EL71, la perle d'Urkulu
Sortie du 31 mai 2014
Participants : Serge, Pascal, Luc, Philippe L, David, Gilen
Depuis le temps que l'on m'en parle... Combien de fois on m'a décrit l'EL71 comme un des plus beaux trous d'Urkulu !!! Difficile à imaginer qu'il puisse y avoir plus joli que le Ptérodactyle ou le Christophe... Il fallait bien y aller un jour ou l'autre.
Comme ce trou est extrémement paumatoire, Serge va nous servir de guide. Sinon, peu de chance qu'on arrive à la partie la plus belle, et encore moins au fond. En préparant les kits, on se rend compte comme on est pauvre en matos... Va falloir penser à déséquiper le chevreuil ou aller piquer des cordes par là au fond d'un gouffre équipé en fixe... On en vient à prendre de vieilles cordes de canyon... Si Fred et Philippe savaient ça !!
Nous sommes 6 motivés. En même temps, vu la météo annoncée pour aujourd'hui, autant aller se réfugier sous terre, même si Serge a un doute sur la faisabilité du trou... Il s'ouvre à côté du ruisseau et une perte en amont se déverse quasiment intégralement dans l'EL71... Et vu le niveau des cours d'eaux en ce moment...
Après avoir évité 35 pèlerins, en avoir froler 25 autres , fais peur à 15 derniers dans le brouillard, c'est la coquille... Jacques finit en compost...
Le paysage est super beau, avec des lapiaz rose... L'explication du lapiaz rose est simple, il s'agit d'UNE lapiaz... Si ça avait un papiaz, il aurait été bleu...
David est un peu inquiet. Première sortie avec le Leize Mendi, il nous assaille de question. Après qu'on lui ait avoué qu'il y avait deux heures de marche, qu'il falait passer du 8B en tête sur coinceur, il comprend qu'on est en mode connerie et que ce n'est pas forcément la peine d'en demander plus...
Serge nous guide jusqu'à l'entrée du trou. On a du bol, le ruisseau semble être à sec. On ne se mouillera pas trop.
Une fois dans le trou, je passe devant. Le mieux, pour connaître une cavité, c'est de se planter et de guider les autres... Quand on ne fait que suivre, on ne fait que regarder le plafond et suivre sans faire gaffe.
Au bout de quelques mètres, c'est déjà le doute. Ca part à droite, en bas... Mais il faut passer par le passage le moins évident et prendre à gauche.
Premier puits, on en est déjà à prendre la dynema de secours... A se demander si on aura bien assez de matos pour aller au fond.
En bas de chaque petite desescalade, ça part dans tous les sens. On retrouve rapidement un actif. Suivre l'actif semble le plus logique, surtout que ça a vraiment l'air super beau. Mais non, Serge veut me frustrer et il nous envoie sur une main courante vieille de plusieurs dizaines d'années, à ramper sur les genoux...
Bien sûr, je n'ai écouté personne et je n'ai pas mis de genouillères, juste deux morceaux de cartons dans les logements des genoux... Ca m'apprendra !!
La galerie commence a être concrétionnée. Serge nous invite à ne surtout pas regarder le plafond... Manque de bol, on succombe à la tentation... On commence tous à sortir les appareils photos, sous les reproches de Serge : "mais arrêtez, c'est moche, garder vos pellicules pour le fond !!"
A plusieurs reprises, il faut prendre des galeries absolument pas évidentes... C'est un vrai labyrinthe et ça donne vraiment envie d'explorer dans tous les coins. Au passage, quelques escalades semblent prometteuses. Le ramping dans la flaque de boue est un peu ingrat, mais bon, Serge semble sûr de lui... On sopçonne une bonne blague de sa part, mais il s'enquille dans le passage derrière nous... Serge est blagueur, mais pas à ce point...
Quand on arrive dans la partie hyper concrétionnée, Serge ne peut plus nous retenir... Malheureusement, je crois qu'il n'y a rien à faire, les photos seront moches...
Luc en est tellement troublé qu'il se déchausse pour ne pas salir... Pied bloqué entre deux blocs dans une désescalade... Il finira en chaussette pour pouvoir retirer sa botte...
Certains passages sont un peu estrecho. On alterne l'équipement des puits suivants avec Serge. Il est parfois un peu difficile de trouver le meilleur passage. Certaines main-courantes en place nous aide bien... D'après les dire de Serge, certains passages n'étaient pas du tout équipés... Un peu expo quand même tout ça !
On arrive assez vite dans la dernière salle. La rivière arrive en deux cascades. En descendant, je pense viser entre les deux cascades, et me poser sur un gros bloc. Serge me parle depuis le haut... Je ne comprends pas tout mais je comprends qu'il me dit un truc sur le bloc entre les deux cascades du style "vas pas là bas, tu vas te tremper..." Du coup, j'essaye de penduler, à moitié sous une cascade, pour prendre pied plus loin...
J'aide les suivants, en les tirant avant qu'ils ne finissent sous la cascade. Serge, une fois en bas, me dit que d'habitude, il va entre les deux cascades et prend pied sur le gros bloc... Bon, ok, faudra revoir la communication entre nous...
On décide d'aller voir le fond avant de manger. La cavité se finit en laminoir dans l'eau... Personne n'est vraiment motivé pour aller se tremper... Pascal repère un autre départ. A priori, certains ont commencé à y bosser... Il pourrait shunter la voute mouillante...
On retourne dans la salle finale pour manger. Il commence à faire faim, il est prêt de 15h !
On sait que les bières nous attendent à la voiture, la remontée se passe à toute allure. En moins d'une heure et demie, on est dehors. Le temps est vraiment dégueulasse, brouillard, froid...
Dehors, Pascal nous montre la perte impressionnante quelques dizaines de mètres avant l'EL71. On trouve au passage un trou en train de s'ouvrir...
De retour aux voitures, juste le temps de se changer, même pas le temps de prendre une bière qu'on se prend une bonne averse...
Un superbe trou. On y retournera bien vite, pour savoir si l'itinéraire est bien mémorisé et pour reprendre l'explo de ce trou...
Gilen