canyoning sur le cirque de Lescun
Canyons : Sarrumbat d'Anaye, Gave de Lescun
(Commune de Lescun 64490)
Participants : Gérard Mingo, Christophe Hadjuk, Mathieu Dumontier
8h40...
Dieu créa le monde à 8h40, un samedi 12 octobre. Non ce n'est pas ça?
On croire que je m'égare...Pour comprendre, il faudrait commencer par la fin, et ça n'aurait aucun sens, mais...Cette sortie avant une atmosphère biblique !
8h40 donc...
Heure de "rendez-vous" sur le parking d'un grand distributeur français dans cette morne ville dortoir qu'est Oloron Sainte-Marie.
Le jour se lève, nous aussi, et les poignées de mains s'accompagnent quand même de grands sourires malgré la route pour les uns, et le réveil récent pour les autres...J'habite à moins d'un kilomètre.
Nous voilà embarqués sur notre Arche de marque citroën en direction du plus bel endroit du monde BIS : le cirque de Lescun.
Malgré mes yeux qui se ferment tout seuls à cause de la crémaillère de la colloc' de loires qui a élu domicile dans mes combles, je suis très excité à l'idée de passer cette journée.
Pas de pomme au programme...A priori, vu la température, les serpents seront absents...Mais on se dirige vers le Sarrumbaut d'Anaye ! Un petit rêve va se réaliser aujourd'hui, si j'en crois le planning qu'a prévu Gérard. En effet, depuis les années où je traîne mes godasses sur le plateau de Sanchèse, entre le grand Billare et ses voisins, les premiers de l'An arrosés à la cabane d'Anaye et j'en passe, j'ai toujours été frustré de ne jamais avoir vu les astres alignés propices à la descente de ce canyon.
J'ai répété un milliard de fois, à chaque montée, à chaque descente, quelque chose du genre : " Mais t'imagines ce belvédère après ce cassé-là??"
Et nous y voilà...
On part pour cette petite montée sèche qui nous aura quand même fait goûter le front après avoir "enkité" nos sherpas.
Comme j'ai dit à Christophe, l'essentiel quand tu transpires, c'est de dire que c'est la barbe...
La montée près des cieux d'Anaye est toujours reposante, bienveillante, enchanteresse.
Nous assistons au commencement. Les premières feuilles ont commencé à tomber, et il règne en ce lieu une atmosphère qui nous veut du bien.
On en a bien profité. Assez? Je ne sais pas...
Trêve de rêvasseries, on finit par arriver au départ du canyon, on s'essuie le front et c'est parti !
Ça glisse ! On dirait le pays basque. Oui je vais dire ça à chaque fois que ça glisse, oui. Soit 80% des canyons d'ici.
Chaque pas dans l'eau requière la concentration qu'il faut pour faire tenir un cairn, mais c'est bon ! C'est beau ! C'est beau et encore beau ! Les rappels s'enchaînent vite jusqu'à la cascade de 45m et là, une éclaircie !
Les nuages s'écartent et nous invitent à jouir de tous les péchés lors des descentes à venir.
Une envie de revoir un peu certaines techniques oubliées pour ma part, mais le groupe jugera à raison, que l'heure n'est pas à la "re"-découverte.
Malgré ça je ne peux m’empêcher d'avoir un bug de connectique au moment de descendre en dernier, car, tellement dans mon idée de faire autre chose, j'en ai oublié les bases pendant quelques longues secondes...
Mais comme la vie est super bien faite, ça n'a pas posé de problème au contraire. J'ai ressenti un fort pressentiment au moment de l'équipement...Sûrement un signe divin qui est intervenu avant la descente du deuxième...J'ai donné une sangle et un mousqueton à Christophe avant son départ. "Prends ça au cas où... Il n'y a peut-être rien en place pour la dev...Et je ferai une largable si besoin quand je verrai à quoi ça ressemble." Bien vu l'aveugle ! La sangle a servi en effet, le mousqueton aussi. En revanche j'ai dû récupérer le matériel...Et évidement. Je n’avais pas le "kitboule". Donc pas de dev pour moi. Pas de décapage sous l'eau de prévu, pas besoin de réfléchir de pallier à une difficulté quelconque...Le créateur était avec moi, le débit était calme, et les embruns agréables.
