Soule souletine saoûle
Au pays des hirondelles et du vent(uri) le 15 novembre 2009
Il nous faut désormais 2 voitures, au remplissage optimisé, pour aller à notre point de départ. Les arrêts sont multiples pour organiser le covoiturage: Garazi, Gamarthe, Bunus…
Ah, Bunus, l’indispensable halte à Bunus ! l’incontournable arrêt convivial-rencontre matinale-café-gâteau-réveil de Battit ! Ah, il est comme cela Battit : il est capable de se rendormir entre deux de nos passages dans le couloir, 8 personnes exactement passant à 6h35 devant sa chambre !
A pied d’œuvre à 8h30 ou presque, au pont d’Amubi (660 m). Chemin boueux comme d’habitude, odeurs d’ail des ours aussi, et nous voilà déjà à la cascade de Pixta (1150 m).
La dizaine d’isards que nous croisons nous disent bien que le vent les décorne là haut et qu’ils se mettent au nord, là où l’herbe est verte et à l’abri. Nous leur disons que ce ne sont que des mollassons. L’isard est susceptible, ils sont tous partis en deux temps deux mouvements et demi en nous montrant l'arrière de leurs jarrets.
Au point côté 1497, pour ceux qui sortent parfois la carte puis un œil sur la carte, le cirque d’Ardane se découvre, dominé par la crête frontière. On a le choix entre plusieurs options, de l’est vers l’ouest : Chardekagagna (1881 m), Otchogorrigagna (1823 m), ou la crête de Gaztarrigagna (1732 m). Tout est accessible !
Après une courte pause à la cabane, nous montons en direction du vallon de Mulhedoy vers la crête et le col d'Elhurresoko lepoa à 1650 m (en effet c’est là qu’il reste quelques névés de la semaine passée). La grimpe au col est fastidieuse. Eole, c’est connu, est plus rapide en crête et sous les cols, et la température ressentie vraiment plus fraîche…
On va même jusqu’à se regrouper, avant de s’élancer pour les derniers mètres, et finalement s’affaler les uns derrière les autres à la borne frontière 243, pour se protéger du sud, au vent complètement fou ! Au passage sous la crête, les turbulences derrière le sommet nous déstabilisent en nous plaquant à terre. Comme en parapente : surtout, ne jamais passer derrière le relief !
Descente légère et légèrement emportés dans le vallon d’Antchoulogia, et leçon d’hydraulique dans le magnifique vallon d’Ardane, pendant toute la descente, pris dans les venturi quand l’air s’accélère à chaque rétrécissement des gorges.
Mais, ce n’est pas pour cela que le chemin s’appelle le chemin des hirondelles. C’est le nom des jeunes filles aragonaises ou navarraises qui empruntaient ce chemin, de ces dames qui venaient travailler à Mauléon dans l’industrie de l’espadrille fin 19ème et début 20ième et qui passaient par la montagne…La cabane où nous avons mangé en garde la trace, par son dessin d’hirondelle. La montagne n’est pas ce qu’on pourrait croire, c'est bien un lieu d’échanges.
La journée n’aurait pas été assez stimulante et fluidifiante sans la coulée de boue qui a emporté le chemin et la végétation sur plusieurs dizaines de mètres de dénivelé. La boue est très épaisse et molle. Après le bain de boue de Damien, le raide xaxi est l’option retenue pour terminer le plus directement possible. Merci à Kattin pour son aide de fin de parcours, et bon vent !
Présents : Damien, Isabelle, Claudine, Argitxu, Marie-Marcelle, Maialen, Kattin, Claire
Dénivelé 1200 m