Spéléo à gogo
Sources de la Nive - Massif d'Urkulu - Dimanche 10 avril 2011
Plouf, plouf !
Participants : Laurent, Olivier
Lassés des chaleurs caniculaires de ces derniers jours... non j'arrête là, c'est pas le vrai motif de notre incursion dans la source de la Nive ! En fait je voulais revenir au NA 707 mais Alexis était pas dispo, Philippe était injoignable, j'ai quand même jeté un mail à la mer la veille mais pas de réponse. Seul Laurent était présent mais nous n'avions pas ce qu'il fallait en matériel pour pousser les cailloux au fond du trou. Ce n'est que partie remise, alors pour s'occuper, nous décidons d'aller visiter jusqu'au bout la source de la Nive, principale résurgence des eaux du massif d'Urkulu. Le temps s'y prête, après le grand soleil des jours derniers, c'est le temps gris, bas, crachinant qui succède et donc sous terre on sera à l'abri ! Equipés de combinaisons néoprène nous filons vers la résurgence, la végétation a énormément poussée ces jours ci, on se croirait en Nouvelle Guinée ou dans la jungle de Bornéo avec un peu d'imagination, seule la température de l'eau nous ramène à la réalité, on est bien à Esterenzubi !
Passés le porche d'entrée, la petite escalade, nous voici à la limite du terrain inconnu, nous étions venu le 1er mai 2007 tous les deux pour voir la crue qu'il y avait mais sans pouvoir passer car ce passage siphonnait. Au lieu d'un siphon, c'est une marmite enduite de boue grasse et gluante qui nous amène à un bief d'eau claire. C'est une ambiance de rivière souterraine : le rocher est découpé, taraudé par les eaux mais très dur tandis que se succèdent les biefs et des vasques profondes. L'eau a l'air de se faufiler partout par des galeries immergées car plusieurs vieux fils d'Ariane partent à l'oblique vers le fond de l'eau vers je ne sais où. Arrivés devant un petit lac où l'eau a l'air profonde, je pars devant voir si c'est la fin mais je trouve une vieille corde rouge effilochée datant du Paléo-spéléo inférieur qui permet d'accéder difficilement à une galerie supérieure à cause des dépôts de glaise sur les parois mais il y a un puits derrière et je trouve des spits rouillés qui me poussent à faire demi-tour pour aller récupérer mon kit contenant une corde et des amarrages. Laurent me suit, peu encouragé à traverser ce lac insondable où l'on s'attend à être happé par les jambes par une pieuvre monstrueuse ou toutes autres créatures aquatiques qui peuplent les sources et lavoirs du pays !! En haut du puits, les spits en place sont inutilisables et nous avons vite fait de passer la corde autour d'un gros bloc pour l'amarrer solidement et descendre. Mais poser les pieds sur les parois enduites de boue rend la chose difficile alors la technique du jambon s'impose : se laisser pendre à la corde en se laissant glisser le long de la paroi glissante. J'arrive dans l'eau profonde d'un lac, le plafond de la salle est haut, et le bruit d'eau qui coule me pousse à allervoir plus loin mais la salle se termine là, pas de suite vue, je pense que la fin de la grotte est là, donc je remonte cette satanée corde où je ne fais que glisser. Nous reprenons le chemin de la sortie contents d'avoir vu la suite quatre ans après ! Une fois lavé et séché, nous partons au bord de l'Esterenguibel faire quelques grillades mais la pluie s'en mêle et tout se finit sous une pluie battante : finalement on était mieux en combinaison néoprène !
