Bostmendiette - 16 septembre 2022
TPST : 6h. Seb et Elise.
Avec Seb, nous voilà partis pour un gouffre qui le titille depuis un moment : celui de Bosmendiete découvert, en 1979, par le groupe spéléologique oloronais.
Nous décollons en début d’après-midi et trouvons sans trop de difficultés le trou, il longe la route (qui était une piste au moment de sa découverte).Mais le temps a fait son œuvre : il est bouché par des ronces et les cailloux de remblais de la route. Depuis 1993, personne ne s’y est aventuré. C’est dire. On a décidé de s’y frotter avec comme minces indications une topo qui date d’une époque où nous n’étions pas nés, et un succinct résumé de la découverte de la grotte par le GSO. J’avoue, j’ai un peu la pression : réexplorer un trou abandonné depuis 30 ans et foulé par une quantité de spéléos pour certains sûrement décédés.
On s’empresse de nettoyer l’entrée qu’on aperçoit enfin. Une petite ouverture où on se demande comment on va bien pouvoir passer. En grattant la pierre, on tombe rapidement sur un spit totalement obstrué par la terre. On le nettoie et miraculeusement le filetage est bon. Un cabestan sur un arbre suivi d’une déviation et voilà Seb, armé d’un perfo, parti dans les ténèbres ne sachant pas sur quoi il va tomber. A l’extérieur, je guette son avancée par la minuscule entrée. J’entends au loin le son perçant du perfo. Seb qui évolue dans un puits incliné, tombe sur pas mal de spits pourris, et doit rééquiper l’entrée. Il finit par me crier : « C’est bon, tu peux venir».
A mon tour de me lancer par l’étroite ouverture. Le trou mérite d’être curé, en me déplaçant, je ne manque pas de décrocher une masse de pierres. Je rejoins Seb qui a quasiment rééquipé entièrement les trois fractionnements de ce puits de 28 mètres (un spit sur deux en bon état) et une déviation pour arriver dans une salle éboulée. Un gros boulot de nettoyage s’avère nécessaire. Les gens ont sûrement pris l’habitude depuis la route de jeter leurs ordures dans le trou. Cette première salle est jonchée de déchets en tous genres : sacs plastiques, assiettes. On retrouve même une bouteille en plastique des années 80 ! Bon sinon, la grotte vaut le détour. La salle éboulée est remplie de concrétions.
Je prends la suite de Seb pour poursuivre l’exploration. Je m’attelle au puits de 11 mètres. Je perce un amarrage foré dans la roche pour le début de la main courante. Je nettoie le filetage des deux spits de la tête de puits et c’est parti. J’anticipe un frottement, mais impossible de trouver l’ombre d’un spit ou d’une lunule pour installer une déviation. Seb redescend avec le perfo et installe un amarrage foré. Je me demande bien comment ils sont descendus à l’époque.
On arrive au pied du puits à - 41 mètres de profondeur. On entrevoit la suite, mais ça sera pour une prochaine fois, il est déjà tard. Seb remonte, je me prépare à déséquiper.
Après une vingtaine minutes de remontée, Seb voit la lumière du jour, enfin ce qu’il en reste, il est 20h passé. Je l’entends parler avec un berger qui se demande bien ce qu’on fait dans un trou au bord de la route à cette heure-ci. Il n’a jamais entendu parler de cette grotte. C’est bien un truc de spéléos.
Quelques minutes plus tard, à mon tour de sortir, non sans difficulté par cette étroite entrée. Grosses carrures, s’abstenir !
On est bien décidés à revenir pour réexplorer la suite qui va jusqu’à – 266 mètres. Peut-être, irons-nous au-delà...
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