Anaye: fin de la 45m pour Mathieu
"Let's go" sous la flotte. Impeccable, un grand moment de plaisir !
Le cassé continue et on découvre de plus en plus la beauté du plateau de Sanchèse. Les chevaux commencent à se moquer de nous à cause de nos couleurs "fluo" et notre bazzard.
A moins qu'ils se soient réunis pour embarquer dans notre Arche, garée au fond de notre champ de vision? On enchaîne plusieurs ressauts en se faisant débrayer au milieu des savonnettes, mais c'est tellement cool de glisser quitte à se faire un ongle noir avec un cadre aussi magnifique, qu'on est bel et bien heureux ! On arrive bien trop tôt en bas, le soleil a attendu la voiture pour nous quitter par intermittence, mais la matinée reste magique.
Ce canyon est réellement beau. Un cadre montagne, un peu à l'image du Bitet supérieur, qui change un peu de notre Amazonie locale, nous a ravi à chaque instant.
Petite barre de céréales à la voiture, Gérard annonce qu'on reste en combinaison, et c'est sur la belle bâche de Christophe que je loge mon postérieur pour ne pas tremper la plage arrière.
A ce stade-là de la journée, on commençait déjà à éviter l'eau........
Direction le départ pour le gave de Lescun. Canyon qui a tendance à être assez punitif par fort débit et qui reste peu fréquenté. Le parcours est court, imposant, de belles vasques larges et de belles cascades. Et il y a toujours un débit important, quand bien même quand celui-ci est praticable.
Marche d'approche : 30 min. Et nous créâmes le "Mensonge"... Je ne vais blâmer personne, je n'ai pas été celui qui a fait le plus d'effort pour piger d'où il fallait partir. Le texte est à moitié flou comme d'habitude...A moins que ce ne soit quelques chants de sirènes venant de la fromagerie non loin de notre point de chute qui nous abuse le cerveau. Ce n’est pas grave. Nous partons décidés, à travers champs et forêt et d'un bon pas ! L'accueil est moins sympathique. Le soleil se fait chasser par la masse grise et planante. Les ronces aiguisées ont remplacé les feuilles qui lévitent, et les chemins escarpés dans la boue locale rendent notre voyage moins agréable. Je me retrouve devant, et décide de suivre mes instincts et mes convictions pour trouver un tracé valable dans ce labyrinthe de verdure. De dos j'affiche une certaine assurance quant au chemin à emprunter...Dans ma tête par contre, je doute, mais persévère.
Et nous créâmes l’orgueil...Je me plante évidement 2 fois, mais ça nous permet de voir un peu les obstacles qui nous attendent... De ce fait, la marche s'éternise. Les cuisses ont envie de rompre avec le néoprène, mais le moral est encore là, même dans les petits pas de V (cotation escalade) dans la terre et les racines... On a fini par croiser les "fermes" du point de départ au bout de 45 minutes... Il restait donc 15 minutes de marche ou plus... A terme, nos efforts n'ont pas été vains, car si tu marches plus à l'aller, tu marches moins au retour ! Et en plus ça montait !
Nous voilà à passer la dernière passerelle, (à noter que sur ce parcours, on apprend la différence entre passerelle et "pont de la mort qui va péter dans pas longtemps"), et on arrive, après un interminable enchaînement de lacets et de glissades sur les fesses dans les bogues de châtaignes, au départ du canyon ! Le soleil s'échappe, revient...L'ombre s'invite dans cet encaissement plus profond et lugubre que notre course précédente.
J'ouvre le bal en descendant la première cascade de 6m pour sonder un saut possible pour mes deux camarades. Constat une fois au bas de celle-ci pour ma part : " C'est gérable, mais ça pousse. Curieux de voir la suite" Très peu d'obstacles nous attendent. La première partie consiste à ne pas se faire une cheville dans les petits ressauts à descendre sans équipement et la seconde à éviter une vasque piège "siphonnante" avant la série de trois cascades.
Et il faut le dire... ça pue! La mort est parmi nous...
