Première dans la Taupe !
EXPLO GA451 ou TROU DE LA TAUPE le 11 et 12 Juillet 2009 Suite à un appel inopportun de Steph, me voilà sollicité pour aller compléter une équipe de spéléo afin d’aller faire une pointe au fond de la taupe…mouai…à voir. Ayant effectué la traversée de la Pierre St Martin le week-end d’avant j’avais mon compte en spéléo mais après mûre réflexion et sachant que cette occasion ne se représenterai pas tous les 4 matins je décidais finalement de tenter l’aventure. (Et tant pis pour Pampelune aussi…). C’est ainsi, que nous nous retrouvâmes, Stéphane Vogrig, Laurent Richard, Aitor Lotina dit « Loti » (un ami espagnol (ou devrai je dire basque) de bilbao à Laurent) et moi, à l’habituel cayolar lucugnébéhéty vendredi soir vers 22h. Là, contrairement à d’habitude…, la soirée fût très sobre et nous nous couchâmes relativement tôt car contrairement à d’habitude aussi (la mienne du moins...) le réveil sera à 6h du matin. A 7h30 nous voila prêt, sac fait, partit pour deux jours sous terre, dans le froid et l’humidité, alors que la météo ici est exceptionnelle, un levé de soleil extraordinaire illuminant tout les massifs de la Pierre, vallée d’Aspe et Orhy… avec une température prévu de 30°C tout le week-end….faut vraiment être maso mais bon au moins on est sûr de ne pas avoir de risque de montée d’eau avec cette météo béton. Et c’est parti, rentré dans le trou à 8h pétante! Là, je suis assez excité et angoissé car c’est une première pour moi un trou aussi profond et avec d’aussi grandes verticales et ce fameux pop’oc… enfin bon on verra bien. Le rythme de la descente est de suite soutenu ce qui est agréable, tout s’enchaine sans attente. Assez vite, nous arrivâmes au fameux puits du Limousin et là, de suite y a ambiance : on débouche sur un puits de 136m que l’on descend sur une trentaine de mètres à l’aide d’un rappel guidé afin d’atteindre une lucarne sur la paroi d’en face qui donne accès à un puits parallèle, le puits de la vie de château, qui fait pas moins de 72m ! Après ce passage fort en émotion pour moi et ma relative faible expérience en grosse verticale, la suite s’enchaine bien, on reste constamment sur corde, puis arrive enfin le fameux pop’oc, qui finalement ne me pose pas trop de problèmes dans ce sens, contrairement au retour… Ce méandre débouche directement sur le puits des coquillages, 122m, et, fermant la marche, j’ai mes trois camarades déjà bien avancé dans le puits, ce qui me permet de les voir en enfilade sur 100m…ouf, re-ambiance, ca restera une image marquante de la sortie ! Avec toutes ces grandes verticales on gagne très vite une importante profondeur pour arriver enfin, 5h30 après l’entrée, au bivouac où l’on ne doit pas être loin des -600. Là, reste à demeure duvet, esbit et popote, matelas … tout ce qui faut pour être « presque » à l’aise…et aussi du matos pour l’explo, belle organisation. Après un frugal repas et avoir passé les néoprènes, nous voila reparti. A partir de ce moment je n’aurai plus jamais chaud, sauf lors de la remontée le lendemain…moi et ma combi de surf 3mm…ca m’apprendra ! Là, le trou prend une allure complètement différente : fini les grosses verticales et place à l’eau. Nous cheminons dans le lit même de la rivière et enchainons ressaut plus ou moins hauts et autres vasques plus ou moins profondes tout cela dans une eau froide, très froide… La plupart des ressauts, même les plus petits sont équipés d’un bout de corde car le sol est recouvert d’une sorte de dépôt marneux extrêmement glissant ce qui peut rendre la remontée très difficile. Ca et là nous changeons les cordes usées par les crues précédentes. Nous arrivâmes à un endroit du canyon ou Laurent R. nous confie une escalade afin d’atteindre le départ d’une galerie quelque mètres au dessus de nos têtes pendant que lui et Aitor continuent jusqu’au terminus atteint lors de la dernière expédition a -740 m. Après examen de la tache à accomplir, nous concluons que la pose de spit ne sera pas nécessaire et que ca passera en libre. À l’aide d’une courte-échelle faite par Stéphane et quelques oppositions, je parvins sans trop de difficultés à atteindre le départ de la galerie. Ca y est c’est parti pour de la première!! Mon enthousiasme ce calme vite quand je m’aperçois qu’au bout d’une vingtaine de mètres la galerie rejoint en hauteur le cours de la rivière que nous venions de laisser, tant pis. Après un court rappel « bricolé » pour redescendre de ma galerie et atteindre la rivière, nous rejoignons rapidement nos deux autres équipiers au terminus, devant le puits de 8m, jamais descendu! Nous arrivons en terra incognita, enfin ! Aitor et moi descendons le puits tandis que Steph et Laurent R. s’organisent pour la topo. Nous débouchons dans une salle avec devant nous une grosse trémie au pied