Olivier
Nabolegui, Galzarbe - Massif des Arbailles - Vendredi 8 avril 2011
A la chasse aux trous
Participants : Alexis, Olivier, Florian (Bassaburuko Lezentzat)
Suite au week-end dernier après avoir trouvé un "gouffre-qui-sonnait-creux-en-dessous" le NA 707, Alexis et moi s'étions donnés rendez-vous à Ahusquy pour aller faire une balade touristico-historico-prospective sur la zone centrale des Arbailles, pour montrer les lieux sans brouillard et au soleil et finir en allant creuser ce fameux NA 707. La veille, Florian est emballé par le programme car il ne connaît pas du tout le haut du massif. Rendez-vous est pris et nous nous rejoignons tous plus ou moins à l'heure à l'auberge encore fermée à cette saison.
Nous nous garons au cayolar d'Olhatzezarre, chargés d'un kit sherpa avec son matos perso plus une corde de 20 et une autre de 47 au cas où et puis aussi la trousse à spits, la massette, un burin et un pied de biche en plus de la bouffe et de l'eau, on ne sait jamais ce qui peut arriver ! Il est onze heures et le soleil cogne déjà, nous montons par la prairie qui mène au Satorra Ziloa, le gouffre de la Taupe, qui atteint presque les - 800 m, le plus profond du massif. A l'entrée pas de souffle ni d'aspiration : il cache bien son jeu le bougre !
Nous poursuivons dans la zone GA (Galzarbe) en contournant les vastes dolines pour s'arrêter en haut du GA 477, actuel terrain de jeux des copains de Limoges/Nantes qui ne cesse de s'approfondir.
En haut d'un des deux pics sans nom des Arbailles (côte 1271 m sur la carte IGN) nous avons un panorama à 360 ° sur tout le massif et pas de doute c'est bien calcaire, car l'absence de feuilles sur les hêtres de la forêt nous pemet de bien voir. Nous continuons en nous dirigeant vers la zone Nabolegui au gré des trous que nous croisons, séance de lancers de cailloux pour sonder mais tous sont connus au vu des marquages à la peinture ou à la présence de Spits sur les bords. Sans nous en rendre compte nous faisons une boucle qui nous a ramené vers la Taupe et pourtant il n'y a pas de brouillard !
En passant je tombe sur un trou de souris qui souffle fort, la fièvre me prend, rejoint par les autres nous grattons pour dégager l'entrée mais c'est impénétrable : une fissure de quelques centimètres part verticalement, les pierres roulent plus bas et l'air est toujours là. Nous ne pourrons rien faire d'autre aujourd'hui, il faut des moyens plus brisants pour voir plus loin, je ne peux que pointer la position au GPS en attendant de revenir...
Florian nous avoue que c'est la première fois qu'il voit autant de gouffres en aussi peu de temps et ça l'encourage à fureter comme nous tous, la truffe au sol, l'œil clair et la babine baveuse, tels des setters de la prospection !
Nous retrouvons le NA 707 grâce au flair d'Alexis, mon GPS est dans les choux. Je reste en surface tandis que les deux autres sont déjà 3 m plus bas, attachés sur la corde au cas où le sol se déroberait. Et rien d'étonnant à ce que cela arrive car dessous c'est creux, les caillous tombent d'une vingtaine de mètres plus bas, ça résonne et donc ça excite la curiosité et donc à continuer à dégager les pierres et la terre. Rapidement il faut se résoudre à abandonner pour cette fois, car, pareil, il faut des moyens plus persuasifs pour vaincre le rocher qui nous entrave le passage vers le tréfonds ! Nous remballons et en une demi-heure nous retrouvons la voiture. Rendez-vous est pris avec Florian pour poursuivre le déblaiement un de ces quatre !
Bonne balade, des perspectives spéléo qui s'ouvrent, le bonheur quoi !
Olivier
Salle de la Verna - Pierre Saint-Martin - Jeudi 7 avril 2011
La grande représentation
Participants : Jérôme, Olivier, Cédric (SSPPO), Florian (Bassaburuko Lezentzat), Ploum (GSG)
Nous voici donc à pied d'œuvre pour revenir dans la Verna, l'objectif reste Aranzadi pour plusieurs raisons : nous ne sommes pas assez pour éclairer la grande galerie du Métro et en plus nous aurons une vue imprenable depuis Aranzadi grâce à l'éclairage de la Verna car aujourd'hui il y a des groupes en visite.
