Le Chevreuil... un trou d'avenir ??? Pas si sûr...
Participants : Serge, Philippe P, Gilen
Nous sommes 3 motivés pour continuer le travail au Chevreuil. Depuis le temps que tout le monde m'en parle, il faut bien que j'aille voir par moi même ce fameux trou !
Serge étant pressé le soir (des obligations Royales... Et oui, Serge fait le réveillon du premier de l'an le 3 janvier, et il tire les rois le 19 janvier), nous décidons de nous retrouver plus tôt au club, vers 8h30...
Le trou étant équipé jusqu'au fond, on décide de partir très léger. Juste une corde pour l'entrée, le perfo, la mèche (le bon diamètre ce coup ci !) et de quoi élargir les passages qui auraient tendances à vouloir s'opposer à notre soif de découverte !!!
Serge, avec l'âge, est à la recherche de plus en plus de confort et prend donc un kit avec de quoi faire un repas digne de ce nom : soupe, thé, réchaud etc. On ne va pas l'en dissuader, bien au contraire... Du coup, on lui prendra les batteries du perfo... La règle numéro deux en spéléo, toujours bichonner celui qui a de la bouffe chaude !!! (la règle numéro une étant de ne jamais se séparer de sa bouffe !!).
Et c'est parti pour le Chevreuil. A la base, on partait pour une sortie tranquille, jusqu'au méandre méandreux, et les étroitures étroiteuses dans le but d'élargir un peu tout ça.
On part donc la fleur au fusil, sans se fixer vraiment d'objectif. La première partie est assez sympa, quelques passages étroits mais sans plus. On voit déjà qu'il y a eu pas mal de boulot dans tous les sens. On arrive sans trop de soucis, et sans même trop suer jusqu'à l'entrée du méandre.
Là, on se dit qu'on va pas aller bien loin et on abandonne un peu de matos... Enfin, surtout Serge qui laisse en fait toute sa bouffe, dérogeant au principe numéro un. De toute façon, on va juste dans le méandre et on revient... Sous mon conseil avisé, il prend quand même son bloqueur de pied... "On va quand même écouter les conseils des nouveaux initiateurs..." Il me remerciera plus tard...
Philippe en tête, on part dans le méandre, sans trop se poser de question. Philippe est quelque part notre "maître étalon". S'il passe, on le suit. S'il juge que c'est trop étroit, on élargit. Et en suant quand même un bon coup, on passe le méandre et on arrive au puits suivant. Bon, l'équipement laisse un peu à désirer et il faut presque s'asseoir les pieds dans le vide, sans main courante, pour installer le descendeur... Moyen tout ça...
Le puits suivant, c'est encore pire... Des frottements ignobles sur deux amarrages naturels ne nous inspirent pas du tout... Mais bien sûr, on est parti léger, sans aucun spit et encore moins une trousse à spit...
Bon, on a le perfo, on va donc faire nos écologistes écolos : on ne laisse rien sous terre !!! On équipe donc ça avec des AF (amarrages forés pour les intimes)... Il parait que c'est la mode et l'avenir de la spéléo...
Un peu plus loin, un ressaut nous semble très moyen... Il y a des goujons au plafond, on va en profiter... Malgré ma désapprobation profonde, et contre ma volonté, me voilà donc obliger de couper en deux endroits une main courante qui ne servait à rien pour récupérer un morceau de nouille (et pourtant, je n'ai pas pour habitude de couper les cordes...). Quand le Vice Président et le Trésorier vous donne un ordre, pas trop le choix...
On continue et on se rend compte que l'équipement laisse de plus en plus à désirer... Mono point, ENORMES frottements... Pas super super tout ça... Il va falloir rééquiper tout ça proprement...
La suite n'est pas hyper large ni hyper confortable... Mais bon, si Philippe continue, c'est qu'il juge que c'est suffisant... Mais y'a des limites... Un peu plus loin, dans une espèce de truc un peu batard, entre la main courante et le puits, sur mono spit, il fait un refus d'obstacle... Serge qui le suit, passe pour ramener la corde et on va faire une petite désob pour arranger tout ça... Le retour est plus difficile et il me remercie enfin de lui avoir conseillé de prendre le pantin...
Philippe s'y colle, Serge est à l'intendance. On voit bien que Serge fait parti de la génération des baby boomers, il est calé dans l'ordre et le timing pour passer le matos à Philippe, telle une infirmière avec un chirurgien !!!
Une demie heure après, le passage est enfin élargi. Bon, c'est toujours étroit mais au moins, ça sera légèrement plus confort. Ce coup ci je passe devant. Dans le dernier puits, la corde frotte de partout... On fera gaffe en remontant...
Arrivé au terminus, on retrouve les inscriptions de l'équipe qui avait bossé en 2002. Au fond, comme dans tant de cavités de la forêt d'Orion, le plafond vient se refermer sur le sol, dans un pendant presque vertical, ne laissant aucun passage dessous... La suite pourrait être à droite ou à gauche, à 90° de l'endroit où on arrive... Un petit actif coule, toujours dans la même direction quelque soit les cavités d'Orion, en suivant le même pendant...
J'essaye tout de même de m'enquiller là dedans. Il faut ramper à l'égyptienne dans la flotte... Bon, tout un coté trempé... Mais ça coince rapidement. La suite n'est pas super engageante, et surtout, aucun courant d'air... Demi tour, histoire de mouiller l'autre coté et on remonte rapidement. La bouffe de Serge nous attend en haut du méandre.
Philippe, qui n'a rien mangé au petit dej, commence un peu à accuser le coup... En même temps, ce trou n'est pas forcément de tout repos, il enchaîne les passages étroits et les passages un peu à la con. Mais, dans le méandre, on retrouve un peu de motivation, en sentant de bonnes odeurs : Serge, qui est parti devant, est en train de nous préparer du chaud !!!
Et Serge nous sort de quoi faire un véritable festin. Même si j'ai pris une bonne suée dans ce trou, je suis sûr qu'avec ce que Serge m'a donné à manger, j'ai dû grossir !!!
Une fois rassasié, nous voilà reparti vers la surface... Bien sûr, dans la verticale à la sortie du méandre, dans l'endroit le plus étroit, je me bloque... Mais non, Olivier et Alexis, JE N'AI PAS RÂLE !! Une sangle du kit qui s'est bloquée et tout est tendu... Heureusement, quelques millimètres gagnés en forçant vers le haut me permettront de défaire le croll et de redescendre sur corde tendue...
Tout au long de la remontée, la combi de Philippe part de plus en plus en lambeaux et je récupère petit à petit tout ce qu'il avait dans les poches... Normal qu'il n'ait plus de jus, c'est moi qui me retrouve avec toutes ses piles, semées au fur et à mesure de la cavité !!!
Un dernier puits étroit, l'estrecho, mais le BAI très chaud (ok, attention, blague pourrie mais qui nous aura bien fait marrer sous terre)... Un dernier petit ralage de Serge et nous voilà sorti. On a tous une drôle d'impression sur ce trou, pas forcément persuadé qu'il faille persévérer au fond...
De retour au club, un nettoyage rapide de la corde et des kits et on libère Serge pour ses obligations... Il va gagner un paquet de points aujourd'hui, il n'est même pas encore 17h !!!
Gilen