Une traversée de légende sur le pas des anciens...
Vendredi 29 juillet 2011 – Traversée Lépineux – Verna
Marie, Alexis, Eric, Gilen, Jérôme, Olivier, Paul, Serge
Ce rapport rend compte de la traversée la première équipe de la journée, Gilen, Paul et moi.
D’abord, en préambule, remercions chaleureusement l’ARSIP et les autorités Espagnoles pour avoir demandé et obtenu l’ouverture exceptionnelle du puits Lépineux aux spéléos du CDS 64 notamment.
Selon un calendrier préétabli pour fluidifier les différentes équipes, nous nous tenons équipés en tenue de spéléologue de pieds en cap, dès 10 h 30, pour entamer la descente proprement dite à 11 h 00 pétante.
Le moment est historique, nous posons nos bottes sur les traces encore fraîches (dans notre imaginaire) des pionniers Lépineux, Occhialini et Cosyns qui, en 1950, ont foulé ces parois suspendus à un treuil pour atteindre le fond en 1951.
Pour tout dire, nous avons descendu ce puits de 320 mètres lentement, pour profiter de chaque fractionnement, de chaque palier, de chaque anfractuosité rocheuse car il ne sera probablement pas rouvert de sitôt.
Ce ne sont pas les quelques pisserolles qui nous ont trempés dès la côte moins 180, ni l’équipement acrobatique par endroit qui ont assombri l’ambiance, non, que du bonheur à la descente.
Nous atterrissons, c’est le mot, dans la salle Lépineux en fil d’araignée, à l’issue du dernier tronçon de 40 mètres. Coup de téléphone filaire à l’équipe de surface pour confirmer notre arrivé en bas, pour les libérer et fermer la porte. Nous sommes désormais seuls et abandonnés à notre sort.
Nous restons quelques minutes à grignoter devant l’épitaphe de l’agonie de Loubens, puis, le froid nous tenaillant, nous descendons la salle, absolument désorientés, pour atteindre la rivière, repère essentiel pour nous indiquer la sortie.
Alors bon, la décision la plus sage est bien de descendre le courant et non de le remonter, sinon, bonjour les heures d’errance de réseau. Sur les sages indications de Paul, qui tient cette information de je ne sais qui d’encore plus sage, à gauche, toujours à gauche, suivre la rivière absolument en rive gauche, jusqu’à la Verna.
Heureusement, le cheminement est maintenant très bien balisé, nous ne nous sommes quasiment jamais égarés.
Nous atteignons la Verna à 12 h 15, soit 3 h00 après notre entrée. Nous tombons nez à nez avec un groupe de visiteurs guidés par Jef. Bien entendu, nous passons pour de parfaits aventuriers, et les visiteurs en claquettes nous photographient à tour de flashes.
Très remontés par cette traversée émotionante (si vous me permettez ce néologisme) nous décidons de grimper à Aranzadi puisque ni Gilen, ni moi ne l’avons fait.
Ni une, ni deux, on descend la plage de galets pour la photo en bas de la salle, en compagnie des mannequins Verna. Cette fois, ça y est, nous avons réalisé en 4 heures une descente que les pionniers de 1951 ont dû faire en plus de 4 jours. On est donc bien plus forts qu’eux. C’est dit.
Nous montons donc à Aranzadi pour y circuler quelques minutes, le temps de se faire flasher par les projecteurs de la salle pour le nouveau groupe touristique.
Enfin, Gilen ayant un repas très important ce soir en galante compagnie, nous remontons de la plage de galets par un nouvel itinéraire, inventé de toutes pièces par votre rédacteur. Nous parvenons en escalade à la plate forme aval du circuit touristique !!!
Nous ressortons via le tunnel, non sans une nouvelle rencontre avec un troisième groupe touristique. Y a un monde fou dans cette Verna.
Il ne sera pas écrit que nous descendons dans un véhicule tout terrain, de marque Anglaise, à la robustesse légendaire, au design taillé à hache, confortable comme un char d’assaut.
Le reste est d’un banal à couper l’envie de lire la suite :
- Bière fraîche chez Burgu,
- remontée à La Pierre dans un brouillard à chaque fois encore plus épais,
- prise en stop de 2 randonneuses pas farouches jusqu’à Sainte Engrâce,
- petit bonjour en passant à l’ami Stéphane et la smala de copains prêts pour leur descente à eux dans le Lépineux, avec mission de nous ramener de belles photos,
- ma bagnole isolée au milieu des étals du marché de Tardets, entre le vendeur de saucisses et la vendeuse de fromage,
- enfin, oubli du matériel de l’un dans la voiture de l’autre. Que du grand classique comme vous voyez.
Merci l’ARSIP pour ce moment magique de spéléo, merci à toi Mickey si tu me lis, probablement acteur de cette opération.
Serge