Enfin,de la première au Béhia !
Sortie du 20 juillet 2013
Participants : Philippe L, Philippe P, Gilen
Avec les 40° quotidiens de ces derniers jours, quoi de mieux que d’aller se mettre au frais sous terre… Malheureusement, malgré la promesse de peut-être faire de la première, un trou magique et un barbecue à la sortie, nous ne sommes que trois à avoir répondu présent.
L’objectif aujourd’hui est d’aller voir le réseau du Ziloko. Il parait que ce réseau n’a pas été souvent visité (tout le monde ayant plutôt envie d’aller voir les grands volumes, les 12 kilomètres de galerie vers les pas perdus,plutôt que ce petit réseau sans prétention) et que la topo ne serait seulement qu’un croquis d’exploration.
A l’entrée du trou, on se fait attaquer par les taons et les mouches… Dur de mettre la sous combi par cette température.
On laisse Philippe Lacoste équiper l’entrée. Il faut bien former les gens à l’équipement.
La descente se passe sans encombre, on va assez vite tout en prenant notre temps. Le matériel semble bien vieillir, les cordes sont encore bonnes et pas de signe d’oxydation de la quincaille.
Au P44, je suis surpris… Je n’avais jamais fait attention mais il y a une grande lucarne au dessus de la main courante. L’escalade n’est pas bien compliquée et pas très haute, mais les prises semblent foireuses et il ne faut pas se louper. Philippe L me fait la courte échelle et je peux jeter un coup d’œil. Ca semble redescendre, mais ne pas aller dans le P44… Y’a quelque chose à voir !!!
Au frac dans ce P44, une autre surprise. Il y a une galerie qui part avec une corde à nœud qui remonte. Je n’avais jamais fait gaffe… Ne sachant pas trop d’où elle vient, où elle va, ni de quand elle date, on ne préfère pas s’y aventurer dessus. Surtout que monter une corde à nœud avec le vide qu’il y a dessous, il ne faut pas avoir peur !! Là aussi, y’a quelque chose à revoir.
En bas du P14 suivant ce P44, nous avions repéré que l’eau partait dans une galerie. Il parait que c’est étroit et nous aimerions y jeter un coup d’œil. Il pourrait y avoir un shunt pour le réseau des sources. Je commence à descendre mais me retrouve vite bloqué… Il y a un petit ressaut et sans corde, ça craint un peu. On reviendra avec une corde.
On arrive vite à l’étroiture. Sans kit, c’est vraiment super la spéléo, même si certains prétendent que sans kit, c’est du tourisme, et non de la spéléo…
On mange un boue… euh, pardon, un bout… Lapsus… Philippe P nous assure qu’il n’y a pas besoin de corde. Les deux Philippe laissent donc leur matos. Moi, j’ai du mal à laisser mon mini kit avec la bouffe et la flotte. Je ne laisse donc rien derrière.
On s’engage dans ce réseau. Plusieurs petites galeries partent à droite, à gauche mais ça reboucle. On s’aperçoit qu’il y a des arrivées au plafond. On commence à entendre de l’eau et là, on se retrouve bloqué !!! Il y a un petit ressaut de 5m avec un lac au fond. Il y a des prises, mais ça semble un peu casse gueule. Et comme on n’a ni corde, ni amarrage, on se dit que la sortie va vite se finir. Après l’étroiture, on sait qu’il y a un petit morceau de nouille pour un ressaut. On va chercher ça, en espérant que ce sera suffisant.
On en profite pour récupérer les baudars des Philippe. Il faut ensuite trouver des amarrages… Les gratons sur les parois ne nous inspirent guère confiance. Mais à force, on trouve un AN en béton. En bas, le lac nous semble profond… On va éviter d’aller s’y baigner.
Une galerie remonte sur la gauche. Il y a une corde en place… On ne regardera pas trop… Elle doit être là depuis un moment.
La galerie est jolie, avec pas mal de gypse blanc.
Une petite galerie part sur la gauche. Il y a juste quelques pointillés sur la topo. Je m’y enquille, vu qu’il faut tout revoir… Y’a des traces, ça a été visité, c’est sûr. Ca cutte assez vite.
