La merveille d'Urkulu
Samedi 23 Octobre 2010
EL 71 - Secteur Elhursaro - Massif d’Urkulu - Samedi 23 octobre 2010.Cette sortie prévue depuis longtemps, poussée par Jérôme, qui nous cassait les pieds pour revenir faire de longues séances photos dans ce gouffre magnifiquement concrétionné et aussi par l’autre Jérôme, le Président, qui tenait – depuis encore plus longtemps – à voir de ses yeux ce sanctuaire Urkuléen. Le problème étant que ce trou est un véritable labyrinthe et que des passages sont tellement clés que si tu les rates tu peux toujours tourner en rond à chercher la suite. Et là, c’est vraiment dommage, parole de spéléo ! Pour moi le cheminement était à peu près clair, depuis novembre 2006, je n’étais pas revenu dans la cavité, date de notre sortie photo avec Jérôme, mais une fois sur place la mémoire avait vachement mal faite son boulot ! Heureusement Alexis y était allé quelques semaines auparavant et donc il n’y avait aucun problème en vue ! Le rendez-vous est donné au local à Garazi à 9h30, notre groupe est à l’heure : café - matos - blablas et nous voila partis dans le brouillard à l’assaut d’Urkulu. Nous dépassons la couche des nuages et nous nous apercevons vite que c’est la saison de la chasse à la palombe : ça canarde sec au aujourd’hui ! Passés la Vierge d’Orisson, nous plongeons dans la vaste cuvette d’Elhursaro où nous nous garons près d’un cayolar. Le vent est plus frais mais une belle journée se prépare, c’est bien pour nous car l’entrée du gouffre se trouve à proximité du ruisseau et en cas de crue, l’eau se déverse dans l’entrée, ce qui peut gêner la sortie ! Nous nous équipons de tout notre matériel y compris quelques rataillons de cordes pour changer des vieilles mains courantes et nous remontons le ruisseau. En chemin je tombe sur une palombe blessée qui est en train de mourir là, j’achève ses souffrances tout en pensant au salmis que je vais pouvoir faire, pendant que les autres commencent à se faufiler dans la fissure d’entrée. Les lumières sont allumées, c’est parti ! Premier obstacle après quelques mètres de reptation : un petit puits qui nous amène en quelques pas vers l’actif mais contrairement à toute logique, les passages qui mènent au fond sont des galeries en hauteur, il faut quitter cet actif et prendre des petites galeries étroites et basses. Je m’aperçois vite qu’il ne me restais plus grands souvenirs des passages si ce n’est qu’il fallait marcher à quatre pattes pendant un long moment et ce matin Marie et moi avons glissé des bouts de néoprène dans nos combinaisons aux genoux pour se moquer de tous ces cailloux, poux, hiboux, choux, etc. Nous avançons bien et déjà nous croisons de très belles concrétions d’aragonite d’un blanc immaculé lorsqu’elles sont suffisamment loin du passage des spéléos. L’étroiture dans la boue se passe à merveille non sans maculer nos pectoraux saillants, et arrivés dans la salle (je ne connais pas son nom) au plafond tapissé de concrétions, nous faisons une pause bouffe ; la bouteille de ce «nectar bordelais issu de l’agriculture biologique» est prestement flinguée avec un bon bout de fromage de brebis-nouilles-thon. Tout le monde veut aller jusqu’au fond, Jérôme embarque son matériel photo car il y a une galerie avant le fond qui mérite le détour au niveau des concrétions. Nous filons, entre escalade-désescalade, opposition, P. 15 dont la sangle sera changée pour arriver en haut de la grande diaclase terminale. Là Jérôme, le Président, plante un nouveau Spit qui facilitera grandement la descente en direct jusqu’en bas de la salle sur les grandes dalles. Et un dernier puits de 15 m nous amène dans la salle terminale où arrive 2 cascades de l’actif que nous avions laissé au début. Mais le niveau d’eau est bas aujourd’hui et il n’y a pas d’embruns pour nous tremper. Nous allons jeter un coup d’œil au siphon terminal à la côte - 100 m, où Alexis arrive à se faufiler sans trop se mouiller tandis que Jérôme le Président et moi attendons en retrait, juste avant où il faut se coucher dans l’eau ! Le siphon siphonne, nous farfouillons partout pour trouver un éventuel passage qui shunterait le siphon mais rien jusqu’à ce qu’Alexis m’appelle : il a trouvé une galerie au dessus de celle qui mène au siphon et c’est la surprise car il y a là une ancienne ligne de tir et de la calcite cassée pour ouvrir un passage. Pas de courant d’air, le passage est très étroit, peu engageant, il faudrait poser le baudrier, la casque, faire un jeûne de 3 semaines pour s’y faufiler, nous rejoignons les autres. Jérôme, le Photographe, photographie les deux cascades puis nous entamons la remontée. Arrêt à cette belle galerie farcie de belles concrétions où Jérôme - le Photographe, vous avez suivi - multiplie les macros en veux tu en voila, tandis que nous poussons un peu plus loin la visite mais nous sommes arrêtés par un puits qui donne sur la rivière. Ce serait très utile de récupérer la topo originale en grand format de cette cavité pour arriver à y comprendre quelque chose ! Nous déséquipons nos cordes et au retour dans la salle magnifique dont je ne connais toujours pas le nom, c’est une nouvelle séance photo : cette fois en plus des photos de concrétions nous jouons au mannequin chacun notre tour en extase devant autant de beauté et avec quatre flashs qui crépitent de partout. C’est bon, c’est dans la boîte, on peut partir. De nouveau la longue galerie à quatre pattes, ensuite prendre la bonne galerie, celle qui mène à la sortie et de nouveau les mains courantes. Au moment de les changer, nous n’avons pas assez de corde d’autant qu’il faudrait planter plusieurs amarrages pour bien faire. Nous reviendrons une prochaine fois. Le dernier puits déséquipé nous sommes rendus dehors, il fait nuit il est 9h00. Retour aux voitures sous la lune avec des images de fleurs d’aragonite pleins la tête. Belle sortie, à réitérer !Olivier
Participants : Alexis, Jérôme et Marie, Jérôme (SSPPO), Olivier.