On a eu de la chance, il aurait pu neiger !
Après un gymkhana digne des meilleurs jeux vidéo (éviter les milliers de crapauds sur la route sans toutefois se foutre en l’air) nous nous garons 2 virages en aval de la route du Saint qui sue. Bidarray est sec, après la tchourre qu’on vient d’essuyer, quelle chance.
Dès qu’on est chaussé et équipé, il se met à pleuvoir, d’abord légèrement, puis à seaux.
Inutile de vous décrire plus que ça l’itinéraire, les photos parlent d’elles même.
Armés de nos seules frontales et des souvenirs de Denis, nous crapahutons près de 3 heures au pied des falaises d’Ezpalza.
Mis à part un ou deux chiens tout aussi insomniaques que nous, pas âme qui vive dans cette zone aussi morne qu’humide. Une vallée où la consanguinité a dû faire rage en ces temps du Franquisme période paisible où les mots « route » et « développement économique » étaient des idées de gauchiste utopique.
Donc on monte, on descend, on cherche, on recule, même Denis ne savait plus où on se trouvait. Si ça se trouve on a tourné en rond ces 3 heures durant.
Par moment, il faisait semblant de nous montrer tel ou tel sommet, boussole en main et nous on faisait semblant de le croire.
Finalement, entre deux bâillements, entre deux ronflements, la seule chose qui nous redonne un brin d’énergie, qui nous réchauffe un peu le cœur sous cette pluie battante, c’est un calendrier trouvé sous une pierre, coincé dans une cachette secrète, le calendrier des tronçonneuses STHILL 2010 , celui où l’imagination sans limite des graphistes a placé quelques mannequins habillées, heu, comment dire, légèrement, dans tous les cas avec des vêtements beaucoup trop légers pour être en accord avec les normes en vigueur en matière de sécurité machine. D’autant plus que des bûcherons étaient photographiés avec elles au milieu des bois. Les bougres, dont les hanches et les pectoraux étaient taillés avec une STHILL 380 BRX, leur soulevaient négligemment, l’œil lubrique, le peu de dentelle qui les habillait, mais on voyait rien, l’angle de prise de vue étant mal calculé pour le lecteur.
Plus loin, la nature nous rappelant une fois de plus que, malgré la météo ambiante, nous sommes bien au printemps, nous surprenons quelques grenouilles mâles contant fleurette à quelques grenouilles femelles.
L’un de nous a bien tenté d’en embrasser une sur la bouche, pensant que c’était une riche princesse enchantée par un maléfice, mais non, c’était bien une grenouille. Les pustules sur mes lèvres en témoignent.
Nous terminons notre boucle par le pont de Sumusuko-borda, trempes comme des soupes malgré nos Gore-Tex®, enfin, nous sommes accueillis à la voiture par le chien de chez Bernatene qui, après les quelques supputations que nous avons émises 3 minutes avant, nous confirmât bien qu’il ne dormait que d’un œil.
Brave bête.
Inutile de vous dire que la mise en lit fût des plus délicieuses bien que ce n’est pas moi qui ai gardé les meilleures pages du calendrier. Lorsqu'on a fait le partage, je me suis trompé, j'ai hérité des mois d'hiver, j'ai eu les photos d'une débroussailleuse, d'un taille-haie et d'un motoculteur tous trois tenus par des mâles body buildés.
Jean Pierre, Denis, Serge