Heureusement qu’on a la topo, il y a plusieurs carrefours et ça pourrait être assez vite paumatoire… on est au Behia, il ne faut pas l’oublier !!!
On décide d’aller voir le fond, où il semble y avoir un petit lac. On arrive dans une petite salle, avec une cascade et une petite étendue d’eau… D’où peut bien venir cette eau ?? Y’a des colorations qui se perdent !!
Arrivé prés de cette fameuse étendue d’eau, Philippe L s’enquille dans un petit boyau sur la droite pendant que je vais voir en partie basse une galerie qui doit cutter, d’après la topo. Ca devient très gras et je commence à avoir une belle épaisseur sur les bottes. Pas de kit, mais un kilo de boue sur chaque botte. Philippe revient, il s’est arrêté sur rien et ça parait continuer.
On part voir cette fameuse étendue d’eau avant. Ca descend en pente douce, c’est très glaiseux. La descente se passe bien, il n’y a qu’à se laisser glisser doucement. En bas, malheureusement, pas d’étendue d’eau, mais une étendue de glaise bien collante et épaisse. Pour remonter la pente douce, il faut planter les coudes, les genoux, se servir de tout le corps comme prise… Là, c’est sûr, je suis en train de me pourrir complètement !!! Et 2 kilos de glaise de plus !!! On repart donc voir le petit boyau de Philippe. Y’a des traces, ça a été vu. Mais sur la topo, juste quelques pointillés rapides pour dire qu’il y a une galerie qui part.
On passe du 4 pattes à la station debout. Ca s’élargit et il semble y avoir une lucarne. Y’aurait-il une escalade à faire ? On trouve une montée en colimaçon dans la boue… Et bizarrement, plus aucune trace !!! Je crois que ce coup ci, on la tient notre première !!! La montée est foireuse, ça glisse et il ne faut pas se louper. Là aussi, tout le corps sert de prise… En haut, plusieurs départs. Je continue à monter… Pas de traces, rien. Assez bizarre tout ça. Au bout d’une dizaine de mètres, la remontée cutte sur des gros bouchons de glaise… La suite n’est pas par là.
On repère un autre départ, situé plus ou moins au dessus de la galerie par laquelle on est arrivé. Il faut enjamber un petit ressaut, la lucarne que l’on voyait depuis le bas. Pas besoin de faire cette escalade là. Mais par là, pas possible de monter ou descendre. Il faut vraiment faire gaffe en enjambant…
Derrière, la galerie continue sur une quinzaine de mètres. Encore un départ sur la droite, mais ça parait foireux. On verra après. Tout droit, toujours pas de trace. En plein milieu de la galerie, un petit ressaut de deux mètres. Rien au fond, ça cutte, encore des bouchons de glaise. Tout droit, par contre, la galerie continue mais ça devient étroit sur quelques centimètres… Un bloc bloque en partie le passage. J’essaye de m’y enquiller… Le casque ne passe pas… J’enlève le casque et me bloque au niveau du torse… J’enlève tout ce que j’ai dans les poches, lampe, trousse de secours, pantin etc. ca passe mais ça bloque au niveau du croll… Bon, pas le choix, j’enlève tout ce que j’ai… Sans casque et sans baudar, je me sens un peu nu. Et je m’aperçois que mon baudar n’est plus qu’un amas de boue !!
Du coup, l’étroiture passe. Vu qu’il semblerait qu’on soit les premiers, on appellera cette étroiture « l’étroiture sans chemise sans pantalon ». Derrière, ça s’élargit et c’est reparti pour du 4 pattes… La galerie s’abaisse à nouveau. Plusieurs fistuleuses sur le passage m’indiquent clairement que personne n’est venu là. J’essaye de faire le moins de dégâts possible… Au fond, ça cutte à nouveau, au bout de 3 ou 4 mètres… Encore un bouchon de glaise… Tant pis, on tient un morceau de première, même si ce n’est pas la première du siècle. Je marque mes initiales dans la glaise… Juste pour que dans 20 ans, les suivants soient dégouttés de voir des initiales dans un cul de sac pourri !!!
