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Voyageurs des strates
10 octobre 2021

Gouffre ETCHAR - ARBAILLES - 10 octobre 2021

EXPLORATION GOUFFRE ETCHAR - ARBAILLES .

TPST : 8h
Sortie le 2 et 10 octobre 2021.
Participants : Valérie Poitou et David I.
Photos david.

Il y a des jours comme ça ou il fait bon se lever le matin ! C'est dimanche Il est 7h. 
J'ai prévu de rejoindre Valérie pour continuer l'exploration du gouffre Etchart . Rendez-vous tranquille à 9h30 à Aussurucq, le trou est équipé et comme on dit dans le village《le curé ne nous court pas après 》donc pas d'affolement. De plus Valérie était de sortie sous terre la veille pour faire de la topo, quelques heures de sommeil supplémentaires c'est bien mérité.
Il est top ce trou, quasi pas de marche d'approche, de beaux puits , de sympathiques étroitures, un peu d'eau au fond mais pas trop , mais surtout de l'exploration à faire , il faut chercher la suite et qui sait peut-être decouvrir un réseau souterrain qui attend qu'on le mette en lumière.
RAPPEL : 
▪︎Dimanche 2 mai.
Avec Thomas Floriot et Valérie Poitou , nous visitons ce gouffre pour espérer trouver une suite . Ce trou ne reçoit pas beaucoup de visiteurs, mais d'après quelques informations glanées il se pourrait qu'il y ait du potentiel. Au fond, nous bloquons sur un méandre très étroit. Thomas cherche un autre passage et remonte une cheminée terreuse , puis bute sur une étroiture ou même la tête ne passe pas . 
-《C'est derrière que ça se passe, on reviendra péter tout ça !》nous dit le bougre , il en est sûr.

20211010_105342 20211002_121751 

▪︎Samedi 2 octobre. 
on s'organise pour récupérer des cordes et plaquettes en tout genre afin d'équiper en fixe ce sympathique trou et pouvoir continuer l'exploration. 
Thomas n'est pas là, il travaille en déplacement, hé oui la spéléo ça nourrit pas ! Avec Valérie on équipe au mieux avec le matériel dont nous disposons . Les nœuds fait sont refait si mal fait et les déviations sont ajustées pour réduire les frottements, car nous prévoyons de faire quelques aller-retour dans ce trou. Les cordes sont perso et de différents diamètres , on fixe les plus respectables et il nous faudra adapter la technique au diamètre pour pouvoir descendre convenablement. 
 L' horaire ne nous permet pas de désober, alors nous remontons , patience, patience, la prochaine sera la bonne.
20211002_120017
▪︎" LA BELLE DÉCOUVERTE "
Dimanche 10 octobre .
Comme prévu, retour dans ce gouffre avec Valérie P pour continuer l'exploration . Thomas est toujours en déplacement, il nous encourage néanmoins à distance.
Maintenant équipé, la descente n'est que formalité. 
Le club spéléo Nantais signale qu'un élargissement de la première étroiture en partie haute du gouffre a été fait récemment, effectivement ça passe mieux, plus besoin de contracter les abdos !  Le P55 est descendu, équipé d'une corde en 8mm ça fume un peu. Je foule le sol le premier, Valérie déboule à mach 2 (soit 2469,6 km/h ) , juste le temps pour moi de refermer mon descendeur.
Les autres puits de hauteurs plus modestes s'enchaînent et nous arrivons au terminus de nos prédécesseurs, en témoigne le tagg sur la paroi. De là il faut se glisser gentiment dans une faille verticale courte mais étroite, je deplace sur moi tout ce qui est en saillie , testicules comprises . Valérie suit et passe facilement, sans attributs pas de quoi fanfaronner !
Un grand puits mène au bloc coincé , il faut passer sous celui-ci . A ses côtés d'autres blocs d'apparences bien coincés servent de platelage, vu de dessus ils semblent accueillants, mais vu de dessous ils donnent l'impression de vouloir rejoindre l'abîme. A cet endroit nous avions prévu de refaire le fractionnement pour éviter un frottement important de la corde , tamponoir et gougeons en main et l'affaire est jouée. Plus bas c'est le puits du molmich, enfin c'est le nom qu'on lui donne et c'est à partir de là que nos bouilles se barbouillent sans parler des nouilles ! 3 AF dans cette matière d'une solidité véreuse nous permettent de glisser le long de la trainée molmichteuse jusqu'au terminus .

