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Zitziratze, Pista et Holzarte… Ou comment enchaîner 3 canyons dans la journée
Sortie du 3 août 2013
Participants : Philippe L, Iban, Fred et Fred, Serge, Jean-Marie, Gilen
En juin, une sortie au Zitziratze avait déjà été organisée. Mais j’avais loupé cette séance. Ce qu’il en était ressorti, c’est que ce canyon était fort joli quoiqu’un peu court… Et comme un souletin qui se respecte se devait de connaître ce canyon, il a bien fallu qu’on y retourne.
Du coup, on programme à nouveau ce canyon. Et là, c’est l’escalade… Il est quand même court… On pourrait essayer de faire la partie après le barrage, ou au moins aller voir jusqu’au pont d’Amubi… Mais la suite ?? Ben, c’est Holzarte et c’est peut être intéressant, quoique très peu décrit dans les topos. Les échos qu’on en a, c’est que c’est long, pénible, sans rappels, juste deux grandes falaises « et au milieu coule une rivière », sans intérêt… Mais bizarrement je n’ai rencontré personne qui l’ait fait… Juste quelqu’un qui connait quelqu’un qui lui a dit que l’ours lui a dit que ce n’était pas super… En plus, cette longue gorge m’a toujours fait fantasmer gamin… Autant réaliser ses rêves de gamin !!!
Mais bon, si ce n’est pas super, autant quand même se faire un petit plaisir… On n’a qu’à intercaler Pista… Tant pis, ça ne sera pas le Zitziratze intégral…
Voilà comment d’un petit canyon on arrive à un projet un peu débile et hors norme… S’enchaîner 3 canyons, en partant d’Erroimendi jusqu’à Logibar, soit 1084 m de dénivelé négatif, 131 m de dénivelé positif, et 10,55 km au total, dont une très grosse partie en canyon…
On est donc 7 volontaires pour cette bambée, sans vraiment savoir combien de temps on va y passer… Du coup, on va assurer le coup et démarrer super tôt. Rendez-vous est donné à 7h30 à Logibar… Et comme d’habitude, tout le monde est là à l’heure, mais pas au bon endroit… Jean-Marie nous attend devant Logibar tandis qu’on s’équipe à l’arrivée de la rando de la passerelle d’Holzarte…
On prend tous une corde dans notre kit… Vu que tout le monde sait équiper, autant que cela défile dans le canyon.
On laisse deux voitures en bas et on part pour Erroimendi. Vu le dénivelé, il vaut mieux prévoir des navettes…
A Erroimendi, il fait très frais… Rien à voir avec les températures des jours précédents… De là haut, on se dit qu’on aurait presque dû se faire le Zitziratze supérieur… Tant qu’à faire, autant tout faire… Mais bon, vu l’incertitude du périple, on ne rentrera que dans l’inférieur, au niveau de la C15.
On démarre d’Erroimendi, il est 8h30… Bon timing !!Pas grand-chose à raconter sur la marche d’approche… On perd rapidement du dénivelé et on se dit qu’à se rythme, on va manger à midi aux voitures… La piste est dans un sale état et la forêt un peu dévastée par endroit… Il a dû faire mauvais par là !!
A la première cascade, on révise nos techniques de rappels… Il va falloir gagner du temps, alors on revoit tous la technique du huit en butée. Et c’est parti pour 3 canyons.Il parait qu’il y a moins d’eau que la dernière fois et que les couleurs sont moins jolies. Mais le
Zitziratze est quand même très esthétique !! La cascade de 25 m, à elle seule, vaut le déplacement !!
Les rappels s’enchaînent assez vite. On a du mal à comprendre certains équipements… Des relais qui ne servent à rien, l’absence de relais à d’autres endroits… Après coup, on apprendra que le Zitziratze a beaucoup bougé notamment lors des énormes crues d’octobre 2012.
On arrive rapidement au lac et au barrage d’Oladoko. Ici, on avait un petit doute sur le fait que cela puisse passer. Dans mes souvenirs, il était difficile de remonter sur les berges. On traverse le lac, en se tenant le plus près possible de la berge, en s’écartant le plus loin possible du barrage… On ne sait jamais, si y’avait une vanne siphonnante… Là, ça serait énorme toboggan garanti, mais apnée de 12 minutes obligatoire !! Et bonjour les contorsions pour éviter les pâles de la turbine !!!
Au final, on remonte facilement sur les berges. Pendant que les autres descendent sur les échelles pour rejoindre la piste, Serge et moi décidons de descendre le barrage en rappel, histoire de se faire plaisir. Malheureusement, s’amarrer sur la rambarde n’était pas la meilleure idée… Impossible de rappeler la corde. Serge est donc contraint de remonter les échelles du barrage pour récupérer la corde…
Après le barrage, la rivière parait être sympathique, avec quelques rappels à passer… Mais bon, comme on ne sait pas trop ce qui nous attend dans Holzarte, on préfère ne pas traîner et prendre la piste.
