25 septembre 2021
GOUFFRE TÊTE SAUVAGE - ARETTE LA PIERRE ST MARTIN.
Participants : Valérie P et David I.
TPST : 8h
Autres participants traversée Tête Sauvage - La Verna : GHSP, CLUB NANTAIS, Thomas Floriot.
Photos : David
Ce 25 septembre était prévu la traversée de la Pierre Saint Martin (PSM) depuis le gouffre Tête Sauvage. Le karst de La Pierre regorge de gouffres et Tête Sauvage fait partie de ceux qui permettent de rejoindre le grand réseau souterrain. Une vingtaine de spéléologues des Hautes Pyrénées et de Nantes ont participé à l'aventure. Thomas Floriot les accompagne, dès 8 h avec la première équipe ils équiperont les puits. La seconde équipe s'engagera dans le trou à 9h.
Quelques semaines plus tôt Valérie Poitou avait rappelé la possibilité que notre club puisse participer à cette traversée historique, mais la date a dû tomber dans des oubliettes ou bien l'envie n'y était pas pour cette fois.
Je me joins à l'aventure mais n'étant pas suffisamment prêt pour ce long crapahut, je fais équipe avec Valérie pour déséquiper le gouffre. On enchaîne donc la descente derrière le second groupe. Nous avons prévu de faire le job tranquillement, sans chrono.
360 mètres de verticales et d'étroitures nous séparent du soupirail, après il sera alors impossible aux clubs Tarbais et Nantais de faire demi-tour.
Je ne vous conterai pas l'épopée de cette traversée car je n'y étais pas ! Néanmoins la première partie, le gouffre Tête Sauvage mérite quelques lignes.
Il en a vu passer des spéléos depuis son ouverture en 1965, de toute la France et bien plus loin. Les cadors de l'époque s'y sont frottés et aujourd'hui de nombreux clubs viennent y user leurs descendeurs.
Normalement, d'après mes renseignements ce trou ne devait pas être trop difficile, mais voilà l'orage de la veille en avait décidé autrement. Vous l'aurez compris on s'est trempé au-delà des os !
Départ 9h :
Les premiers puits jonchés de vieilles échelles de l'époque s'enchaînent et nous collons rapidement au groupe au niveau des premières étroitures. Le calcaire y est humide mais toujours propre. Le groupe Tarbais n'avance pas très vite, l'heure tourne et à environ -100, l'un d'eux décide de ne pas continuer, pas très à l'aise et manquant d'expérience il ralenti la progression du groupe et il est encore temps de prendre les bonnes décisions. Nous lui proposons de nous accompagner jusqu'au fond mais après deux tentatives dans un boyau serré ou il faut un peu《rentrer le ventre 》il préfère stopper et remonter. Le choix de la raison. Par sécurité je remonte avec lui jusqu'à la sortie, pas une mince affaire, mes épaules servent d'escabeau et les frottements de ventre sur la roche rythment notre ascension, il se sera néanmoins bien débrouillé. La sortie est proche ,nous voilà rassurés.
Re-départ :
Je reprends donc depuis le début, les puits, les échelles, les étroitures, encore des puits, bien arrosés ceux-là, et me voilà au fond. Le groupe est là, à l'entrée du soupirail, ils enfilent leurs néoprènes.
Le soupirail c'est une grosse flaque d'eau froide sous une voûte de roche avec de l'autre côté une nouvelle aventure qui commence, quasi aquatique jusqu'au tunnel du vent, avec une eau à +4 degrés, ensuite des heures de marche paumatoires traversant d'immenses salles qui font la réputation de la PSM pour enfin rejoindre la salle de La Verna, bref une vraie partie de plaisir !
Le dernier plonge sa tête, les fesses en l'air et disparait sous la roche.
Je sens Valérie impatiente, l'heure est venue de faire le boulot pour lequel nous sommes venus, le déséquipement des puits.
A ce stade nous sommes déjà bien trempés et le froid commence à se faire sentir, nous espérons nous réchauffer durant la progression.
Et ben non ! Plus nous montons et plus nos corps se transforment en serpillère il faut dire que les cordes sont parfaitement centrées sous les cascades d'eau, et que, d'habitude, il n'y a pas autant d'eau, ça en devient jouissif !
Valérie passe devant et je m'occupe du déséquipement, en mode canyoning mais sans néoprène. Ça monte, ça monte mais ça fatigue, aussi, Valérie la guerrière chantonne, libérant ainsi toute pensée négative, moins épuisée elle remonte trois kits de cordes trempées pendouillant à sa ceinture, respect !
Dans les étroitures c'est sac après sac mais les cordes mouillées c'est lourd alors il faut de temps en temps opter pour des va et vient. Nous n'avons pas pris le temps de nous alimenter et les premières crampes surviennent, mais l'envie de retrouver la chaleur de l'extérieur est plus forte. Une petite barre de céréales et c'est reparti. Nous sommes à mi-parcours, le boyau patiné se passe plus facilement que je ne l'espérais.
Les échelles, je me demande à quoi elles servent, apparemment par le passé il était question de proposer des visites au public et cela devait faciliter la progression. Ça a du être un sacré boulot de trimballer et fixer tout ce matériel.
Toujours en place on fait avec mais attention à ne pas s'emmêler les chevilles surtout à la descente. L'une d'elle n'est d'ailleurs plus fixée, ça surprend.
Fatigué et moins calme je peste lorsque ma corde que je cherche à enkiter s'entoure autour des barreaux, forme des nœuds que seul Garcimore sait faire, impossible à défaire depuis le haut du puits, m'obligeant à redescendre.
Le courant d'air est là, donc la sortie est proche, quelques derniers efforts et nous voilà dehors. Le vent souffle très fort et nous ne nous attardons pas, mise au sec rapidement, quelques petits bonbons Haribo volé dans le camion de Thomas afin de prendre de l'énergie avant de redescendre sur la station. Il est 17h.
Le premier groupe sort de La Verna aux environs de 20h, 12 heures de traversée sans encombre. Ils nous rejoignent autour d'une bière et repas, ils ne semblent même pas fatigués.
Le second groupe sort vers minuit, soit 15 heures sous terre, belle réussite tout de même.
Merci aux clubs, l'Arsip, La Verna, Thomas et Valérie, c'était bien sympa, à refaire.
Allez Leize Mendi la prochaine traversée elle est pour nous, motivons nous !
On dirait une phrase de la CGT vous trouvez pas ? Ah oui c'est vrai pas de politique, désolé .
David I
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