Une fois repassée l’étroiture, j’essaye tant bien que mal de remettre mon baudar, avec vraiment plusieurs kilo de boue sur la combi, le casque… Qui m’a dit un jour que le Behia était un trou propre ??
J’en profite au passage pour aller voir cette galerie foireuse. Sur la paroi, ça ressemble à du mondmilch foireux… Ca se désescalade mais là non plus, faut pas se louper… Je fais le ménage avant de prendre une prise. Je m’arrête devant un petit ressaut de deux mètres, pas tenté d’essayer cette désescalade. Ca semble cutter au fond de toute façon. Par contre, il y a un autre départ. C’est étroit, foireux et Philippe L est déjà reparti. Je ne vais pas m’y engager aujourd’hui… Après examen de la topo au chaud à la maison, je regrette un peu… Je n’avais pas fait attention que l’on est pile au dessus du réseau des sources !!!! Ca pourrait bien communiquer…
La descente dans la glaise en colimaçon se passe sans trop de soucis, mieux que prévu. On retrouve Philippe P qui commençait à se demander s’il n’allait pas venir nous rejoindre. Ca fait 45 minutes que nous sommes partis et il n’entendait plus rien… Au final, je pense qu’on a bien fait une cinquantaine de mètres de première (en fait, je peux balancer n’importe quoi, vu que personne ne va revenir)
On retourne à la base des puits par un autre chemin, histoire de tout vérifier. On retombe dans le carrefour avec la cascade. On en profite pour essayer d’enlever quelques kilos de glaise… En plafond, une belle arrivée… On se demande encore d’où ça vient !!
Un peu plus loin, dans une autre galerie, on trouve un puits descendant… sans corde, c’est un peu foireux et Philippe P est sûr que ça ne donne rien… Moi, comme d’hab, je n’en suis pas si sûr !!
On décide de retourner vers la base des puits. En chemin, je trouve une petite galerie sur la gauche qui n’est pas présente sur la topo. Je m’y enquille mais les autres ne sont pas motivés pour me suivre. Quand il y a de l’eau, je pense qu’il y a un petit actif dans cette petite galerie. Pas de glaise, un début de méandre en train de se créer. La galerie n’est pas large, en forme de trou de serrure. Au fond, il faut ramper ? Je n’entends plus les autres, tant pis, je laisse tomber.
Au niveau du petit lac, on se dit que c’est dommage de ne pas aller jeter un coup d’œil. Je trouve une petite galerie pour éviter de passer par la flotte. C’est péteux, glaiseux… A 30 cm du sol, ça pète et je finis en plein dans le lac… Heureusement que ce n’était pas profond à cet endroit là…
En plus, la galerie ne continue pas… Tout ça pour rien.
Par contre, la remontée est plus problématique… A force de batailler, j’arrive à sortir de piège mais là, je suis encore plus pourri… La poignée et le descendeur ne sont qu’un gros tas de glaise. J’essaye de nettoyer tout ça dans un filet d’eau… Je sens qu’à la remontée, ça risque de patiner !!
On remonte tranquillement, il est encore tôt.
Sans kit, c’est quand même bien plus simple. Philippe P n’est vraiment pas en forme et il galère pas mal. Y’a des jours sans. Et quand rien ne va, tout s’enchaîne… Croll bloqué en haut du P72…
Dehors, on apprend qu’Olivier ne nous rejoindra pas pour le barbec, il est bloqué à Anglet avec un pépin sur la voiture. Philippe L redescend direct. On se fera le barbec à deux avec Philippe P… Quelques saucisses, quelques chips… C’est bien agréable… La température a baissé et plus de taons pour nous faire chier… Il parait qu’ils seraient partis vers Harpea où du sang frais les attend…
Je passe poser deux bières pour les canyonistes et nettoyer le matos dans la Nive. Retour en Soule pour 23h. Une bonne petite journée… Y’a vraiment plein de trucs à voir au Behia !!
Gilen