Tour de la vallée d'Arnéguy : J'ai couru, j'ai rien vu et je suis fourbu !
Météo: Couche de nuages de 500 à 1300 m, 3°C sous abri
Dénivelé : 48 km et D+1400 en 8h40 de course
Participants: Denis Vincens, Christian Barnetche
Cette fois, Serge n’y est pour rien ! La météo est pourrie aujourd’hui mais il fera beau demain et les jours suivants. Mais comme le dit si bien l’adage : pourquoi remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui.
Étant un homme de défi, je veux faire la boucle Garazi-Ibañeta-Garazi par les crêtes. Un maxi marathon de montagne, comme ça, sans préparation spécifique, juste histoire de s’exploser les cuisses à la montée et les genoux à la descente.
Je cherche un comparse de mon niveau : Christian est au repos, il fera l’affaire. Je l’appâte avec un « t’es pas cap’ de m’suivre » et le voilà tout émoustillé comme un raideur avant une épreuve de coupe du monde.
On part à 08h30 d’Auxkinea (quartier Cihé, Uhart-Cize), à 210 m d’altitude. Il fait froid, alors, on attaque la route au pas de course jusqu’à Lasse. C’est l’échauffement. On chope le GR10 pour ne plus le lâcher jusqu’au Munhoa (1021 m / 01h50). Une bonne suée, tiens ! Il doit faire froid : ma polaire est givrée…
On enchaîne l’Arrola (1060 m) pour atteindre l’Adarza (1250 m / 02h45). Pas le temps de remonter l’arche détruite, Christian se perd un peu dans tos les chemins de brebis. Un comble, lui qui a fait tous les Euskal Trail et Euskal Endurance ! On passe la clôture à Ehunzaroy (971 m) pour ne plus quitter les crêtes après Mehatze.
On se perd un peu sous le Laurigna : on marche comme des dahus entre les névés.
Et là, la grosse fringale : on se tape nos 2 sandwichs réglementaires, sans s’arrêter. Je viens d’être assailli d’un doute : je ne serai pas à l’heure pour récupérer les filles au collège ! Christian rame un peu mais il rigole. Alors, je passe devant et je maintiens la pression.
Enfin le Lindus et ses palombières : les chasseurs ont du trouver une méthode de culture de cartouche pour en laisser des centaines (des bleues, des rouges, des oranges, des vertes…) au pied de des postes de chasse. Certains vont même jusqu’à les ramasser… pour les déposer en tas le long de la clôture !
On atteint Ibañeta (1055 m / 05h15). Une prière pour ralentir le temps et on repart à l’assaut des crêtes Est de la vallée, par le GR11. Un panneau indique Garazi à 20 km : il nous reste 3 heures avant la cloche du collège. Ça va être dur. On passe sous l’Alto Biscar et le Mendi Chipi. Le chemin monte et dépasse les 1350 m pendant un quart d’heure : le soleil est là, sûrement depuis ce matin ; la vue est superbe sur les vallée espagnoles. On rencontre un belge sur le chemin de St Jacques à la toute nouvelle cabane avant le Xangoa. Juste un bonjour, bonsoir et bonne route. Le chemin dans la forêt est encombré de congères : on court sur la neige sur 2 km. On repasse en France au col de Leizar atheka (1300 m / 06h50). Ouf, plus que de la descente. La discussion, animée ce matin, est tombée au strict minimum : « Ça va ? »… C’est toujours la course contre le temps, contre cette foutue cloche de collège qui sonne dans 2 heures.
Les jambes sont lourdes mais on enchaîne les logues séquences de course sur la pelouse des estives. A part les chevaux, pas âme qui vive. Vu le temps, c’est normal… La pente est assez douce jusqu’à l’auberge d’Orisson. Puis elle devient raide après Hountto. L’altimètre affiche des –900 m/h. Ça donne le vertige !
On quitte la route à Houtto pour suivre l’ancien GR65 par Ezkanda et Uhaldea. On rejoint ainsi le quartier Cihé et la maison Auxkinea (200 m / 08h40) : on a bouclé la boucle de 48 km. Il est 17h10. Juste le temps de changer de chaussures et de T-shirt : je suis à l’heure, même quelques minutes avant la cloche. Quel timing !
Conclusion : un beau tour, à refaire sous le soleil !
Denis