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Voyageurs des strates
31 mars 2010

La Coum'attitude

27 et 28 mars 2010


Week end dans le réseau Félix Trombe – Henne Morte
Massif d’Arbas – Haute Garonne

Participants : Stéphane, Olivier, Roger, Laurent, Alexis.

On se donne rendez vous le vendredi soir au local vers 18 h pour partir en direction de la Haute Garonne. Je déboule vers 18h30 alors qu’Olivier attend patiemment.
Aux environs de 18h72, Laurent arrive enfin dans un état de forme relatif. Le genre d’état propre aux lendemains de soirée étudiante.
A 18h123, c’est l’heure de la réunion à Larceveau, après avoir rejoins Stéphane, pour savoir si on part à une ou deux voitures. Finalement, une seule bagnole chargée à bloc et nous voilà en direction de la Coume Ouarnède (autre appellation du réseau Félix Trombe – Henne Morte).
Soirée calme et sage après les 3 heures de voiture. On a même laissé dormir tranquillement Laurent qui s’est couché sans manger de dessert sous prétexte de grosse fatigue.

Roger nous rejoint le 27 au matin vers 8 h (beaucoup trop tôt pour des spéléos, ce qui aura pour conséquence un évènement exceptionnel, le genre de truc qu’on n’oublie pas dans la vie d’un spéléologue). Du coup, nous nous affairons dynamiquement pour préparer au mieux la sortie qui nous attend : la traversée Henne morte – grotte des Commingeois. Pour ceux qui ne connaissent pas, il est important de préciser que le réseau compte 46 entrées et 104 km de développement. Ce qui donne légèrement envie de se faire une traversée.
Le temps d’organiser une navette et nous voilà sur le parking de le Fontaine de l’ours, prêts à commencer la marche d’approche en direction du gouffre de la Henne morte. J’ai un peu la pression, j’ai déjà fait cette traversée mais j’ai de vagues souvenirs en ce qui concerne la localisation exacte de l’entrée.
La météo est cependant clémente. Plutôt beau, un peu de fraicheur, pas de brouillard. En bref, absolument inhabituelle pour la Coume qui a un climat, on peut le dire, humide. Très souvent, il bruine, il mouillasse et parfois il coume (expression locale traduisant une pluie persistante et fortement pénétrante).
Nous passons à côté du gouffre Duplessis, puis petite bifurcation à droite sur un sentier marqué mais pas plus que ça. C’est une réflexion commune, on a du mal à comprendre qu’il n’y ait pas un meilleur marquage étant donné qu’il s’agit d’une classique parmi les classiques.
Le gouffre de La Henne morte  a quand même était exploré par des grands spéléologues comme Casteret, Loubens, …

1_entr_e_de_la_Henne_morte

Peu à peu, les souvenirs reviennent, et nous voici, au bout d’une heure de marche au bord du gouffre de la Henne morte. La neige est encore bien présente. La descente des premiers puits risque de se faire dans une ambiance hivernale.
C’est bien le cas, je commence à descendre, mes pieds foulent la neige et la glace. Pour couronner le tout, Stéphane me balance un peu de neige sur la figure.
Un relais est complètement pris dans la glace. On peut le dire : ça caille !!!
On enchaine les premiers puits dans cette ambiance et certains se font une réflexion saugrenue : si un passage est bouché par la glace, on fait comment ?
2_stalagmites

La meilleure solution nous semble évidente : uriner tous en chœur (d’où l’intérêt de boire auparavant une grosse quantité de bières).
Avec Olivier, nous choisissons un départ de puits bien adapté pour user de pédagogie sur notre camarade Laurent. En effet, il souhaite tous savoir sur les techniques de traversée. Il s’avance donc vers ce relais en s’étalant de tous son corps sur une magnifique coulée de glace. Il faut dire qu’il n’a pas vraiment le choix au vue de l’étroitesse du lieu en question.
Il mettra un certain temps avant de retrouver l’usage de ses membres.

3_la_coul_e_de_glace___Laurent

On passe le puits de la mort (puits énorme de 50 m), la cavité devient active et on aperçoit la salle du camp (lieu de rencontre d’eaux tumultueuses et donc légèrement sujet aux courants d’air et aux embruns). L’endroit nous semble donc bien approprié pour se restaurer. Seul Stéphane manifeste son mécontentement mais il se pliera à  la décision collective (probablement absurde mais quand l’estomac parle !).

