Destination la macro

1 et 2 juillet 2009

Au départ de Laruns, nous nous retrouvons pour 2 jours, et pour parcourir la richesse botanique de ce coin de vallée.

Au petit matin blême, brouillardeux, mouilleux, pour une montée infernale par un chemin très direct, raidillon, rampaillon, pattara, etc. Ce chemin était utilisé pour descendre les troncs d'arbres: on y voit encore les dalles servant de pavés, usés par le passage des troncs. Nous y usons nos semelles, glissant sur l'angle mouillé de ces cailloux vicieux.

Cet itinéraire nous permet, sur 1000 m de dénivelé d'apprécier l'évolution du cortège floristique: Attention Arrieutort, nous voilà, équipées de nos bibles botaniques de 6 kg et de nos appareils photos avec objectifs de toutes tailles !!!

Dans les bois, buis et Meconopsis cambrica en pleine explosion de jaune (pavot jaune), plus haut la linaire à feuilles d'origan et la raiponce, trempées comme nous par la pluie, plus haut encore, la benoîte des ruisseaux et l'horminelle des Pyrénées, très caractéristique avec ses feuilles vertes sombres couvrant le sol et formant comme un vortex quand elles ne sont pas encore étalées.

Le milieu, au départ en sous-bois frais à humide, est de plus en plus ouvert au fur et à mesure que nous montons. L'éclairage change, bien qu'on soit toujours dans le brouillard.

Enfin, avant d'arriver à la cabane d'Arrioutort (prononcer le «t» final), à 1500 m d'altitude, nous trouvons les pelouses où l'on sent la reforestation naturelle liée à la faible pression de pâturage: la limite des bois progresse. On y trouve le rare Orchis blanc (Leuchoris albida), les orchis brûlé mêlés aux nigritelles, et, localisés, quelques pieds de Plathantère, orchidée blanche délicate. C'est le Festival des orchidées !!

Autour de la cabane, des prairies humides nous offrent leurs charmes de plantes carnivores en floraison (drosera à feuilles rondes, et grassettes), prêles d'hiver, géranium d'Endress, orchis de Fuchs. Un peu au-dessus, on trouvera les pygamons à feuille d’ancolie, les saules buissonnants, le lis des Pyrénées, les asphodèles, en milieu peu pâturé.

Plus haut, à 1800m, les rhododendrons sont fleuris, ils couvrent de leurs bois les espaces plus pentus.

Les plantes d'altitude, adaptées au froid et au vent, font leur apparition à proximité du col. Elles sont accrochées à leurs rochers, nous sommes au pied des éboulis qui mènent aux falaises et au sommet du Montagnon d'Iseye, à proximité des névés. Nous sommes dans le brouillard et avec la pluie, depuis hier, et nous ne monterons pas au sommet: on ne voit rien et il y a ici tout un microspectacle encore à découvrir.

Nous prenons le temps d'explorer alors la combe à neige au pied des falaises, la pelouse y est encore jaune. Nous y trouvons les plantes adaptées à ce recouvrement neigeux prolongé: Soldanelle des Alpes, Daphné Bois Joli en fleurs (arbrisseau en fleur avant les feuilles, très toxique), le saule rampant profitant de la plus petite parcelle de chaleur du rocher accumulateur de soleil, les "renoncule à fleur de narcisse", "renoncule amplexicaule"... La dryade octopétale est typique du milieu d’altitude sur terrain calcaire. Le pH du sol est ainsi un des facteurs prédominants pour les plantes.

Nous passons la nuit dans la cabane, ou plutôt dehors, pour laisser la place à un groupe de jeunes bayonnais encadré par un accompagnateur. Le lendemain, la descente est longue, après la recherche parfois hasardeuse du chemin qui part dans la combe invisible. Brouillard toujours là (comme dit Serge: tenace de son prénom). Les taons nous disent enfin au revoir, on leur dit adieu: c'est clair ?

Présentes: Claire et Claire