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Voyageurs des strates
1 juin 2010

Leize mendi au pays de la lavande

TopoJN44e Congrès national de Spéléologie et de canyon - 22-23-24 mai 2010 - Sault-en-Provence - Vaucluse
Cette année le congrès est loin de chez nous mais ce sera d'autant plus exotique d'y aller faire un tour pour non seulement retrouver les copains mais aussi visiter quelques hauts lieux de la spéléo du Sud-Est. Mes buts avant de partir : aller au Jean Nouveau et monter au Mont Ventoux qui domine le congrès de sa crête blanche et de sa tour de 40 m de haut. Je vous le dis de suite : ça n'a pas été possible par manque de temps ! Par contre pour le Jean Nouveau c'est l'embouteillage, le samedi plus de 40 personnes sont descendues et remontées. Pour le dimanche, des petits malins sont partis aux aurores pour être sûrs d'y aller ; quant aux autres comme moi, on va voir sur place et on avise. Gilbert est là aussi, il représente l'ARSIP au congrès mais est bien motivé pour revoir ce gouffre dans lequel il est descendu il y a une éternité. Un jeune parisien d'un club des Hauts de Seine cherche du monde pour descendre, il nous accompagne. Nous partons vers midi, le gouffre n'est qu'à quelques kilomètres de Sault. Rendus sur place, nous croisons des gens qui repartent le kit entre les jambes car il y a trop de monde. Nous nous avançons à l'entrée, là il y a tout un groupe de jeunes qui attendent leurs copains qui sont dans le grand puits d'entrée. On sonde prudemment : c'est possible d'y aller ? On nous réponds qu'il y a 2 groupes qui sont en train de remonter, après il doit y avoir moyen de descendre car le grand puits d'entrée est doublé en cordes. Gilbert est réticent, Cyril n'a qu'un idée en tête aller à -500 en milieu d'après-midi sans même un Mars dans les poches. Pour ma part je suis fatigué à cause de notre grande amitié avec Midi-Py et le reste du Monde la veille ; mais pourquoi pas y aller, pas jusqu'au fond, mais en faire un bout. La décision est prise, nous retournons à la voiture, mangeons un bout tandis que j'arrive à enquiller une petite sieste à l'ombre d'un pin rabougri. Nous nous préparons et filons de nouveau vers l'entrée, là, des gens continuent de sortir, nous patientons une demi-heure et donnons l'assautIMGP2331 : un P. 15 mène à une plateforme en ciment où une trappe donne sur le grand vide : un P. 167 direct, on ne voit pas le fond, les deux cordes disparaissent dans le noir. Cyril, notre jeune parisien part en premier, Gilbert le suit, je ferme la marche. Au début et sur une grande partie nous sommes dans un tube vertical d'environ 2 m de diamètre, les fractionnements rapprochés (pas plus de 30 à 40 m entre les 2) nous obligent à pas mal manipuler la corde quant nous entendons une clameur venant du bas : une équipe est en train de remonter, du coup il faut changer de corde : un sens montant, un sens descendant, c'est le Code de la Route ! Je trouve la descente interminable et pas de fond en vue et soudain le puits s'évase et prend des dimensions beaucoup plus vastes, de là je vois le terminus et nous nous retrouvons tous les trois au pied de ce gigantesque puits, on ne voit plus la lucarne de lumière là haut et nous faisons face à une cabane en tôles qui doit dater des premiers explorateurs qui descendaient à l'époque à l'aide de treuils. Il reste encore pas mal de barres de fer dans les puits suivants qui témoignent de cette aventure. Nous filons dans un méandre à quatre pattes pour atteindre une salle concrétionnée où s'ouvre un puits, Cyril prend le corde pour descendre mais il y a quelqu'un au bout : un groupe est en train de remonter mais maintenant tout le gouffre est équipé en simple et donc il nous faut patienter. Fini le sec, moi qui m'imaginait de la spéléo au sec et sans boue dans le Vaucluse, c'est râpé ; il a beaucoup plu les dernières semaines et tandis que nous sommes à l'intérieur un orage va arroser copieusement le karst pendant plus d'une heure ! Je prends la tête de la descente, c'est bon je me réveille, la température est idéale ! Les gars sympas nous laissent passer, nous faisons vite pour ne pas les retarder de trop, puis de nouveau nous croisons des spéléos de toute la France qui ahannent à la remontée. Comme nous ne sommes que trois, les gens nous laissent passer, quelques uns sont partis le matin à 7h et sont allés au fond à -560 m. Les puits magnifiques se succèdent mais pour certains, dont celui du Photographe, ça arrose pas mal ! On continue, en se faisant engueuler au passage par un vieux grincheux à qui ça ne plait pas que l'on descende un petit P. 10 au lieu que ce soit nous qui attendions... Là, Gilbert décide d'arrêter pour éviter de trop attendre à la remontée, Cyril et moi continuons, nous croisons encore du monde, là, ce sont des Montpelliérains, on discute un bout, ils nous apprennent ques d'autres sont encore plus bas. Nous continuons un puits ou deux et nous arrivons dans la salle de la Géode à -327 m et nous sommes tout près du Puits de l'Araignée (P. 80), mais je décide d'arrêter là car nous risquons de tomber sur les derniers et d'attendre beaucoup.JN01 On se pose sur des planches d'un ancien bivouac, je pense, et cassons une croûte tranquillement pour laisser le temps aux gens devant nous de remonter. Cyril se rend compte que c'était un peu aventureux de sa part de partir tout seul et sans bouffe ! Pause photos, nous partons vers la sortie et nous tombons vite sur les derniers que nous avions croisés. L'attente est courte à chaque fractio, la remontée va bon train. Au pied du grands puits, nous avons les deux cordes de libres puisque plus personne ne descends ; nous étions les derniers. Et c'est parti, le rythme est bon, et nous parvenons à doubler les plus fatigués et la lucarne de lumière se rapproche ! A 18h45 je suis à l'extérieur, pas de Gilbert en vue, je crains un moment qu'il ne soit déjà parti en emportant nos affaires car il a un ticket pour le repas festif de ce soir et tiens à y aller.JN02 Quelques minutes à peine et le voila qui s'amène et Cyril sort lui aussi. Timing impeccable, si on avait voulu le faire on n'y serait jamais arrivé ! A la voiture, les gars de Montpellier et du Var nous paye une bière, nous trinquons à l'amitié spéléo, et aussi au fait que c'est la première fois que Gilbert et moi descendons dans un gouffre, c'est aussi ça un Congrès !JN03 Retour à Sault pour la suite des festivités, on y perdra la voix à chanter, mais qu'est ce que c'était bien ! Vivement le 45 e !!
Olivier

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Commentaires
U
Pas mal cette photo,rare en tout cas, Olivier heureux avant sa bière fraîche !<br /> <br /> Bravo.<br /> <br /> Au retour les trous pisseux du Pays Basque vont te sembler tristes, moches et merdeux.<br /> Serge
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