20211010_173248 20211002_162224

 

Nous y voilà, j'hésite à aller voir l'étroiture plus bas , celle où une suite parait possible. On sort à nouveau le tamponoir, deux gougeons et voilà une tête de verticale installée. J'y vais sans vraiment y croire ,mais vu le boulot de désobstruction et du risque à rester bloquer je fais demi-tour après deux tentatives. On verra cela une autre fois.
L'autre passage, celui pour lequel nous sommes là, celui ou Thomas a flairé un chouïa d'air, c'est là qu'il faut bosser me rappelle Valérie. Je la sent impatiente d'allumer la mèche ! Par sécurité et aussi confort de travail on fixe une main courante jusqu'en haut du pseudo ressaut. 
On sort pelles et pioches, massettes et burins, éclateurs de roche, tractopelle et artifices de fêtes foraine , ça bosse comme des dingues ! 
( en réalité c'était plutôt facile).
20211010_133632 20211010_133700
A la une , à la deux... trois petits pets et puis ça passe !! 
La fente devient trou , on peaufine et on élargis au mieux, Valérie me laisse la "1ère", elle cale mes pieds au fur et à mesure de ma progression . Ça prend du temps et de l'effort tout de même. Comme un suppositoire mal introduit j'avance péniblement. La désob s'est bien passée et les inquiétudes sont maintenant derrière. Les éclats de roche s'évacuent gravitairement et rejoignent le méandre d'en dessous. On se dit que malgré le risque qu'ils obstruent, ils nous permettront de garder les pieds au sec lors d'une prochaine exploration .
 On commence à voir le haut de la cheminée , ça bascule derrière c'est sûr. 
J'y suis ! Un boyau redescend et un autre remonte . A son tour Valérie s'engage dans l'étroiture, elle n'a personne en dessous pour bloquer ses pieds dans cette terre glissante, je l'aide comme je peux en tirant fermement ses deux bras, méthode massage californien apprise sur le web. 
Le boyau qui descend attendra, nous préférons remonter plus haut de quelques mètres, quelque chose nous interpelle, et là surprise... une immense salle en voûte, avec chaos de blocs et coulée stalagmitique. Pas de quoi s'extasier durant des heures mais le volume lui est très intéressant, une belle découverte, peut-être que ce gouffre nous réserve d'autres surprises. 
Valérie envoie quelques octaves d'une tessiture exceptionnelle et très personnelle, la raisonnance est parfaite.
Nous venons de découvrir une grande salle. Merci à Thomas, son intuition était bonne , sans ses indications cette salle serait probablement restée ignorée longtemps.
Il est clair pour nous que cette salle est vierge de tout passage, aucune trace nulle part. Nous n'avons pas connaissance d'un tel volume dans un autre gouffre proche. 
Évidemment nous sommes contents, nous nous empressons de découvrir ce que recèle cette grande cavité. Méthodiquement nous commençons par explorer la partie haute . En plafond un grand puits d'où s'écoule de l'eau vient finir sa course, on imagine la possibilité qu'il y ait une autre entrée la haut à la surface, il nous faudra fouiller les lieux un de ces jours. 
Quelques chauves- souris encore en état léthargique pendouillent, peut-être arrivent elles par ce grand puits ou un autre cheminement ? Ça sent bon cette histoire !
Pour nous repérer nous formont des kairns et nous fouillons tout ce qui descend, mais à chaque trou une déception, ça queute ! La partie basse semble plus intéressante . On y croit , Valérie est persuadée d'une suite , elle explore chaque faille , s'engouffre partout où elle peut, mais remonte à chaque fois ,mince ! Je fais de même de mon côté, des trous il y en a plein mais idem , aucun débouché.
Devant nous un beau passage , obstrué par des formations de calcite et de fragiles stalactites millénaires , (allez j'avoue en avoir cassé une ou deux mais vraiment sans faire exprès) au fond une lueur d'espoir, Valérie s'engage avec la grâce d'une musaraigne, à chaque pré-contact avec la matière je gronde, faudrait pas tout casser le premier jour . Une vraie prouesse, elle frôle le cristal sans rien abîmer. 
Là aussi ça queute ! Tout proches, deux puits accolés et haut de 5 ou 6 mètres restent à découvrir , nous n'avons pas de cordes , inutile de prendre un quelconque risque à désescalader , on s'en occupera une autre fois.
 C'est bizarre mais on sent que la suite n'est pas loin , peut-être faut il s'engager dans les trémies du haut ou continuer à chercher derrière chaque caillou, en tout cas l'heure est venue pour nous de faire demi tour.
Et le boyau qui descend me direz vous , celui après la désob et avant la découverte de la salle , et bien figurez vous que j'y suis allé au fond , je dis au fond parce qu'il y a un fond malheureusement ! Un filet d'eau s'engouffre tout de même...
On y laisse du jus à farfouiller partout , pétards de fêtes foraine et matériel lourd de désobstruction enkités nous remontons tranquillement. La nuit tombe à notre sortie , on déséquipe la corde du puits d'entrée puis retour aux véhicules en 10mn.
Bières au pluriel, casse-croûte et blablabla.
Une sortie réussie en petit comité mais qui on espère donnera envie à quelques membres du club .
Cerise sur le gâteau, dans ma descente phares allumés de ma voiture je me retrouve nez à nez avec un cerf , majestueux. 
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David I
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