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Voyageurs des strates
18 avril 2010

Cirque d'Arbanta - ou le tour infernal

Vendredi 16 avril 2010 – tour du cirque d’ARBANTA

 Claire, Serge.

Cette fois-ci, c’est décidé, on passe !Ganekoleta1

Après plusieurs jours de tergiversations, nous décidons de tenter l’impossible : Reconnaître une boucle qui n’existe pas, dans le cirque de ce ruisseau ARBANTA qui recèle décidément bien des surprises. Rien à voir avec le cirque Pinder, non, non, même si nous avons dû parfois recourir à des acrobaties qui en auraient été dignes, ne serait-ce que pour passer d’un point A à un point B malgré la faible distance qui les séparait.

Ce ruisseau d’ARBANTA, puisque maintenant je le nomme comme ça, nous fait courir depuis plusieurs années. En effet, déjà, les cartes topographiques le nomment de 4 ou 5 noms différents selon l’échelle, la langue, la nationalité et l’éditeur de la carte.

L’orthographe la plus courante reste, avec une racine basque, ARBANTA (qui signifie en Navarrais de la haute vallée d’Ibañeta : « le ruisseau au fond du ravin qui surplombe les hautes falaises du cirque duquel on extrayait du minerai ferrugineux et où siège le piémont du pic Changoa »).approche

Oui, oui, 3 syllabes pour dire tout ça, ce qui prouve bien la richesse de la langue Basque. Ce qui explique aussi le pourquoi des guerres, car une simple inversion de deux lettres (ABRANTA) veut dire : « Que nos ennemis de GARAZI périssent les tripes à l’air car, par delà les frontières, nul n’est prophète en son pays »

Curieux, non ?

Bref. Déjà reconnu avec Alexis (voir vendredi dernier), il nous avait semblé alors qu’un sentier pouvait exister sur le flan opposé, ce qui nous avait amené à penser qu’une boucle était peut être jouable. De là, alors qu’on remontait le ruisseau pour reconnaitre le canyon, on avait finalement atterri sur un sentier assez bien marqué flan Nord d’où on distinguait en face, des sentes qui démarraient, puis s’arrêtaient.petitpontdebois

Reste maintenant à boucler la boucle.

Nous voilà donc partis de Gañekoleta (10 h 30 – alt. 400 m) préférant l’accès Nord pour reconnaître de visu le flan opposé. Après 45 minutes de grimpe facile, nous découvrons un splendide panorama qui embrasse la totalité du canyon depuis un balcon vers 850 m d’altitude. Nous empruntons la sente quasi horizontale, assez bien tracée et praticable en ce début de printemps. On s’arrête toutes les 10 minutes pour scruter aux jumelles la pente qui nous fait face. On ne voit rien d’évident, mais notre détermination est intacte : nous passerons de l’autre coté !

Nous arrivons au départ du canyon (865 m d’altitude) vers 11 h 50. Nous trouvons, dans le désordre, un toboggan, un tas de stérile (rejet de mine ?), un vieux pont de bois, un vestige de piste carrossable, un raton-laveur, un paysage à couper le souffle, les culées d’un ancien pont bâti, un rappel d’une dizaine de mètres, plusieurs départs de chemins. minerai

Au pif, on prend le sentier le plus horizontal pour tenter de rejoindre notre point de départ, mais rive gauche cette fois.

C’est là que les ennuis commencent. Très vite nous perdons la sente. Plus rien. Que du caillou, des ronces, des arbustes. La pente se verticalise de plus en plus.

Notre progression devient empirique. Pour ne pas dégringoler 100 mètres plus bas, on s’accroche à tout ce qui dépasse : branches mortes, retour1mousse, lichen et ronces géantes.

Encore, heureusement que la neige de ces dernières semaines a couché les herbes folles, on arrive à voir un peu plus loin que le bout de notre nez.

Le doute commence à s’immiscer en nous.

Regards croisés interrogatifs :

On est fous ?retour2

On est fous ! Donc, on passera !

Allez, je vous épargne l’insoutenable suspense qui vous tient en haleine de puis quelques minutes. Oui, on est passé même si nous avons escaladé, trépigné, roulé-boulé, galéré, égratigné, bourlingué.

Au fur et à mesure de notre progression, nous tombons sur d’antiques chemins, entrées de mines, plateformes de charbonniers, vestigessentes de bêtes sauvages, donc, c'est sûr, nous évoluons sur un terrain qui nous ressemble.

Lorsque nous arrivons en vue de la cascade d’Arroyandieta, nous savons où nous sommes. Depuis le début de notre galère, nous voyons enfin le bout du premier tunnel.

Nous traversons la cascade vaille que vaille par l’amont. Les eaux rugissent en bas. Vivement qu’on le descende ce canyon !

Après une grimpette terrible dans un talweg herbeux quasi vertical, le bonheur. Un peu rassurés nous cassons alors la croûte vers 13 h 00 sur un pierrier ensoleillé.pentesauvage1

Finalement, les ronces, on s’habitue. Il est vrai que les gants et le sécateur, ça aide.

Très vite, vers l’Est, on aperçoit au loin un toit de tôles rouillées. Si j’ose dire, c’est bon signe. Ça signifie que nous sommes à 20 ou 30 minutes d’un point que j’avais déjà reconnu voilà un an ou deux. En effet, nous parvenons rapidement aux vieilles bordes, à l’orée de la forêt, longeant un enclos de pierres. Je retrouve le sentier assez prononcé qui plonge vers le Nord, il va nous amener en moins de 30 minutes au confluent du ruisseau d’Arbanta et de la Nive d’Arneguy.

Ouf. Ça, c’est fait !

Nous retrouvons Gañekoleta à 14 h 30 pile poil.

Dénivelé cumulé : 650 m+presquarrivemine

Temps total : 4 h 00

Un petit réconfort liquide « au chaudron » et voilà.

 Serge

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