Retour au Behia : De la première à tous les étages
Sortie au Behia du 22-02-2014
Participants : Alexis, Iban, Gilen
Ce samedi, nous retournons au Behia, Alexis, Iban et moi, avec une mission principale : aller changer les cordes des puits. La route d'accès est impraticable depuis quelques semaines, à cause d'un gros éboulement. On se donne donc rendez-vous au club à 7h du matin, pour pouvoir avoir le temps de faire une marche d'approche de bien 4 ou 5 km avant d'accéder au Behia
On prend quand même deux perfos et pas mal d'amarrages, on espère bien aller faire un peu de première à la base des puits. Alexis a repéré une galerie qui part, au niveau d'un P3 après l’étroiture du Ziloko et il y a juste une main courante à équiper. De notre coté, avec Iban, nous voulons retourner voir la galerie que j'avais repéré au fond du réseau du Ziloko, et pourquoi pas revoir une galerie en forme de trou de serrure et un puits non descendu.
Même si le réveil avant 6h du mat un samedi pique, on est tous à peu près à l'heure au rendez-vous. Sur la route, alors qu'on cherchait un endroit pour se garer avant d'entamer la marche d'approche, première bonne et grosse surprise !!! La route a été dégagée et on peut monter jusqu'à l'entrée du Behia... On se gagne bien 1h30 aller et 1h retour de marche d'approche !!! On sent que ça va être une grande journée, avec des bonnes nouvelles comme ça !!
Malgré le beau temps, il fait énormément de vent et on ne s'attarde pas trop longtemps à l'entrée du trou. Et c'est parti pour la descente. Rapidement, on se rend compte que les cordes font vraiment la gueule... Sur certaines, plus besoin de frein, le descendeur ne descend plus du tout !!
En haut du P25, on hésite puis on laisse tomber. On remettra une broche plus tard. La corde ne me semble pas trop mal et je descend. Une fois en bas, Alexis me crie qu'elle a une légère petite tonche et ils préfèrent la changer. On coupe la tonche et on embarque la corde pour équiper le Ziloko...
Avant le P72, sur un ressaut, la corde est tonchée jusqu'à l'âme... On est légèrement énervé de voir ça... Vu le passage, il faut vraiment y aller comme un bourrin pour arriver à la toncher... Il faudra la changer mais il ne nous reste que de quoi changer le P44...
En bas du P72, on récupère un morceau de 15m de la plein pot, on sent qu'on risque d'en avoir besoin. Dès qu'on peut, on récupère des morceaux de rab de 10 m de cordes par ci, par là, des morceaux encore en état car n'ayant pas servi, pour changer d'autres tronçons qui tirent la gueule.
Alexis replante aussi à certains endroits des broches pour remplacer des AN qui n'inspirent pas confiance... On arrive enfin au P44. Là, il y a du boulot. On doit changer toute la corde et ajouter un frac de plus sur le premier tronçon interminable. Le temps pour moi de revérifier qu'il y a bien un départ au dessus du P44, et un autre sur la paroi en face, dans le puits... même si je me fais engueuler par Alexis car "ce ne sont pas les OBJECTIFS du jour !!! Finis d'abord ta première au Ziloko, après tu regarderas le reste".
En bas du P44, il me teste pour voir si j'ai bien retenu la leçon... "Et si on allait voir la galerie en bas du puits...". Je me fais presque avoir mais non, ce n'est pas l'objectif du jour.
Derrière l'étroiture du Ziloko, on mange un bout avant de partir chacun sur son objectif. Alexis nous montre sa galerie et arrive presque à tenter Iban. Mais Iban est sympa et accepte quand même de m'accompagner... Pas sûr qu'il ait fait le meilleur choix. On se donne rendez-vous à 16h à l'étroiture, quoi qu'on trouve... soit environ 2h devant nous... Ça fait court.
Au Ziloko, on décide d'abord d'aller voir la galerie en forme de trou de serrure qui est sur le chemin. On arrive rapidement au bout de mes traces mais ça queute 4 mètres plus loin... C'est pas bon signe tout ça, me serais-je encore une fois un peu enflammé la dernière fois ?
Dans le dédale labyrinthique du réseau du Ziloko, j'arrive à me repérer assez facilement et on arrive vite à la galerie à revoir. C'est encore très gras, il faut ramper dans une terre argileuse collante... En 3 mètres, on ressort couvert de boue avec tout le matos, les bloqueurs, le descendeur, le baudar... recouvert d'une couche de 3 cm d'argile collante à souhait... Miam miam... On remonte une pente glaiseuse un peu en colimaçon et là, surprise, on trouve une nouvelle galerie... J'étais passé à côté la dernière fois !!! Là encore, de la boue mais vierge !!! On est les premiers, ça ne fait aucun doute... Et c'est reparti pour du ramping dans la boue. Et là, surprise, on trouve un tapis de cristaux blancs et purs... Ça serait dommage de crader tout ça. On arrive à ramper sur le côté en évitant de casser tout ça.
Ça continue derrière mais il faut se hisser sur un espèce de toboggan de pierre lisse. Heureusement, la boue a disparu. Moi, je glisse et n'arrive pas à passer. Iban essaye à son tour et je lui assure les prises de pied pour qu'il puisse passer. Derrière, on entend un énorme écho... Il doit y avoir du très gros. Iban avance de quelques mètres mais tombe rapidement sur un passage craignos à descendre sans corde. On fait demi tour, on a laissé tout le matos avant le passage des cristaux pour ne pas les abîmer.