On remonte la piste jusqu’à Pista.
Il n’est pas loin de midi mais Fred ne réclame toujours pas qu’on s’arrête pour manger… On en profite donc et on attaque Pista à fond les manettes. Les rappels s’enchaînent. En ayant 6 cordes, on avance vite. Jean-Marie, qui sort tout droit d’un stage de perfectionnement canyon, s’étonne parfois de notre manière d’équiper… Pas de main courante systématique, des débrayables que quand le rappel est arrosé… On voit clairement que ce n’est pas ce qu’on lui a appris au stage.
En moins d’une heure et demie, on a finit Pista… Il est environ 13h, on va enfin manger… Il était temps, vu les regards affamés de Fred… On avance à un bon rythme. On se dit qu’à ce rythme là, le deuxième repas que nous avions prévu nous sera inutile… Et qu’on pourrait presque enchaîner un quatrième canyon.
A partir d’ici, plus personne ne connait. C’est l’inconnu total. Après mangé, on ne fait plus aussi attention… La concentration n’est plus là… Jean-Marie nous fait une grosse frayeur avec une belle gamelle, heureusement sans conséquence…On arrive rapidement à l’embranchement du canyon d’Ardane-Pista et des gorges d’Holzarte. A partir de là, les falaises autour deviennent vertigineuses… Il doit bien y avoir 150 à 200 mètres. Au fond des gorges, la rivière est assez large et on retrouve une végétation luxuriante.
La première partie est un peu longue, on commence à se dire que ce qu’on nous avait dit été vrai. Heureusement que le panorama est grandiose. A gauche et à droite, on retrouve des affluents… Les affluents qui arrivent sur la droite sont magnifiques… Encaissés, étroits, avec des rappels d’une quarantaine de mètres… C’est impressionnant et on se demande comment un canyon comme cela n’est pas devenu une grande classique… Aucune trace sur aucun guide topo… Il va vraiment falloir qu’on étudie la carte en détail, qu’on fasse du repérage pour venir tester ces canyons prometteurs…
Au fond des gorges, la configuration change. On arrive dans un chaos magnifique. Difficile de trouver un passage. Mais au final, tout passe sans corde. Iban est comme un jeune chien, tout fou. Il saute dans tous les coins, teste des petits siphons bien sympathiques. Devant un saut de huit mètres environ, on hésite… On préfèrera passer en désescalade… Dommage, une fois arrivé en bas, on se rend bien compte que ça passait sans soucis.
Un peu plus loin, aucune hésitation devant un saut de 6 mètres, tellement la vasque en bas est belle et profonde. Un toboggan nous attend pour finir le chaos. Franchement, ce chaos est magnifique et par bien des aspects, par le coté ludique, les sauts, les toboggans et siphons, me fait penser à la Peonera.
Le paysage change à nouveau. Les gorges se rétrécissent mais la hauteur ne bouge pas… Toujours plus de 150 mètres de falaises. La lumière disparait peu à peu, avec une ambiance sympathique, sombre. Cela ressemble énormément à l’ambiance que l’on retrouve dans les gorges voisines d’Olhadubie.
Au loin, une énorme falaise blanche semble nous barrer la route. On hésite, on se pose des questions… Non, ça ne peut pas déjà être Olhadubie !!! Pas si tôt !!! Où sont les fameuses longueurs dont on avait entendu parler ??!! Au final, c’est bien Olhadubie… Il n’est pas encore 16h !!! On aurait vraiment le temps d’enchaîner un dernier canyon. Fred retrouve ses haltères qu’il avait perdu…
Mais il ne se sent pas de les ramener jusqu’à la voiture… Difficile de nager dans les biefs avec un boulet au pied.
Avant 17h, nous arrivons aux voitures où la bière et les cacahuètes nous attendent. Fred nous montre tout son talent pour ouvrir les bières au piolet (me demandez pas pourquoi on a un piolet dans la voiture… c’est très utile quand on n’a pas de décapsuleur !!)
Au final, on pensait être déçu par Holzarte mais c’est bien l’inverse !!! L’enchaînement des trois canyons nous a amené plusieurs aspects du canyoning… Les cascades avec de beaux rappels, des toboggans, des biefs, des chaos, des sauts, des siphons, des passages encaissés, de grandes falaises… A mes yeux, Holzarte entre dans le top 5 des plus beaux canyons du coin, au même titre
qu’Olhadubie !!! Et si les affluents d’Holzarte répondent à leurs promesses, on tient une future classique de canyon, j’en suis certain.