4_d_part_du_puits_de_la_mort

Roger nous sort son réchaud pour une soupe de nouilles fortement bienvenue dans ces conditions. Laurent essaye de se réchauffer auprès de son acéto qui ne fonctionne pas depuis le début. Stéphane a la goutte au nez. Olivier apprécie énormément le pâté basque.

5_pause_dans_les_embruns

Le puits de la tentation nous tend les bras. La descente n’est pas trop arrosée. Je l’ai connu dans d’autres conditions …
Et bientôt, nous sortons de l’actif et de la zone verticale (presque 350 m de puits tout de même) pour se retrouver dans des galeries esthétiques où coulent parfois un petit ruisselet.
Olivier (notre reporter photo) nous arrête fréquemment pour réaliser quelques clichés mais s’exclame souvent de la sorte : « c’est à chi… ! »
Le crapahut continue, la dimension des galeries diminuent petit à petit, une ambiance plus sèche se développe. Tout nous laisse présager que la sortie des Commingeois n’est plus très loin.

6_petite_douche

Un passage relativement restreint dans un plancher stalagmitique prouve une fois de plus qu’être grand n’est pas forcément avantageux en spéléo. Laurent en subira les conséquences.
Les feuilles de hêtre apparaissent dans la galerie et nous voici à la sortie des Commingeois.
Et, alors là !! Stupéfaction !! Diantre !! Le voici cet évènement exceptionnel rare et magique à la fois : il fait encore jour !!
La lumière nous éblouit et pourtant, on n’a pas encore changé d’heure. Voilà ce qui se passe quand on décolle trop tôt le matin.

7_sortie_Commingeois

L’ambiance est très différente de l’entrée de la Henne morte. La neige est inexistante, les buis bien accrochés aux versants.
Il ne nous reste plus qu’à rejoindre notre véhicule en empruntant une sente au milieu des buis puis en longeant la vallée de planque.

Roger nous quitte au cours de la soirée. Surement qu’il préfère s’abstenir du débat alléchant qui animera notre table : l’intérêt substantiel des mathématiques dans la vie de tous les jours.
Olivier et moi préfèreront un sommeil réparateur plutôt que d’entendre de telles absurdités (ah, les maths, on est dans le trip ou on ne l’est pas !)

Le lendemain, nous décollons pour une sortie dominicale à une heure raisonnable (env. 11h30). Il faut dire qu’on s’est fait volé une heure. Personne ne sait où elle est passée.

C’est à ce moment que j’ai commencé à me viander dans mon rôle de pseudo guide de la Coume. Surtout pour ce qui est des estimations horaires, un élément qui ne doit pas être inscrit correctement dans mon code génétique (en plus d’être mono tâche comme beaucoup d’hommes).

8_entr_e_H_r_tiques

L’idée consiste à visiter la grande salle du trou du vent en descendant par le gouffre des Hérétiques puis de sortir par le trou Mile (encore une traversée) à condition que certaines cascades soient équipées en fixe. J’annonce la sortie à 2 – 3 heures (aïe, aïe, aïe !!) en précisant que je ne suis jamais sorti par le trou Mile.
Laurent nous équipe les puits des Hérétiques sous l’œil vif de Stéphane.
Nous déboulons dans la salle de la 2 ème Aix puis dans la grande salle du trou du vent. Quelques essais de photos, pas très concluant, un peu trop volumineux pour un petit appareil numérique. Nous nous restaurons au fond de la grande salle puis nous partons à la recherche de la jonction avec la rivière du Mile. Jusque là, tout va bien, pas de problème d’itinéraire.
Rapidement, nous progressons dans la rivière du Mile vers l’amont dans l’espoir de sortir au trou Mile.
La cascade Laffranque (12m) est équipée en fixe (c’est l’obstacle majeur de la rivière, le reste se remonte à priori en escalade jusqu’à la sortie).
Jolie rivière, pas mal d’escalades mais ça glisse pas, beaucoup d’oppositions pour éviter la flotte.

