Le compte rendu oublié !

3 décembre 2010

L'appel du large du 18 juin

Nous nous retrouvons avec Denis, ce vendredi matin, lendemain de défaite footballistique, chez serge, à palabrer sur la désormais célèbre pelle du 17 juin. Ceci étant fait et dit, nous chargeons la calèche, et traçons jusqu'au casino d'Hendaye. L'objectif de notre périple : le sentier du littoral en courant.

Nous laissons la voiture, et prenons le bus, au milieu de jeunes et sémillantes touristes direction Bidart. Serge, fidèle à sa réputation, nous a concocté un programme sur mesure. Les arrêts successifs au cimetière et au monument aux morts, en témoignent, enfin si l'on puis dire...

Terminus Bidart, le temps de prendre un petit café sur le pouce, et nous voilà partis vers la plage d'Erretegia, à petites foulées. Nos pieds montagnards ont du mal à s'acclimater, enfin surtout les miens, les pièges sont nombreux. Les planches glissantes (Et hop, une chute !), succèdent aux escaliers que mon petit 46 fillette aborde maladroitement. Nous distinguons, au loin, Fontarrabie, et imaginons le Jaizkibel au milieu des nuages bas.

Nous tournons, à gauche, à droite, montons, soufflons, descendons, reculons, traversons, fonçons, doublons quelques randonneurs (Pff petits joueurs !) fiers, le port hautain. Rapidement, se profile Guethary et le port des Alcyons, nous rejoignons la colline de Cenitz. Un autochtone se greffe à nos baskets et poursuivons notre périple sur sentiers et chemins longeant falaises et plages. Serge, même s'il s'en défendra, désireux de montrer sa belle foulée à l'impudent, l'allongera de manière conséquente. Mais le bougre s'accrochera et nous tiendra compagnie un bon, voir un long moment. Une fois décroché, et le premier virage amorcé, nous relâcherons, soulagés, notre effort.

Doucement mais assurément, voir allégrement, nous atteignons la plage d'Erromardie. Le temps est avec nous, et le vent absent. Se profile, à portée de pieds, via la pointe de St Barbe, la baie de Donibane Lohitzun, son port, son thon, ses corsaires, et ses quelques touristes. Les MNS scrutent l'horizon, guettant...les boulettes de Louisiane, peut-être ? Notre chemin de croix d'Archilua commence pour nous, le macadam fait son effet, alourdissant nos pas de trailers. Les boutiques nous tendent les bras, les bars, les restos, le casino, nos pensées naviguent, hissez haut ! Certaines passantes, que je ne nommerais pas nous scrutent d'un air enjoué, il est vrai que nous portons fort bien le collant long ! Nous ne traînons pas, laissons les chaluts derrière nous, atteignons Socoa, contournons le phare, et retrouvons, ENFIN, un sentier. La corniche se dresse devant nous. La départementale nous tiendra compagnie elle aussi un long moment, mais restera fréquentable car encore peu fréquentée à cette période. Nous quittons momentanément ce haut lieu du CO2, au niveau de la crique d'Haizabia, et nous nous enfonçons dans un bois annonçant l'entrée sur le domaine du château d'Abbadia. Le terrain devient gras et les jambes se font lourdes. Nous laissons (privilège de l'âge) Serge, traverser en éclaireur une zone humide stagnante nauséabonde (ses belles chaussures neuves rouges s'en souviendront), qu'il enjambera avec une délicatesse qui lui appartient.

Les deux jumeaux dépassés, la plage se déroule à nos pieds. Et c'est là, que l'invraisemblable se produisit. Tel un poulet sans tête, Denis prend les jambes à son cou, et détale. Nous regardons interloqués derrière nous. Un danger ? Non, rien ! Seul, au milieu de nulle part, il s'éloigne. Nous mettons à profit nos souvenirs de scouts, et le suivons à la trace. Vous me direz que sur le sable, c'est bien plus facile. Le gars, fort heureusement, n'ira pas bien loin, nous le récupérerons l'air penaud, le moteur à l'arrêt. Un grain de sable parait-il...