Chardekagagna
Sortie Raquettes : Chardekagagna en solo Samedi 31 janvier et dimanche 01 février 2009 Participant : Denis Vincens C’est une bonne préparation hivernale. Un truc à se faire péter les lanières des raquettes. Mais il me faut bien ça : je prépare mon examen hivernal en février dans le Jura et je dois être en forme, physique et technique. Surtout 2 mois après mon opération du ménisque. La météo est plutôt favorable : risque faible d’avalanches, isotherme 0°C à 2000 m. Un départ matinal, dans le noir, à l’auberge du Logibar au pied de gorges d’Holzarte. Il est 07:30. En 40’ je suis à la passerelle : c’est la première fois que je viens ici. Je mange un bout à la cabane (ouverte) d’Olhadubi car la bonne grimpette commence vers le cayolar de Buruchieta à 1435 m. Je chausse les raquettes pour passer la barre au Sud-Ouest et remonter vers le pic de Pista. Je suis au sommet (1779 m) à 12:30. Un joli vallon enneigé m’entraîne jusqu’au col d’Uthurourdin. J’y laisse mon sac pour faire l’ascension du Chardekagagna (1881 m). Me voilà avec 1700 m dans les cuisses d’un trait. Je redescends par la crête de Baratchegagna (1586) pour dévaler vers la cabane d’Ardane. Quel luxe : 8 lits avec matelas, couvertures, table et bancs, rivière à 50 m, toit isolé. Je m’étais équipé pour un bivouac à la dure, je passe une douce nuit. Mais le matin est plutôt bouché : on y voit pas à 20 m. Pour ne pas rentrer direct je veux rejoindre la crête-frontière à Elhurrosoko lepoa. Je chausse mes raquettes, sors la boussole et tire mes azimuts. Je tombe à 10 m de la borne 244. Pas mal. Le vent est assez fort et je marche en oblique sur la crête, vers le Gaztarrigagna (1732) et jusqu’à la borne 239 après le Betzulagagna (1590). Je passe devant le cayolar de Frayde Nava (1316) et je rentre dans la forêt vers la clairière de Oyharchabala (cayolar ouvert). Je reprends la navigation vers l’Ouest pour trouver le pont de Zitziratzia. Ce parcours entre les arbres, le silence et la marche en raquettes… je suis un peu comme un trappeur ! Sauf que je n’ai rien vu. Même pas le pont dont il ne reste que les piles de chaque côté du ruisseau, bien bouillonnant à cette époque. Pas possible de traverser sans se mouiller. Je remonte jusqu’aux bergeries d’Arhanolatzé où je quitte les raquettes. Je n’ai plus rien à manger : faut que je rentre maintenant. En passant par le cayolar de Bagossudurra, je rejoins l’interminable sentier qui surplombe les rochers-cathédrales d’Amubi. Au détour d’une crête, le gypaète me passe au dessus. Je passe à côté du gouffre d’Ustarbe pour marcher sur la piste qui descend jusqu’à la route. Enfin presque ! Je me retrouve coincé à 10 m au dessus : l’élargissement de la route a laissé un escarpement bien lisse. C’est le passage le plus technique des ces 2 jours. Avec +2300 m de D+, 8 heures de raquettes et une orientation en brouillard, ce fut un bon exercice ! Et mon genou a tenu. Denis