Cédric a amené du monde pour cette occasion, qui veulent se prêter au jeu de porter des flashs pour la photo, c'est un rôle ingrat mais ô combien satisfaisant quand on voit le résultat après sur l'écran de l'ordinateur ! Cerise sur la gâteau, la piste est réouverte et nous pouvons l'emprunter jusqu'au col pour amener toutes nos affaires et c'est tant mieux car aujourd'hui le soleil et la chaleur sont au rendez-vous. D'ailleurs, à la différence de lundi dernier, c'est le grondement de l'air à la porte qui nous indique que le gouffre souffle énormément aujourd'hui, comme en été. Arrivés sur la plateforme de la salle, nous croisons Jeff qui raccompagne un groupe pour en chercher un autre, exceptionellement il nous laisse l'éclairage de la salle illuminée le temps qu'il revienne. Qu'il en soit remercié ici.
L'air est très clair cette fois ci, tandis que la cascade a notablement diminué. Nous voici donc au pied de l'escalade et nous attaquons la montée mais cette fois la grande différence par rapport à lundi dernier c'est que nous voyons tout de la salle sous nos pieds, le spectacle est encore plus grandiose rendus au porche de la galerie Aranzadi : c'est un balcon d'opéra au dessus de cette magnifique salle, chapeau !!
Nous faisons nos photos dans la galerie quand la lumière s'éteint : c'est le début de la visite. Nous nous rendons au bord du "balcon” en allumant nos lampes et c'est le début de de la "grande représentation du cirque” : un gros spot s'allume face à nous et des cris et des sifflements déchirent le grondement de la cascade, nous apercevons des fourmis loin en face de nous, mais il en va également de nous pour les visiteurs ! Aucune échelle humaine dans ce gigantisme !! Nous restons "sages" le temps que la visite se finisse, profitant des dernières minutes de lumière avant de sombrer dans le noir du néant.
La séance photo se poursuit sous les ordres de Jérôme mais rien de trop long et de contraignant, c'est même amusant de se placer pour chercher l'angle idéal du flash qui éclairera au mieux la scène. Chacun à tour de rôle nous sommes le modèle et gare aux yeux à cause des flashs, ça crépite !! Nous finissons au début du méandre Martine, Miss Ploum ne se sent pas à l'aise en opposition avec un flash à la main ! La séance se finit avec quelques prises de vue dans la descente à la salle mais les talkies-walkies sont restés dans un bidon et même en hurlant on ne s'entend pas pour se coordonner, c'est là qu'il faut enclencher le "pifomètre" !
Dehors, il fait beau et chaud (contrepétrie belge) et une Akerbeltz à Ste-Engrâce au soleil clôture cette magnifique journée. Dis Tonton Jéjé, quand est-ce qu'on y revient faire des photos à la PSM ?
Olivier
Salle de la Verna - Pierre Saint-Martin - Lundi 4 avril 2011
Le grand cirque en vadrouille
Participants : Jérôme et Marie, Alexis, Laurent, Olivier
Nous sommes une nouvelle fois sur le massif en ce lundi toujours dans le but de faire des photos à l'intérieur de ce gigantesque massif. En passant nous pouvons admirer la crue au barrage avant Sainte-Engrâce, l'eau passe au dessus et en bas c'est l'enfer, un maelström d'eau et d'embruns sous nos pieds : un spectacle fascinant vu d'en haut suite aux pluies diluviennes de la veille !
Une fois la clé récupérée, il nous faut monter à pied car la piste d'accès à la salle est fermée pour travaux de consolidation. Jérôme, toujours aussi généreux, nous confie une partie du matériel à porter : flashs, phares, pied et autres bidons : c'est encombrant mais ça ne pèse pas lourd pour nos dos de mules même si y'en a qui s'en sorte toujours bien en choisissant de prendre un tout petit kit... C'est par le ravin d'Arphidia que nous effectuons la montée et c'est la première fois pour nous que nous prenons ce sentier qui serpente dans ce canyon agréable qui nous monte peu à peu jusqu'au terre plein devant l'entrée.
