Spéléo : Valérie P , Darioush et David
TPST : 8H je crois mais on va pas chipoter.
On guette la météo scrupuleusement et là, crois’y pas où non du soleil !!
Recap :
Lors de l’acte 1 la décision prise pour le déséquipement n’était vraisemblablement pas la bonne, et dans une ambiance canyonning on a un peu galéré. Quelle idée d’installer des fracs sous des gerbes d’eau!
Nous décidions donc de passer au plan B, nous carapater de là rapido et de revenir un jour meilleur. Le plan B c’est celui après le A , A comme Apanice, et B comme Barres-toi-vite-Boire-des-Bières.
L’objectif est atteint, restons prudents et sortons contents !
Oui mais les jours suivants se ressemblent, il pleut à n’en plus finir donc ça traîne cette histoire, nous avons emprunté du matos et nous aimerions le rendre assez vite.
Après ce n’est que du matos, il ne va pas s’échapper et vu la météo je doute que les copains envisagent de sortir.
Enfin 3 jours de répit sont annoncés , nous décidons de déséquiper le samedi et vers midi nous sommes dans le trou . Cette fois-ci ça n’arrose pas, et notre mode opératoire semble au point. Les lieux nous sont familiers et nous sommes confiants sur la suite.
Nous envisageons 2 possibilités de levage: 1/depuis la niche, à remonter les 240 m de corde et enkiter pour ensuite reprendre la charge par balancier à chaque fractio plus haut .
2/ mettre les 350 m de corde en suspension plein vide , soulager la corde par levage au niveau de la niche et hisser l’ensemble depuis la tête du puits des Pirates en enkitant au fur et à mesure.
Vous l’avez compris nous sommes prêts !
Une petite pensée pour Kat qui n’est pas de la partie.
Arrivés à la tête du puits, avec plus de 300 m plein vide Valérie met en place la poulie-bloc pour hisser les centaines de mètres de cordes trempées. Ça fonctionne au début puis ça coince, elle n’insiste pas car nous avions prévu ce cas de figure et dans nos bagages supplémentaires une corde de 100m espérait qu’on l’utilise.
Ya pas idée de redescendre avec une corde en plus !! Elle nous a été très utile.
Darioush le brave, armé de sa nouvelle corde 8mm se lance ( non je blague ,il se lance pas le type, ya quand même 330 m), fait du propre et rééquipe le P90 jusqu’à la niche.
Pour faciliter la communication nous sommes cette fois équipés de radios , nous essayons l’option 2 c’est à dire soulager par balancier les 240 m de corde depuis la niche.
100 m plus haut fiers comme un pirate, j’installe mes roubignoles plein vide et met en place le système palan. Loin dessous Darioush à déjà commencé son hissage ,ce qui me facilite grandement le travail. Malgré tout c’est physique et ça prend du temps . Ça bloque un peu, mais comme nous arrivons à communiquer tout se fait dans le calme. Sous l’effet yoyo la corde du fond s’emmêle sur elle même et Darioush peine un peu à défaire le micmac mais il gère !
Chaque mètre gagné est enkité par Val, pieds dans l’eau dans l’étroit méandre, elle réalise un travail de précision ou rien ne dépasse des kits, une prouesse, j’aurais pas parié ! C’est qui la PRO ?
Darioush refait surface et nous entamons ensemble la remontée , poulies à portées de main car des levages il en reste.
A tour de rôle et à chaque puits on met en place un balancier , ça balance fort , par la pensée les pirates Hisse et Oh sont avec nous !
Derrière , Val déséquipe en chantant et ça traîne pas.
7 kits ras la gueule ! Dont 2 énormissimes plus lourds que nous trois réunis, nous les avons baptisé Jeanine et Hervé, cherchez pas pourquoi !
La Jeanine a pris du poids et on a du mal à la remuer, elle fait bien dans les 40kg mais ça monte ,ça monte et les autres kits suivent à leur tour, ils sont pas léger non plus les bougres !
Au P41 on fait gaffe, on y est passé plusieurs fois devant ce gros bloc coincé et il fait peur, il repose légèrement sur 3 appuis fatigués par le temps et à lui seul il retient un volume gigantesquement menaçant, pourtant il y a fort à parier qu’il garde sa position depuis longtemps. En tout cas la menace n’est pas mentionnée dans les récits , nous restons néanmoins méfiants car faudrait pas que Jeanine fière de ses rondeurs ne vienne se frotter au roc.
Pendant que la cheffe continue de déséquiper, avec Darioush nous mettons en place un poste de levage judicieusement placé pour éviter tout contact intime entre les deux poids lourds. Je parle du roc et de Jeanine bien sur !
Plus haut ça frotte un peu au niveau de la déviation mais Valérie avait flairé le coup et avait installé un frac supplémentaire lors de la descente, ce qui nous facilite l’extraction des kits. On installe donc deux balanciers à quelques mètres l’un de l’autre et youpi les choupis ça fonctionne bien.
La cheftaine nous rejoint et nous rajoute un kit de plus. Allez un de plus !
La sortie n’est plus très loin , pendant que mes vaillants amis terminent de déséquiper le dernier puits, je m’avance et monte les kits en les faisant rouler sur des schistes pourris, un à un et palier par palier, Hisse et Oh sont toujours là et je les entends dans ma tête chantonnant la rengaine du pirate . La sortie c’est pour bientôt, oui mais à la sortie c’est pas encore la sortie, enfin pas la vrai sortie car il reste encore le talus remontant et bien glissant , celui qui mène à la voiture.
Allez c’est fini l’Apanice allons boire une bière!
Classe cette sortie, de la manip sous terre presque aussi génial que d’aller au fond.
Mea-culpa auprès de Kat que je n’ai pas prévenu pour cette mission.
Merci à Jeanine , Hervé et Hisse et Oh pour nous avoir accompagné dans cette belle spéléo.
David I