NA 352 - une belle déconvenue
Samedi 7 mai 2011
Alexis, Olivier, Serge
La météo prévue pour la journée étant à la pluie, nous avons annulé le canyon Lekime la veille au soir. Nous avons maintenu une sortie à la place, mais spéléo.
Objectif, voir ce qu’a dans le ventre ce foutu NA 352, gouffre marqué en lettres visibles depuis la lune « SSPB ; NA 352 », insondable malgré les 250 kg de rochers balancés au fond dans un fracas d’éboulement qui continuait plusieurs heures après.
Pourtant, ce puits prometteur, à deux pas du Charlotte, était absolument inconnu, non seulement des archives KE3tesques, mais également des archives neuronales des 3 ou 4 SSPBiens encore vifs de corps et d’esprit et des 3 ou 4 autres vieux spéléos qui ont usé leurs guêtres dans le coin. Bien entendu, aucun Spit n’est visible.
Dans le délire de nos réunions mensuelles à comité restreint (très restreint), les soirs où la bouteille partagée suffit largement à noyer notre chagrin, nous avons pensé le trou marqué, mais vierge.
Ben tiens !
Aussi, l’enthousiasme de Philippe aidant, nous fonçons vers le cayolar Olhatzezarre.
Sans Philippe toutefois. Il nous a manqué, vous verrez pourquoi tout à l’heure.
Bien entendu, toute la montée du Behorleguy on regrette notre canyon annulé, canyon devant lequel on passe, coté cour, nous balançant à la gueule un splendide panorama sur la face Nord du pic des Escaliers. Quoique, au loin, le temps se gâte.
Nous nous garons au cayolar, proprement, des fois que le berger vienne aujourd’hui, en cette saison de pré transhumance, c’est pas impossible.
Nous atteignons assez facilement l’objet du délire, à travers bois, taillis et pentes herbeuses.
Petit casse croûte, histoire de nous alléger.
Départ très fédéral sur un noisetier à moitié rongé par les écureuils, puis, avec le concours de monsieur Hiliti, pose de Spits, en veux tu, en voilà.
Je gueule haut et fort : « Les mecs, c’est de la première ! »
Je descends, je spitte, je descends, je spitte...
Je pose pieds sur une pente merdeuse à souhait.
Je franchis un petit passage bas et je pleure.
Je pleure à chaudes larmes sur un vieux Spit rouillé.
Tant pis, je continue.
Finalement, en dégageant les millions de tonnes de blocs qu’on avait fait tomber la dernière fois, je continue et m’arrête sur un pallier qui termine un très joli court petit méandre, palier duquel deux départs nous tendent leur bras. L’un queutte dès 3 mètres.
Olivier et Alexis me doublent pour continuer le second, mais bien vite, ça s’amenuise, ça frotte à gauche, à droite, en haut et en bas.
En ce point précis de la cavité, nous tombons d’accord pour ne pas dire à Philippe qu’une suite serait possible avec des moyens plus, disons, plus…. heu… convaincants, c’est ça, convaincants.
Aussi, nous t’enjoignons, lecteur de ce blogue, de ne jamais révéler à notre Président que nous nous arrêtons sur un courant d’air léger mais laissant entrevoir une suite possible.
Lève la main droite et dis « je le jure ».
Merci.
Aussi, maintenant qu’on a bien sali notre corde neuve et nos combardes propres, nous remontons gentiment nos 45 à 50 mètres de deuxième.
Bien entendu, vous vous doutez bien qu’on y reviendra faire la topo.
Au retour, on flâne, on tourne, on vire, autant que le temps vire lui aussi, mais dans un sens qui nous fait grandement accélérer la cadence. Les orages étaient prévus en soirée, mais dès 15 h 30 c’est un déluge qui s’abat sur l’auvent du cayolar dans lequel les bergers et la bergère, braves gens, nous invitent pour un petit café chaud. Juste à temps.
Le temps que le temps se calme (c’est beau ça) on écoute les dernières nouvelles d’Aussurucq par la voix des occupants des lieux.
On sait tout. Qui est mort, qui a vendu sa parcelle à qui, où est le cochon que Xalbat a volé à Pettan, avec qui couche la voisine, tout, on sait tout.
Comme le ciel est maintenant essoré, nos verres tout autant et nos hôtes idem, nous descendons dans la vallée. Nettoyage de matériel et retour au logis.
Lekime est reporté car on garde l’envie de le faire.
Serge