de laquelle l’eau s’engouffre. Nous ne l’escaladons pas et suivons l’eau sous les blocs après avoir équipé l’endroit d’un bout de nouille. Attention, ici le passage est assez bas et en cas de crue ça doit coincer. Apres un cheminement à tâtons entre les blocs, nous débouchons dans une autre salle, avec toujours une trémie devant nous qui nous bouche le passage. L’eau disparaît sous les blocs mais, cette foi-ci, ne nous laisse pas de place pour passer. Est-ce déjà la fin ? Nous furetons à droite à gauche mais en vain, ca ne passe pas. Nous sommes vite rejoints par Steph et Laurent R. qui se mettent aussitôt à la recherche d’un accès à cette rivière perdue. Laurent R., inspiré, s’engage dans une faille, entre un gros bloc et la paroi et, entendant l’eau couler sous ses pieds se met à désober. Après avoir enlevé quelques gros blocs, un trou apparut et devint vite pénétrable. Sans hésiter, Laurent R. s’y engouffra et réapparut, après de longues secondes d’attente nous disant qu’il a retrouvé la rivière et qu’on retombe dans un canyon, encore plus volumineux que le précédent ! Victoire ! Nous décidâmes alors de former deux équipes, Aitor et moi partant en tête pour équiper suivi de Laurent R. et Steph qui eux s’occupent de la topo. C’est partie pour de la première presque trop facile…nous sommes dans du 3m de large sur 10m de haut…les pieds dans la rivière. Très vite nous arrivons en haut de quelques gros blocs où nous posons rapidement spit et cordes, afin de descendre ce petit rappel de 3m. Juste quand nous finissons l’équipement, l’autre équipe nous rejoint en topographiant. Nous progressons toujours dans un canyon aux belles dimensions, sans difficultés, mais cependant de plus en plus aquatique. Après 250m de progression, nous arrivons à un passage bas, sous un gros bloc, ce qui nous oblige à se mettre entièrement dans l’eau, toujours aussi froide bien sur…Pour la topo, ca s’arrêtera ici. Toujours en compagnie d’Aitor nous continuons l’explo, en nageant de plus en plus, jusqu'à arriver dans un droit plus large mais aussi plus bas de plafond, avec une « belle plage de sable fin » en rive gauche. Moi j’opte pour m’y échouer, tandis qu’Aitor, lui, toujours motivé et moins transi de froid, pousse encore la nage sur une trentaine de mètres avant de butter sur un siphon impénétrable. Là, sera le terminus de notre exploration. Sans tarder, et après avoir laissé un petit lombric qui se baladait tranquillement dans la boue, euh pardon dans le sable fin, surprenant à cette profondeur, nous faisons demi-tour et, avant de rejoindre les autres au dernier point topo, je remarque sur la droite, donc rive gauche, l’arrivée d’un petit affluent, d’accès pas trop difficile, qui méritera le cou d’œil lors de la prochaine expé. Une foi les quatre réunis, nous rejoignions d’un bon pas le bivouac, à plus de 3 heures de là, prenant soin de mettre les cordes hors crue. Nous arrivons au bivouac sur les coups de minuit, cela fait 16h déjà que nous sommes sous terre. Il est tant de se poser un peu ! Enlever la néoprène et se mettre en slip par ce froid et ce courant d’air est, du moins pour moi, un véritable calvaire ! Heureusement, les vêtements secs ainsi qu’un repas bien chaud aide à nous réchauffer et nous rentrons dans nos duvets avant 2 heures du matin. La nuit sera plus ou moins bonne selon les uns et les autres. Réveil à 8 heures. La aussi, la sortie du sac s’avère être un vrai défis et je traine le plus longtemps possible dans mon lit mais, je ne peux résister à l’autorité de Laurent R. et est bien obligé de quitter mon nid très relativement douillet. Après avoir avalé un petit déjeuner bien chaud et avoir replié le camp c’est parti pour la longue…longue…remontée. Elle fut moins éreintante que je le craignais et se passa plutôt bien, hormis le pop’oc qui me donna pas mal de fil à retordre. Que ça soit à la descente ou à la montée, les grands puits restèrent toujours aussi impressionnants. A 17h, tout le monde est réunis à l’entrée du trou, saint et sauf, en assez bonne forme. Quel bonheur de retrouver ce grand ciel bleu ainsi que son soleil radieux ! La bière fraiche est maintenant à portée de main et c’est à 17h30 que nous arrivons tous au cayolar. Nous mangeons et buvons tout ce que nous trouvons (zut!, je ne trouve que des bières…), en plein soleil…Bref le bonheur ! Après rangement du matos et empoignades, c’est l’heure de reprendre la route et de quitter ce lieu magique, sous l’imperturbable regard du pic d’Anie. Nos avons donc topographié 255m de première avec -32.4m de dénivelé + 150 estimé non topographié avec sûrement un très faible dénivelé. PS : on a trouvé cette bestiole vers les -700m Est ce rare dans les cavités de ce massif de trouver de tels spécimens ? s'il y a des connaisseurs parmi vous...... Laurent