Weekend spéléo à la Coume
8, 9 et 10 avril 2022
Présents : Alexis, Jean-Michel O. (G3S Périgueux), Joël, Serge, Darioush
TPST : 4h + 8h + 3h30
TPSD (temps passé sous la douche) : 1h
C'est un weekend en petit comité que nous propose Alexis sur le massif d'Arbas. Déjà reporté depuis novembre à cause des intempéries, nous espérons avoir plus de chance cette fois-ci. Nous envisageons d'effectuer la traversée Hérétiques - Pont de Gerbaut le samedi et de rendre visite à la grotte de Pène Blanque le dimanche. Il s'agit de trois entrées du gigantesque réseau Félix Trombe - Henne Morte, mieux connu sous le nom de Coume Ouarnède, qui en compte actuellement 57 !
Vendredi 8, tour de chauffe
Alexis, Serge et moi sommes les premiers sur les lieux, plus précisément logés au gîte communal de Herran. Encore quelques kilomètres d'ascension sur piste et nous voilà fin prêts à chausser les bottes. 45 minutes de grimpette, d'abord modérée puis forte pour atteindre le Pont de Gerbaut, qui doit son nom à une spectaculaire arche rocheuse surplombant ledit gouffre. L'objectif du jour : équipement et repérage des souterrains.
Nous posons les cordes à tour de rôle, pas de difficulté la cavité est brochée. Plans et descriptifs en poche, aucune raison de se perdre en route ! Extraits de la chatière Claude nous fonçons tête baissée, le plafond n'étant pas haut, tout droit vers l'est. Après maints tâtonnements, on se retrouve au fond d'une grande galerie (probablement celle du Bivouac), qui queute et nous impose la marche arrière...Nous terminons ce "tour de con", selon l'expression consacrée, en bouclant par l'ouest et le sud jusqu'à rattraper la galerie Bugat, du bon côté.
Maintenant que le cheminement nous paraît plus clair, on pousse le repérage jusqu'à la vire de la Tyrolienne, peu après la salle Elisabeth Casteret.
L'appel du décapsuleur nous fait rentrer pour 20h, et l'ami Joël se joint à nous dans la soirée.
Samedi 9, les Mile et une douches
L'équipe est au complet avec Jean-Michel qui nous rejoint à son tour de bon matin. Nous prévoyons une navette à la sortie du PDG puis direction le parking de la Fontaine de l'Ours. On repère facilement l'entrée des Hérétiques parmi les névés. Le trou est équipé en relais chaînés, il le faut bien avec toute cette neige...Malgré cela et en application du principe de précaution, nous équiperons cette descente en fixe. Hier, il a un peu plu, ou plutôt "coumé", selon l'expression consacrée.
La grande salle du Trou du Vent n'est plus très loin, on se prête sans rechignier à une petite séance photo orchestrée par Jean-Michel.
Puis vient le moment critique, le passage étroit du Pertuis où toute la rivière s'engouffre. Alexis et moi se sacrifions pour aller juger de la suite, nez au ras de l'eau. Derrière ce n'est pas vraiment mieux, la rivière crache une furieuse cascade dans le p22, on va passer notre tour et tant pis pour le Cognac...
A l'issue d'un bref conciliabule déjeunatoire, il est délibéré à l'unanimité de remonter par la rivère du Mile. Un cheminement facile, rapide, au sec et équipé en fixe, dixit Alexis. En tout cas, le décor en vaut la chandelle. Finalement c'est un joli canyon très resséré qui nous attend, aux multiples ressauts parfois copieusement arrosés. Ca rentre par les manches, dans les bottes et sous le casque. Même le dos finit imbibé après un passage forcé sous une grosse pisserolle (ou une petite cascade, c'est selon...). Ca commence à grelotter dans les combis et on n'en voit pas le bout. Joël a abandonné son sourire il y a un bon kilomètre déjà, et pas de trace de corde sur les escalades les plus conséquentes. Heureusement Alexis retrouve ses instincts de primate et parvient à nous hisser la nouille !
A la surface, le froid ambiant et le ciel menaçant nous cueillent comme pour en remettre une couche, tandis qu'Alexis me propose gentiment d'aller déséquiper les Hérétiques tant que nous ne sommes pas encore tout à fait en hypothermie...
De retour au gîte et après une douche (chaude) mémorable, il n'y a plus qu'à se laisser fondre devant une raclette bien méritée.
Dimanche 10, un air de déjà-vu
Joël nous abandonne ce matin, nous ne sommes plus que quatre pour aller déséquiper le PDG. Ca va très vite, surtout quand on vire bien à gauche après la chatière Claude...
L'objectif étant de sortir avant 15h, nous n'irons pas plus loin que la salle E. Casteret et sa majestueuse cascade concrétionnée, qui fera également office de réfectoire.
Serge et Jean-Michel prennent en charge le déséquipement, un grand soleil nous attend au-dehors. De retour à Herran, nous prenons le temps de savourer quelques victuailles tout en bronzant, puis nous levons le camp.
Darioush
Photos : Jean-Michel