Je ne parle pas de la faucheuse mais bien d'une chèvre? Une brebis? On ne sait pas...Mais l'air s'empoisonne à mesure qu'on avance. Arrivés devant la vasque dite "piège", Christophe posera une main courante pour remplacer l'équipement en place. Seuls des lambeaux de cordes nous accueillent à ce moment-là de notre périple... C'est le début de la fin.
Je passe en deuxième. J'installe mon descendeur et dois m'appliquer à descendre sur un petit éperon glissant pour espérer arriver à un replat de 80cm² pour pouvoir sauter dans la vasque d'après. Je viens de voir Gérard le faire, ça le fait bien !
A gauche la vasque piège, 4m en dessous...A droite de l'écume, verdâtre, jaunâtre, mousseuse et affreusement dégu******** Le corps suit le regard, où va à l'opposé...Etant sur corde et ne risquant à priori rien, je m'applique instinctivement à ne pas basculer côté nid à bactérie et en oublie que je marche sur un fil et que de l'autre côté, il y a la vasque qu'il ne faut pas "vasquer" ! "...Merde !.... Pffhmmph ! Ziiffpp Zffffsseett Crkkk !"
Alors ça... Après avoir décodé ça donne : je tombe et je pendule au-dessus de la vasque "piège"... Merci d'avoir un peu d'habitude pour avoir de bons réflexes au niveau de mes mains malgré ma phobie de l'eau jaune... Les autres bruits ce sont : faire une clef d'arrêt à la vitesse du son. Et le "Crkk" c'est le bloqueur de poing qui est venu épouser l'amont de la corde avec une ivresse et une passion jamais vue auparavant. Me voilà remonté sur corde jusqu'à me stabiliser et repartir pour sauter dans la vasque d'après. Celle-ci présente des amarrages clefs. Il est bien dit que, s'ils sont sous l'eau, le canyon est impraticable. Nous, on a de la marge et on en est fiers ! Tout content d'imaginer et profiter au mieux de la suite.
Et nous créâmes la vantardise...
Nous voilà devant la cascade de 12m. Je descends en premier et constate que la veine d'eau cherche à nous expulser de la main courante. Ça commence à pousser comme il faut. Dans les limites du raisonnable certes, mais je commence à me dire que j'amènerai aucun de mes proches ici ! Ils n’aiment pas quand ça pousse... Pendant que Christophe peine à se hisser au relais, je découvre le drossage léger en bas, et hésite avant de changer de rive. Je me fatigue un petit peu à repousser la paroi afin de m'extirper de ce cul de sac sur la droite. La flotte pousse bien et passe par-dessus mon sac pour venir m'en mettre plein la gue*** par derrière.
Je sais que je dois changer de rive, et traverser cette large vasque de pas loin de 10m. Mais je sais aussi que je n'ai aucune envie d'être entraîné dans la suite sans le vouloir. Le "floating" oui, mais pas aujourd'hui, et pas avec ce qu'il y a derrière... Je mets 2 minutes avant de brûler quelques calories pour vite passer. Plus d’appréhension que de réalité. Ce n’était vraiment pas dur... Je commence à me dire que ma "taule" d'il y a quelques minutes a perturbé un peu ma confiance en moi ! On nous met à l'épreuve, je le sens !
J'arrive au relais de l'imposante dernière cascade. On est censé passer rive droite. Le "tob" rive gauche et bien trop risqué d'après notre première analyse. Je mets du temps à équiper l'atelier après que mes collègues arrivent. On parle, on "brief", on parle, on parle, on conclue : il y a de l'eau on ne va pas se mentir.
Le "truc" est large, la queue de cheval n’a pas l'air massive mais a pas mal d'amplitude.
On avait observé une margelle aux deux tiers de la descente, qui avait l'air à l'abri de la flotte.
On ne doit normalement pas rester sous l'eau trop longtemps, et on devrait vite passer sous un surplomb. A moins que tout ça ne soit qu'autres hallucinations envoyées par le "Malin"...Ou simplement un vieux topo espagnol, je ne sais pas ! Le dernier effort est sur le point de se faire et le soleil nous a définitivement abandonné. Gérard commence à descendre.