Il nous faut sécher la transpiration avant de se mettre au vent du courant d'air de l'entrée mais surprise ce jour là, pas d'air et au contraire, le gouffre aspire un peu. Le temps est brouillardeux, couvert mais il est fait bon.
C'est toujours aussi excitant de rentrer dans ce long tunnel, au fur et à mesure de nos pas, le grondement de la cascade se fait entendre, nous nous attendons à voir beaucoup d'eau mais c'est la déception arrivés sur la plateforme : l'eau ne coule pas dans toute la largeur de la grande cascade. Peut importe on va pouvoir faire quelques photos même si le début n'est pas à son maximum.
Malgré l'obscurité de la salle – il n'y a pas de visite – la salle est très humide, on peut apercevoir le crachin formé par les embruns de la cascade et les pisserolles du plafond. Nous voila postés au pied de la cascade, les plus malins se positionnent en hauteur, les planqués, derrière les rochers, et les "punis" dans les embruns : Marie pose, normal, c'est la plus belle de nous, et Alexis se trouve à ses pieds cachés pour l'illuminer. En quelques minutes, il se retrouve trempé et frigorifié, tout ça pour l'Art ! Quelle abnégation et don de nous même ! Les conditions ne sont pas idéales et nous décidons de ne pas insister, du coup nous montons dans la galerie Aranzadi pour repérer les lieux.
Seuls Alexis et Jérôme la connaissent, et depuis longtemps je voulais y aller mais l'occasion ne s'était jamais présentée. Nous voila au pied de la fameuse escalade où Juan de San Martin et Felix Ruiz de Arcaute ont grimpé les 85 m de paroi en 1961 et on découvert par cette voie la suite du réseau de la Pierre qui descendra jusqu'à -1341 m !
Nous attaquons la montée, c'est une escalade verticale dans une fissure, aujourd'hui bien arrosée, sur du rocher gris veiné de blanc très franc sur une quarantaine de mètres, derrière nous, c'est le grand vide noir de la salle. Un peu plus haut, après m'être copieusement coincé la botte dans une fissure, nous débouchons sur la partie plus facile du parcours : c'est une "sente" dans le rocher en diagonale mais où les pierres n'attendent qu'une chose : dévaler plus bas, la prudence est de rigueur à plusieurs. Ensuite un dernier mur de terre à franchir nous permet d'accéder à gauche du gigantesque porche d'entrée de la fameuse galerie Aranzadi. Le spectacle vaut le détour : on aperçoit en contrebas et très loin dans l'obscurité, les petites leds qui jalonnent les deux plateformes de la visite ! Les mannequins placés pour faire l'échelle lors de la visite ne sont pas les fourmis que l'on peut voir depuis le bas mais bel et bien des silhouettes de 1,80 m de haut. Les phares puissants de Jérôme nous permettent de balayer la salle et de voir en bas la Plage de galets. Nous continuons plus la visite des lieux vers l'aval, la galerie est fossile, bordée de hautes accumulations d'argile, le sol est plat tandis que le plafond se rabaisse en avançant. La rivière Maria Dolorès coule à flots, la corde qui permet d'y accéder est en charpie à l'aplomb de la chute d'eau, aucune envie d'y aller voir ! De longues fistuleuses s'offrent à notre regard jusqu'à l'entrée du méandre Martine. Là, Alexis sort d'on ne sait où de quoi faire quatre heures, alors que nos kits sont restés en bas de l'escalade, c'est bienvenu !
Nous descendons comme nous sommes venus et à l'extérieur le brouillard nous accueille. Les lieux sont répérés pour une prochaine visite dans la semaine.
A suivre...
Olivier