ce qui m’avait permis d’entrevoir une suite.
Franck autodidacte en terrassement s’active à l’aménagement de la cavité, créant des marches palières et un muret de pierres en guise de barrage que nous remplirons d’un beau terreau tandis que je m’affaire à tabasser des roches récalcitrantes. Le courant d’air est très peu perceptible mais les petits cocons d’araignées suspendus par leurs fils oscillent et témoignent d’une régularité du faible flux.
Je pensais la désobstruction aisée mais la roche s’est transformée depuis ma précédente venue, on se heurte à des blocs devenus imposants et il est inutile à ce stade de vouloir les désancrer, surtout qu’ils maintiennent la masse de terre et de caillasses sous nos pieds. A coup de burin nous parvenons tout de même à agrandir le passage, et à tour de rôle tête en bas et bras tendus nous gagnons de la place , mais voilà le débattement devient trop faible pour user de la massette, nous nous inclinons donc devant l’inébranlable calcaire . La bataille est perdue mais pas la guerre, nous reviendrons avec du matériel génie civil plus approprié à ce genre de travaux.
La visibilité est nette là-dessous, 3 mètres de verticalité puis tris-répétita, à nouveau une pente de terre sur ce niveau -2 qui bute toujours sur ce même pendage de roche . Les cailloux dévalent et semblent vouloir aller plus loin, enfin j’essaye de m’en convaincre histoire de garder mon optimisme.
Ficelle en tête de verticale je tente une incursion, pieds dans le vide je me coince à mi-poitrine et avant de me retrouver au point de non retour j’hésite, je pense pouvoir passer mais la remontée risque d’être fastidieuse, alors faible que je suis je renonce. Je peine à remonter, j’ai donc fait le bon choix.
Je n’arrête plus le toubib, il ne veut pas s’avouer vaincu, il cogne tout ce qu’il peut et grignote quelques centimètres. Je retente mais renonce à nouveau, nous reviendrons armés comme il se doit, couteau entre les dents et feu d’artifice entre les orteils.
Il est 16 h30, l’heure d’évacuer la zone, l’Aviron doit gagner dans quelques heures contre Montauban !
Nous étudions la faisabilité d’améliorer la sortie si ce trou nous promet une suite, effectivement la pose de marches métalliques facilitera l’extraction mais nous serons aussi obligés de sécuriser les blocs empilés , bien qu’ils n’aient pas bougé depuis des décennies, voir des centainnies.
Une bien belle virée, une nouvelle exploration, du bon travail , une timide avancée mais faut en garder pour la prochaine.
Ah oui j’allais oublier,
AB – Montauban
49 – 7
David I