On décide d'aller voir l'autre galerie que j'avais vu. A notre gauche, on laisse l'étroiture "sans chemise sans pantalon" et on va dans une galerie à droite. La dernière fois, j'avais commencé à descendre sans corde mais je m'étais rapidement trouvé devant un puits de 3 ou 4 mètres. Ce coup ci, on équipe de plus haut, les prises étant glissantes avec la boue. Je descend le premier et je m'arrête sur le palier où je m'étais arrêté la fois précédente. Il faut replanter des spits, ça frotte méchamment.
Entre deux trous au perfo, on entend clairement un écoulement d'eau... D'un coup, un gros doute nous assaille... Est-ce que par hasard, on ne serait pas en train de revenir sur nos pas et de rejoindre l'écoulement d'eau dans le réseau du Zioloko... Après réflexion, on en est très loin et c'est bien un autre écoulement... L'euphorie commence à nous prendre...
Une fois les deux autres spîts mis en place, Iban descend ce fameux puits. On voit une galerie qui part. Une petite escalade de 2 mètres et on retombe sur un puits... L'eau vient de là, et le rocher redevient propre, sans eau... Ça sent bon ça !!! Malheureusement, c'est l'heure et il faut qu'on ressorte.
On avait juste oublier un détail... La corde est hyper grasse, limite entourée d'une gaine de boue et nos bloqueurs ne sont qu'un amas de glaise... Après l'étroiture "Sans chemise, sans pantalon" , nous voici devant le puits "sans poignée sans croll"... On arrive tant bien que mal à sortir. La descente sur le colimaçon de boue est un régal par contre. Bienvenue à Boue-land !!!
(oui, il s'agit bien d'une poignée, d'une longe et d'une pédale !!!)
A la première flaque, on fait la vaisselle... C'est toujours mieux que rien... On arrive au rendez-vous avec un gros quart d'heure de retard... Alexis, en voyant nos dégaines pleines de boue, est mort de rire !!! Lui, il a fait de la superbe première, dans une galerie où il suffit juste de courir, avec des départs un peu partout (voir son compte rendu)... Et surtout, IL EST TOUT PROPRE !!! Iban ne me dit rien mais je sens une pointe de reproche...
Compte rendu de la première d'Alexis
Après avoir mangé un morceau avec Iban et Gilen, on se dirige tous les trois vers l’endroit où je pense mettre en place une main courante afin d’atteindre une galerie bien visible depuis le haut d’un ressaut après la chatière de -400.Iban me passe la corde récupérée dans le P44, il hésite ensuite à partir avec Gilen dans le Ziloko après avoir vu la galerie en question.
Mais devant la force de persuasion de notre grandsouletin, il cède et tous deux partent vers l’ambiance grasse du Ziloko.Avec l’aide du perfo, de la quincaille et de la corde, j’attaque la main courante.J’espace un peu les ancrages, du coup ça va vite (vive le perfo !) et j’atteins la galerie au bout de ¾ d’heure. En y posant les pieds, j’ai la vague impression que ça queute au bout de quelques mètres.
Finalement, en s’avançant, c’est la bonne surprise, la galerie fait un coude et s’abaisse un peu mais ça continue (eh, on est dans le Behia tout de même, l’exception d’Urkulu !!).Je continue la progression. Tiens ! Un départ à droite ! Un autre à gauche ! J’ai l’impression d’être dans la galerie des Navrais. Un peu plus loin, je commence à faire des choix de galerieset me retourne pour les points de repères visuels. C’est sympa cette première mais je décide de faire demi-tour assez vite, ça se partage ces moments là !
Je laisse donc la main courante en place et je me dirige vers le réseau du Ziloko pour essayer de retrouver Gilen et Iban. Je n’y ferais que du tourisme, pas moyen de les rejoindre. Faut direque Gilen a oublié de mettre sa sacoche à l’entrée de la galerie où ils fouillent.Je retourne au niveau de la chatière de -400 et entreprends une légère sieste jusqu’à leur retour.¼ d’heure plus tard, deux tas de boue se présentent devant moi, il s’agit bien de Gilen et Iban …
Et c'est parti pour 400m de puits... La remontée est affreuse... Poignée magique, croll magique, pantin magique... Les 400m sont une horreur... Iban la machine, lui, ne souffre pas trop mais moi, j'en chie comme rarement... Je me dit que c'est fini, ils ne me reverront pas de si tôt sur une corde... Le Behia, un trou propre ?? Tu parles !!! Je n'y remets plus les pieds... (Bon, ok, ma résolution n'a pas tenu plus de 12h et j'y suis retourné le lendemain...) 2h30 plus tard, on est enfin dehors. Le vent est tombé.
Il n'est pas encore 20h et on a le temps d'aller se boire une petite bière réparatrice au bar... Par contre, le nettoyage du matos, tant pis, il attendra le lendemain...
Au final, une très très bonne journée avec de belles perspectives !!! Pour vous aider à suivre, un croquis d'explo à main levé (peut être un peu optimiste, mais à peine !!!)