Samedi 8 mai 2021 - Sortie : mines de Pikasarri , St Martin d'Arrosa.
Histoire et spéléologie, la sortie aux mines de Larla nous a permis d'en connaître un peu plus sur ce patrimoine Basque.
Participants : Anna, Manex, Eneko, Valérie V, Argitxu B, Éric K, Serge P, David I.
TPST : 2H30 (avec 3 jeunes apprentis spéléo).
LARLA, jolie montagne Basque mais aussi site minier depuis deux millénaires, de l'âge de fer, époque gallo-romaine et époque moderne jusqu'au siècle dernier.
Sur ses flancs s'ouvrent de nombreuses galeries, creusées par l'homme à la recherche de minerai de fer, sidérite et goethite si j'ai bien tout retenu. Un vrai gruyère la dessous !
9h, petit passage par le club avant de retrouver Éric et sa famille pour 10h à Pikasarri.
Comme il est prévu de faire une traversée, nous laissons les voitures à la sortie de la galerie. Préparation du matériel et nous voilà partis pour une petite rando jusqu'à l'entrée de la mine en amont. Plusieurs vestiges du passé se dévoilent durant la montée, malmenés par le temps et cachés par la végétation. Une valorisation de ce patrimoine est peut-être en projet. Argitxu et Éric sont des archéologues passionnés et experts de ce site minier et se mélange à la randonnée un cours d'histoire très intéressant, ce qui nous permet de faire des pauses. Ça monte un peu durant 30 min, à la vitesse du barraskilo.
L'entrée de la mine commence par une faille ouverte qui se referme très vite faisant place à l'obscurité la plus totale. Quand on imagine une mine, on pense à une galerie confortée d'une charpente, avec des rails comme dans une BD de Lucky Luke poursuivant les méchants Daltons, et bien pas là ! Cette traversée s'apparente plutôt à une spéléologie, roche, terre, bouillasse, ossements, chauve - souris... presque tout y est.
Tout le monde s'équipe, lampe sur le casque et casque sur la tête. Une sériosité s'installe.
Pour détendre l'atmosphère Valérie n'hésite pas à sortir ses blagues à Toto, limites et décalées, en chuchotant parfois pour ne pas que les enfants entendent, la bonne humeur est là !
Premier passage sous roche et nous sommes dans l'ambiance.
L'usage de cordes est nécessaire car il y a de nombreux rappels, pour certains fractionnés, mains courantes... Mon fils Eneko me fait remarquer que je l'ai dupé sur la marchandise, moi qui lui ai dit qu'il s'agissait d'un cheminement facile et horizontal, style tunnel ferroviaire, d'une petite heure au plus, mais le voilà embarqué dans une aventure verticalement souterraine, une première pour lui. Un petit mensonge ça tue personne, surtout lorsqu'il s'agit de sortir des jeux vidéos !
Les relais sont équipés avec cordes en place (elles seront probablement bientôt retirées), nos spéléos en herbe s'en sortent très bien et deviennent vite autonomes dans la gestion du descendeur. Chaque progression et relais est sécurisé par un adulte. Manex très à l'aise progresse vite avec Serge aux aguets. Anna du haut de ses 9 ans s'en sort très bien aussi, la technique, elle veut la gérer toute seule, quelle beau caractère ! Alors on la laisse faire un peu, surveillance discrète de loin, voir de très près sans qu'elle s'en aperçoive, faudrait pas qu'elle se fâche ! Eneko surpasse quelques angoisses, il se débrouille comme un champion, normal c'est mon fils ! Suis fier de lui !
Des vieilles échelles sont restées prisonnières sous terre, temoins du temps passé, trop dangereuses et ne servant plus, elles restent là, ne sachant quoi faire, rappelant les difficultés d'un passé pas si lointain que cela où les mineurs prenaient certainement de gros risques à extraire ces minerais à coup de pioche.
Durant la descente nous croisons de nombreuses galeries, tremies et cheminées, un travail titanesque d'excavation de roche a eu lieu ici.
Descendre, toujours descendre pour ne pas risquer de s'égarer. Serge et nos amis archéologues connaissent bien les lieux, personne n'est inquiet. En partie basse nos barraskiloak se sont transformés en tortues ninja s'amusant aux glissades sur le cul sur un ressaut terreux, toujours pas fatigués malgré deux heures déjà passées.
Nous arrivons enfin dans un vrai tunnel de mine servant de voie de roulage, un ancien wagonnet est resté là, lui aussi à attendre que l'on vienne le chercher. Il s'agit du tunnel de sortie, autrefois inondé et récemment libéré de ses eaux. Les traces du niveau d'eau sont encore présentes sur les parois, plafonnant presque.
Un vrai tunnel creusé à coup de dynamite, comme dans les films, pas de traces de Lucky Luke mais sauvé du petit mensonge à mon fils ! Le tunnel existe bien et on prend plaisir à patauger dans l'eau croupie, remplissant parfois nos bottes.
À l'extérieur la chaleur nous surprend, casse-croûte et discussion. Argitxu explique que de nombreuses autres galeries restent à découvrir. Mystère, mystère, c'est ce qui anime notre curiosité.
Une belle surprise cette mine de Pikasarri, il nous faut remercier les équipeurs qui grâce à leur travail permet cette traversée.
David I.