Cueva de Espoz - vendredi 14 octobre 2022
De Leize Mendi : Serge en solo
T. P. S. T. : 40 mn
Plus de 100 ans que je voulais trouver et visiter cette foutue cueva, pas loin du hameau de Espoz, commune de Uriz en Navarre.
C’est fait. Environ 50 km depuis Garazi, à peine plus qu’une heure de route.
La dernière fois que j’avais essayé, un déluge apocalyptique m’avait fait rebrousser chemin, faute de canoë, car avancer un peu plus dans ce non-chemin, encombré d’arbres tombés, de racines traitresses et de seaux d’eau ravinant le sentier devenait pénible. Alors, les éléments contre moi, j’avais baissé les armes.
Aujourd’hui, beau temps, c’est avec le pied léger et le cœur tout autant que je retrouve mon hameau de Espoz et son chemin qui mène à la cueva.
Quelques dizaines de minutes plus tard, cheminant le long d’un sentier finalement bien fléché de marques jaunes, je tombe sur l’entrée tant espérée.
La montée a dû me prendre quelque chose comme 35 mn, pour 1,7 km et 200 m+
Je pénètre dans l’antre…
Là, je constate que c’est une très belle cavité, très facile d’accès et très concrétionnée.
Je parcours les galeries, sur, mettons, une centaine de mètres, c’est joli partout, mais ça a été ou c’est encore très fréquenté. Je pense même que ça a été habité par des hommes préhistoriques car j’y ai retrouvé des traces encore détectables, grâce à mon instinct aguerri de chasseur-observateur et mon œil exercé aux signes paléoanthropologiques.
En effet, j’y ai trouvé un objet d’art précolombien (un bâton que j’ai clairement identifié et relié indiscutablement à la civilisation Inca)
J'y ai trouvé également des gravures rupestres, probablement de la même époque, car sculptées dans une langue qui m’est inconnue, même si je pense qu’il s’agit, comme le bâton l’indique clairement, de la langue quechua, pratiquée par les Incas.
Je n'en ai pas pris de photo par discrétion, mais jugez plutôt :
« Rosita, té quiero por la vida »
« Tengo una mas grande que Manuel »
« Vivá la révoloucíon !»
« Se vende un perro negro para gardar las vacas, cien pesetas »
Ceux qui déchiffrent le quechua aisément seront bien inspirés de me donner la traduction pour que j’en informe au plus vite les sommités archéologiques de la vallée.
Fouillant encore, je passe avec prudence contre un bloc de concrétions éffondré depuis quelques jours. Je vois nettement les stalagtites pencher à l'horizontale. Pfffu, quelle chance, à 25.000 ans près, je me le prenais sur les arpions.
Repus de bonheur mais fatigué de me casser la gueule à force de glisser à chaque pas sur les déjections des chauves-souris affolées (que je ne parviens pas à dézinguer toutes faute de suffisamment de cailloux à leur balancer), je remonte, non sans apercevoir un puits d’une dizaine de mètres, visiblement non-descendu, car je ne vois aucun amarrage possible.
Retour au soleil, au milieu d’une hêtraie baignée dans un automne resplendissant.
J’ai dû passer une quarantaine de minutes dans la grotte, elle mérite vraiment le détour, avis aux bons photographes.
Retour dans la vallée en sens inverse.
Enfin, oui, plutôt, dans l’autre sens, mais pas à reculons, bien sûr, vous croyiez quoi !
Serge