Je le débraye comme prévu, 3 coups de sifflet, j'envoie. Vue la verticale et le risque "aqua" de l'obstacle, j'ai bien pris le soin de me croller à ma petite longe pour un meilleur débattement si jamais ça coince au niveau de la buté. Le débrayage se fait rapidement, sans trop de saccades, je l'espère pour lui... J'envoie, j'envoie. Et on n’entend pas de coup de sifflet. Ni un, ni deux, ni trois... Je constate que je n'ai plus de tension. Je n’ose pas trop continuer à envoyer de la corde et m'arrête. On s'interroge avec Christophe, et je me demande si Gérard ne s'est juste pas mis dans la "niche" à l'abri de la flotte, et qu'il réfléchit à comment faire pour la dernière partie vu qu'on y voit rien. La communication est compliquée, les décibels ont l'air d'augmenter, et les nuages nous regardent du haut de leur voûte avec un air satisfait. Je me propose de ravaler le mou, j'imagine qu'avec trop de mou, si en effet il est sur une margelle, il n'ose pas se remettre en tension si c'est compliqué pour lui de le ravaler de son côté pour X raisons... Christophe me dissuade.
A ce moment, ce sont deux coups de sifflets que l'on entend, signe d'une belle issue !
Parfait ! Mais qu'a t'il fait tout ce temps? Il s'est battu avec les kits, et les éléments, mais on en parlera plus tard.
Christophe descend à son tour et met moins de temps que lui. Me voilà seul là-haut, avec ce rideau de flotte qui m'attend dans une 15aine de mètres. Je "check" bien mon matériel, afin d'être le plus organisé possible pour ne pas avoir de coinçage ou autre pendant la descente et c'est parti. Ça cogne, la capuche fait le travail mais on a mal au casque. J'arrive à garder mes pattes sur la langue du diable vert qui me sert de paroi mais ça ne durera pas. Je finis par glisser et me retrouve bien sous la flotte. "Bon ça va, bientôt le surplomb, je vais pouvoir faire 10s de pause et réajuster peut être la trajectoire". Mais on ne peut pas changer le destin.
Pas de surplomb, pas de niche...Juste un peu du beige de mes mains au milieu de ces rideaux gris luisants. Je continue ma descente, concentré sur ma corde, l'eau me fait descendre plus vite que je ne le veux... Arrivé dans la vasque je comprends vite que les deux guerriers avec moi me tirent sur un îlot rocheux. Je me dis que Gérard a dû se battre comme un lion. On devait normalement avoir "pied" partout, mais un seul endroit permettait de sortir du blanc sans trop de problème... Il n'a pas eu cette chance et a du faire preuve de beaucoup d'effort pour sortir de ce tourbillon dantesque. Nous voilà, à rire, content d'avoir pris un peu dans la gue*** et soulagé de sortir de cette tempête.
Mais pour tous les péchés commis en cette journée, nous allions payer.
Il reste un ressaut de 2m. Le Fourbe prend parfois l'allure d'une chose insignifiante... Il est situé à 1,50m devant nous. On installe la corde mais la vasque est blanche...Elle est sacrément blanche...A vrai dire j'ai jamais rien vu d'aussi blanc et ce, même les fois où j'ai pris des "réchappes" par le passé. Christophe et Gérard s'interrogent sur la possibilité de sauter loin... Moi, j'aime pas sauter quand l'appel est sponsorisé "Le petit marseillais" donc je réfléchis à autre chose... Je finis par proposer de jeter un kit dans la gueule du monstre pour décrypter un peu les mouvements d'eaux. Ouais parce que là, on aurait eu besoin de cours de lecture.
Le sac a plongé. Et nous avons pu illustrer une parfaite machine à laver dont aucun être humain ne pourrait ressortir s'il venait à sauter au pied de cette cascade. Et là comme on dit dans les familles bien éduquées en de telles circonstances : c'est la merde !
"Sauter oui? Mais loin? Et si on glisse? Et la veine d'eau? Le courant? Rien que monter sur ce caillou a été une épreuve, imagine repartir???!" On distingue à droite un passage où il est possible d'escalader, à condition d'avoir des ventouses...... Mais qui pourrait donner vue sur une fissure, assez large, et permettant de "shunter" l'obstacle et d'arriver dans l'eau après la zone jugée dangereuse. Par chance, extrême chance...Nous n'avions pas encore rappelé les cordes... Me voilà parti avec mon bloqueur sur le brin coincé par la butée...Les autres sur la même corde à me donner du mou pendant que je tente de me mettre de nouveau à l'eau.
