Canyon d'Ourdaïbi
Dimanche 17 avril 2011 – Canyon d’Ourdaïbi – Sainte Engrâce
Frédéric, Serge
T.P.D.l’E (temps passé dans l’eau) : 3 h et quelques minutes*
Temps prévu sur le topo guide Marcos : 3 h
* voir le temps exact dans le compte rendu
L’activité canyon au club Leize Mendi n’a jamais fait courir les foules, ça c’est une donnée intangible, mais de là à les faire fuir, il n’y a qu’un plouf.
Nous nous retrouvons donc à deux pour cette ouverture de saison.
On pourrait presque dire hivernale, tant l’eau était fraîche, tendance froide.
Marche d’approche de 10 minutes après le stationnement. Nous tombons sur un premier rappel d’une dizaine de mètres non indiqué sur le topo ?! Merci Monsieur Marcos.
De toute manière, ça ne peut être que là.
S’en suit une dizaine de ressauts, désescalades et petits rappels dans une végétation Réunionesque. On sent bien que nous sommes en début de saison tant les mains courantes sont vieilles, effilochées, tant la forêt verticale d’en haut a élu domicile, ici, en bas, mais à l’horizontale.
D’ailleurs, à ce propos, nous préconisons aux magasins d’équipement de canyon, un nouvel outil à inventer, une tronçonneuse de poche. Genre 2 / 3 kg, étanche, lame de 45 cm maxi, démontable (pour être fourrée dans un bidon 15 litres) et autonome en carburant pour élaguer et débroussailler quelques 2 km de canyon encombré.
Pour lors, ça nous aurait été indispensable, tellement on s’en est vu le Diable pour franchir l’inextricable taillis qui était entassé au fond de la gorge.
Autre proposition, des amarrages inox capables de résister à des coups de boutoir d’un tronc d’arbre de 2 mètres de circonférence, lancé à fond, depuis 20 mètres de haut.
Visiblement, les amarrages posés par le CDS, découverts à nos pieds sous un hêtre majestueux, n’en sont pas capables.
De bric et de broc, de fil en aiguille oserai-je dire, vu la gueule des amarrages, nous posons une dyneema pour franchir l’instable enchevêtrement de milliers de rondins qui branlaient sous chacun de nos pas pourtant légers, vous nous connaissez.
Nous parvenons enfin à la cascade de 25 mètres. Majestueuse, mais aussi, tueuse tout court.
Alors que plein de rappels sont équipés hors crue (que grâce en soit rendue à ceux qui ont multi équipé ce canyon, ça nous a bien été utile) paradoxalement, le 25 n’est pas hors crue, il serait plutôt intentionnellement « sous crue ».
J’en souris maintenant, mais sur l’instant, nous avons bien cru notre dernière tasse bue.
De vires glissantes en pendules ratés, de douches glaciales en apnées profondes, de rappels guidés en rappels largables, notre survie n’a tenu qu’au sang froid et à la détermination de Frédéric qui s’est exposé pour parvenir enfin (vivant) à la base de la cascade. Mouillé, mais en bas. Bon, il n’a aucun mérite, il aime l’eau. En même temps, c’est lui qui est passé en premier sur ce rappel !
Nous terminons par 2 petits rappels puis par la longue et fastidieuse marche dans l’aval du ruisseau, très glissant et toujours très encombré. Sur la fin, on glissait tellement qu’on a terminé le dernier kilomètre entièrement sur le cul. Le sentier du retour est une bénédiction. Parvenus au bord de la route, notre premier travail, avant même de nous déshabiller, c’est de casser la croûte.
Notre fringale nous étonne. Le temps prévu était de 3 h 00. D’habitude, nous tenons largement les temps indiqués. Partis à 10 h, on aurait dû sortir vers 13 h 00.
En plus, on était que nous 2, on se connaît bien, on commence à être un peu expérimenté, en toute modestie.
Là, a mis 3 h et quelques minutes……
Oui, mais combien font ces quelques minutes en plus Serge ???????
Heu…………. 90 minutes.
4 h 30 minutes dans ce foutu canyon. Encore une fois, on brûle sur le champ le dernier exemplaire du bouquin de Marcos (http://www.descente-canyon.com/canyoning/topoguide/141/topoguide.html)
Frédéric tape le stop au bord de cette route où il passe environ 2 voitures par jour.
1ère voiture, vrouuuuuum……
2ème voiture, un couple de papi-mamie venu photographier des orchidées, prend Frédéric (en même temps, il était allongé au milieu de la chaussée) et l’amène jusqu’à sa voiture.
Je fais une petite sieste au milieu des coccinelles en l'attendant.
Nous terminons par une petite Aker Beltz au bar mystère de la Mairie à Caserne.
Serge