9_escalade_dans_la_rivi_re_du_Mile

Une belle douche se présente, je cherche une solution un peu plus en hauteur pour l’éviter mais il faut s’y résigner, l’arrosage est obligatoire.
Cela fait une bonne heure que nous progressons dans la rivière et les regards se posent peu à peu sur moi. On me demande si j’ai quelques souvenirs (je suis censé avoir déjà emprunté la rivière du Mile) et si je peux donner une estimation du temps qui nous sépare de la sortie.
« Beh, euh, à peu prés, mais peut être un peu plus !! »
L’éclairage de Laurent donne quelques signes de faiblesse. On commence à regarder à droite et à gauche si un passage s’insinue vers la sortie.
Une cascade se présente. Elle semble plus compliquée à remonter que les autres et les regards se posent de nouveau sur moi.
Je crois reconnaître un passage (la jonction avec le gouffre Raymonde) et nous voici à farfouiller dans tous les coins pour trouver la sortie du Mile (sueurs et crapahut à gogo).
Cette fois-ci, c’est sur, je reconnais la jonction avec le Raymonde. Le descriptif indique que cette jonction n’est pas loin de l’entrée du Mile.
J’interromps Laurent et Stéphane en pleine réunion qui envisage de faire demi-tour et je les motive de grimper la cascade sous prétexte d’être vraiment pas loin de la sortie.
Olivier, en grand grimpeur passe devant, une autre cascade se présente, cette fois équipée en fixe et j’aperçois un peu plus loin la lumière du jour.
La neige étant bien présente autour du trou Mile, nous décidons de baptiser Laurent qui malheureusement  a choisi de remonter le dernier.

10_sortie_par_le_tou_Mile

Mais, ce n’est pas fini, il faut maintenant déséquiper les puits des Hérétiques.
Soudain, Stéphane a terriblement mal au coude et Olivier se plaint d’une douleur affreuse à la jambe (tantôt à gauche et tantôt à droite).
Laurent et moi-même (les plus stables physiquement) se tapent le déséquipement en profitant de douches localement copieuses.
Au final, presque 6 heures passées sous terre.

11_r_chaud_sur_tablette

L’épilogue du WE s’articule autour de bières dans un bar de Mane (celui où tous les chasseurs sains de corps et d’esprit se retrouvent le dimanche soir).
Mais, notre équipe, toujours à la recherche de challenges, décide de prendre un repas chaud dans la voiture de Stéphane. Le réchaud sur la tablette et à nous les nouilles chinoises et le café lyophilisé !!

Alexis

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Commentaires
M
Je souscris totalement aux propos de Serge, surtout pour l'œil vif de Stéphane, pour l'arrivée d'Olivier à une heure décente et surtout pour la sortie alors qu'il fait encore jour... Impossible !<br /> <br /> Seuls éléments valables du récit: l'arrivée du stagiaire dans un état second après un comas éthylique dans les rues crasseuses du Petit Bayonne et les discussions fumeuses pseudo-scientifiques post-spéléo. <br /> <br /> Bref, un peu de rigueur factuelle ne nuirait pas à la qualité de vos compte-rendus...<br /> <br /> Mathieu (Bordeaux)
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U
Allez, les gars, les mensonges sont trop gros.<br /> Vous n'êtes que des mytos.<br /> Pour preuve, je résume toutes les incohérences du récit : <br /> <br /> Départ de Garazi : Olivier à l'heure ? N'importe quoi !<br /> <br /> Soirée calme au gîte : avec Olivier, Stéphane et Laurent ? impossible ?<br /> <br /> Beau temps sur la Coume ? ça n'est jamais arrivé !<br /> <br /> Une équipe de spéléo prête à 8 h du mat qui sort avant la nuit ? improbable !<br /> <br /> L'oeil vif de Stéphane ? on ne parle pas du même Stéphane ! (je rigole Stéphane :)<br /> <br /> En plus, sur la plupart des photos, vous êtes souriants et même pas sales !<br /> <br /> Enfin, vous parlez d'un bar de chasseurs sains de corps et d'esprit ? Soit ils sont chasseurs, soit ils sont sains de corps et d'esprit. PAs les deux ! Messieurs, allons ! Ou alors, y personne dans ce bar <br /> <br /> <br /> Vous voyez bien que tout est du pipeau !<br /> On me la fait pas à moi !<br /> <br /> Vous avez passé le week-end par-là, c'est tout.<br /> Serge
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A
A mon avis,le Norbert,y doit plus beaucoup pouvoir se retourner !<br /> <br /> Philippe
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N
Bravo Alexis, ça me donne envie d'y retourner, ça me rappelle ma jeunesse !!<br /> N.
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