Elise, Darioush, Laurent, Seb.

TPST : 10h

On a tellement aimé le gouffre Yéti qu’on a décidé de le refaire, après une première sortie le 10 novembre (voir compte-rendu).

Rendez-vous était donné, à 9h, à Ahusky sous le crachin souletin.

 Désolée, je balance, mais la sortie commence mal pour Laurent. Il se rend compte qu’il a deux chaussures (pour la spéléo) du pied gauche pour partir sous terre (voir photo ci-dessous)…

Il tente bien de nous corrompre pour que l’info ne fuite pas au club. Mais, il comprend vite que ça ne marche pas avec nous. Alors, il avoue tout. C’est pas la première fois que ça lui arrive.

Il raconte qu’à une cérémonie officielle chez les gendarmes, eh bien, il s’est retrouvé avec deux chaussures (chaussures de cérémonie) du même pied. Il n’a alors pas eu d’autres choix pour l’occasion que de marcher avec deux souliers… du même pied. Balaise. Je pensais même pas que c’était possible.

Bon, et je vous passe les autres histoires de godasses qu’il a eues… Une semelle décollée lors d’une cérémonie chez les Chasseurs alpins. Une autre avec un pote en rando. Et peut-être d’autres qu’il a sûrement préféré taire.

Ne me demandez pas combien de paires de chaussures il a chez lui, j’avoue m’y perdre un peu.

On file quand même au gouffre Yéti avec Laurent. Qui heureusement était venu avec d’autres souliers de rando qui ont fait l’affaire. 

Sur le chemin, on n’a pas croisé d’ours cette fois. Quoiqu’avec le brouillard, on l’a peut-être loupé… Vous noterez qu'on a mis 20 minutes au lieu de deux heures la dernière fois pour trouver le trou. On s'améliore. 

Juste avant de s’engouffrer dans les entrailles du Yéti, on s’arrête devant un autre trou à proximité (qui vient tout juste de se former) dans lequel Darioush a bien failli tomber la dernière fois.

On est tous bien chauds à poser des spits. Espérant se faire une première. On descend un beau puits de 10 mètres. Mais la suite est bouchée. Seb et Laurent entrevoient la suite. Laurent se met à la désob. Pendant une demi-heure, il enlève des quantités de boue jusqu’à se pourrir la combi.

Je sens que ça va être compliqué de le sortir pour aller au Yéti. À l’observer, il aime vraiment ce qu’il fait. Diplomate, Darioush lui dit que  toute façon, on y reviendra, mais avec des outils : la pelle, le saut, les explosifs…

Lucide, Laurent répond : « Ok, ok. De toute façon dans une heure, on en sera encore au même point. Laissez-moi juste une dizaine de minutes. »

Dix minutes plus tard, on est bien au chaud dans le Yéti. On enquille les puits jusqu’à arriver là où on avait dû s’arrêter la dernière fois en haut du P60 (qui n’en est pas un en fait).

Cette fois, on descend ce magnifique puits équipé hors d’eau avec une belle cascade. Décidément, j’adore ce gouffre. Il a du potentiel (désolée pas de photos). 

On a 25 mètres de corde en rab pour continuer un peu plus loin où on débouche sur la jolie salle des Orgues. On tombe sur un panneau éboulements. Visiblement, les agriculteurs sont passés par là (voir la photo ci-dessous)... 

Pour nous, c'est le terminus. On a vidé tous les kits. On s’équipe pour la remontée.

J’en profite pour découvrir avec Laurent une nouvelle technique spéléo. Qu’on pourrait nommer le rôti à la broche. Dans le bouquin officiel de l’EFS, cette manœuvre se trouve dans le chapitre : Comment enlever une Déviation quand on est vraiment coincé.

Complètement bloqué dans une étroiture, Laurent ne parvient pas à retirer une déviation (très mal placée). Il se retrouve alors dans la position d’un rôti cuit sur broche (voir photo ci-contre) à devoir dévisser la plaquette pour parvenir à retirer définitivement la déviation.

Je ne dirai pas qui a osé équiper ainsi… Mettant Laurent dans une position pour le moins délicate. 

On ressort du trou en début de soirée. Les températures avoisinent les 0°. On file vite se mettre au chaud chez nous.

Élise