Kakouetta
Sortie aux gorges de Kakuetta 29 mai 2011
Comme d’habitude pour un canyon, le nombre de volontaire n’est pas très élevé. Le rendez-vous est pris chez Stéphane à Tardets à 9h00, histoire de le réveiller, prendre un café, et essayer de le motiver (sans succès… d’après lui, Kakuetta est long et sans réel intérêt !!!)
Nous partons avec deux voitures, car malgré le fait que la topo annonce deux heures de marche d’approche entre le bas de Kakuetta et le haut, les deux Frédéric ont appris à ne plus lui faire confiance…
Après avoir mis les voitures en place et nous être préparé, nous partîmes vers les cîmes, les yeux dans les abîmes de ces sublimes … (heu, j’ai plus de rime en « îme ») gorges. A l’entrée du canyon d’Althagneta, nous croisons un groupe d’une quinzaine qui voulait nous laisser passer devant !!! Quoi ?? Nous, faire Althagneta, ces petites gorges ridicules ??? Notre orgueil en prend un coup !!!
La marche d’approche est assez longue, parfois un peu raide, pas assez souvent ombragée… Mais la vue sur les gorges de Kakuetta est magnifique… Et en même temps, elles ont l’air longue ces gorges !!! Le soleil nous crame et, sans nos combis néoprène anti-coups de soleil, nous serions ressortis aussi rouge que la sangle de mon baudrier (au passage, faire passer le message au club de ne plus acheter de baudrier « bleu blanc rouge »… c’est limite si on ne passe pas pour les gendarmes quand on croise quelqu’un !!). Cette marche d’approche nous fait dire « La Soule, c’est haut !!! ».
Vingt minutes après selon la topo, une heure selon nos montres, trois heures selon nos jambes, nous arrivons enfin devant un magnifique cirque qui marque le début des gorges de Kakuetta. « La Soule, c’est peut être haut, mais c’est beau !!! »
Un bon petit casse-croûte, les pieds dans l’eau, histoire d’appâter les truites (je les ai entendu parler, c’était bien des Souletines !!! « Ontsa düzü !!!).
Le début est assez tranquille, une petite rivière. Mais ça s’encaisse rapidement et de chaque coté, on commence à voir des parois énormes se dresser… Et arrive la première cascade et le premier rappel…
On a beau tourner, regarder, fouiller… Il faut bien se rendre à la conclusion, ce n’est pas équipé… Un arbre fera l’affaire… Malheureusement, les arbres ne sont pas systématiques et pas forcément hors crue… Ce qui nous fait dire « La Soule, c’est mouillé » lors des rappels sous cascades…
Plusieurs rappels s’enchaînent, plutôt jolis, avec des gorges étroites et bien encaissées. Lors d’un ressaut, rien pour équiper, même pas d’arbres non plus… Obligé de planter un spit. Le caillou est bon, et on a confiance (et surtout le flemme)… Tant pis, ça sera mono-spit, en laissant le loisir aux générations futures de mieux équiper…
Plus loin, grosse puanteur et colonie de mouche… Une brebis crevé et bien sûr, pile poil dans le passage… A moins que cela soit le petit Romain avec son manteau en peau de brebis et son petit ballon retrouvé plus haut encastré dans le rocher ?
Une fois la zone des rappels finie, les gorges s’élargissent et il ne s’agit plus que d’une petite rivière enfermé entre deux énormes murailles de plus de… « oulà !!! Au moins 500 mètres !!!! »
De temps en temps, un affluent ce jette dans les gorges, de manière plus ou moins spectaculaire. Sur rive gauche, un ruisseau se jette dans les gorges, plein pot (200 à 500 mètres de cascade). L’eau ne touche même pas le sol, disséminée par le vent en fines gouttelettes, à la manière de la pub « Ushüaia » CHUT CHUT PAS DE PUB ! PAS DE POLITIQUE NON PLUS ! Ce qui nous fait dire que « la Soule vote… PAS DE POLITIQUE ON A DIT !!! »
La végétation est luxuriante et nous fait dire « La Soule, c’est tropical ». On s’attend presque à voir un anaconda ou une colonie de singes hurleurs ! Sincèrement, la spéléo, c’est bien, mais ça manque de végétation !!!
La suite de la ballade devient un peu monotone… Deux grandes murailles « et au milieu coule une rivière »… Des petits ressauts qui ne parviennent même plus à rompre le début de monotonie. Une gamelle des uns et des autres, ce qui nous fait dire « La Soule c’est glissant » !!
Arrive enfin l’embranchement d’Althagneta. A partir de là, c’est connu et nous hésitons moins, nous accélérons en voyant des nuages au loin qui ne nous inspire guère confiance. Arrive enfin la partie aménagée. Regard des visiteurs un peu surpris, surtout lorsque nous sautons dans quelques endroits histoire de, ou lorsque nous décidons de nous doucher sous la cascade pour évacuer l’odeur de Romain la brebis.
Les deux dernières cotes nous achèvent et nous font dire « la Soule, c’est raide !! ». Et notre volonté en prend un grand coup lorsqu’à la sortie, juste après la dernière cote, un bar nous tend les bras !!! « La Soule, fait soif ». Tranquille en terrasse lorsque un gros roulement de tonnerre nous ramène à la réalité !!
Juste le temps de se réfugier dans la voiture et l’orage s’abat sur nous. Il ne fait pas bon être dans les gorges à ce moment là. On rentre vite dans la voiture et on part chercher la voiture de Fred… Sous la pluie diluvienne, la route ne ressemble plus qu’à deux ruisseaux. L’orage est au dessus de nous et des gorges de Kakuetta. Et c’est là que j’ai un gros dilemme… Soit je raconte ce qu’il nous est arrivé, c'est-à-dire rien, soit je vise le Pulitzer en enrobant un peu… Allez, on va essayer…
« La foudre s’abattait de tout coté, dans des bruits d’explosions sourds et puissants. Devant nous, un arbre partit en fumée dans un éclair aveuglant… La foudre était sur nous. Au détour d’un virage, un ruisseau énorme barrait la route… Nous le traversâmes, au courage et avec la puissance de notre bolide. La voiture dérapait et le ruisseau nous entraînait déjà. Une première roue était déjà au dessus du vide mais dans un dernier effort, la voiture bondit du ruisseau… Il était temps… La route se faisait littéralement happer par le ruisseau et finissait 200 mètres plus bas… » Quoi, c’est un peu gros ??? OK, je reviens à la réalité.
Même si ce n’est pas la pluie du siècle, l’orage est puissant et la pluie drue… Arrivé à la voiture de Fred, nous décidons d’un commun accord de ne pas nous changer et de rentrer en combi… C’est au sec chez Stéphane que nous nous changerons.
Cette journée nous aura au moins fait comprendre plusieurs choses :
- Pourquoi Kakuetta n’est pas équipé !!! Un joli canyon sur le début, mais très long (6h… cela doit être une constante chez les Fred !!) et au final un peu monotone… A faire une fois, mais pas forcément à refaire.
- Pourquoi en Soule, la végétation est luxuriante et verte !
Gilen, Fred et Fred