J'ai de l’appréhension, à ce moment-là de la partie, il faut sortir de la galère avec 2 atouts alors qu'on a bluffé une garde sans le chien. Je pars. L'apocalypse... La guerre…
La flotte se transforme en une pluie d'obus. Le son s'étouffe tellement il est prenant. Malgré le casque et la capuche, les oreilles n'ont pas seulement froid, elles ont mal aussi...Et faire 6m sous cette cascade devient le combat d'une vie. Je bois à moitié la tasse et éprouve un soulagement suprême quand j'ai dépassé le détroit de la prochaine veine d'eau. Il reste à escalader ce petit monticule de caillasse, après quelques mètres de plus à tenter de nager. C'est lisse… y a pas plus lisse. J'exerce une première impulsion après avoir eu pied, pour me hisser sur le premier bombé, mais je n'ai pas la force de tenir, je rechute dans l'eau. J'ai envie de me poser, mais ça ne s'arrête pas, ça frappe sans cesse, et il faut vraiment sortir de là vite sous peine de s'épuiser physiquement et psychologiquement. Deuxième impulsion... C'est gagné. J'adopte la technique du lézard obèse mort pour monter. Si vous ne voyez pas ce que ça donne, imaginez mot pour mot...
Je finis par arriver en haut, j'ai pas mal de mou et l'interdiction de tomber. Si je tombe, la corde est trop longue pour me maintenir dans cette vasque et je ferai en plus tomber mes camarades. Je lève les yeux, après deux pauvres pas fatigués et d'un coup, tout le son s'arrête ! Les embruns deviennent plus légers, j'ai l'impression qu'ils tombent au ralenti. Le temps a l'air de me parler, de me chuchoter des choses...Une éclaircie pointe le bout de son nez et une colonne de lumière vient écarter la grisaille des cieux pour venir se poser à 2m devant moi...
Dans un scintillement parfait accompagné d'une mélodie de lumière, vient se détacher du fond obscur : UN POINT ! Ou communément dit UNE PUT*** DE PLAQUETTE !
Joie !!! Mes camarades comprennent vite ! Il a l'air en bonne forme, je n'ai pas moyen d'en mettre un 2eme mais tant pis ! Je mets une longe py" en 3eme vitesse je me longe en étant confort sur mes appuis et entame un assurage sur "demi cab" pour Christophe. Celui-ci alterne bloqueur et ma traction et arrive malgré ça fatigué à bon port.
"La guerre....La put*** de guerre !"
On enchaîne avec les kits de Gérard. Il a déjà bien trop joué avec dans cette tempête signée H2O 40 minutes avant. On récupère les sherpas et vient le tour de notre guide.
Le pauvre se fait matraquer et entame l'escalade un peu plus à droite que là où nous sommes passés Christophe et moi. Mais la fin de cette épreuve est là, sous nos yeux et les rires de notre camarade accompagnent les coups sur son casque et les plaquages contre la paroi.
Arrivé sur notre 2eme îlot, c'était en réalité lui notre Arche... Ce sont des rires, des tapes dans le dos qui s'invitent au moment. Les nerfs se relâchent. Je ne connais que très peu mes deux acolytes de la journée mais je sais d'expérience que ces moments sont emplis d'humanité.
On part pour sauter après cette fissure, mais finalement on posera une corde de retenue sur le point précédent pour partir sur un mini toboggan à droite. Parfait, ça "shunt" encore plus la mousse et nous voilà en vue d'une nouvelle terre. Quelques 10aines de mètres de nages et nous voilà de nouveau dans le royaume des vivants. La marche de retour est avalée, presque aussi vite que les bières offertes par mes camarades, et c'est une très belle journée, riche en souvenirs qui s'achèvent.
Malgré les métaphores sur le côté biblique de la chose, ce fut une sortie exceptionnelle. Comprendra qui voudra ou qui pourra là où j'ai exagéré ! Au plaisir d'imaginer que vous vous tromperez peut être !
Un grand merci à mes deux acolytes.
Mathieu.