Déséquipement du Ptéro
Sortie préhistorique - U 105 - Gouffre du Ptérodactyle - Urkulu - Samedi 22 octobre 2011
"Le ptérodactyle (Pterodactylus) est un genre ptérosaure reptile volant du Jurassique. Les fossiles de cette espèce mesurent environ 70 cm d'envergure et les ptérodactyles vivaient il y a environ 150 millions d'années. Récemment, les paléontologues ont découvert qu'il possédait une crête fibreuse sur la tête." Wikipédia
Le Behia, gouffre mondialement connu, s'annonçant dans les tous prochains jours, et qui devrait durer un certain temps [les semaines, mois, années à venir (rayer les mentions inutiles)], je décide d'aller récupérer, dans le non moins fameux Ptérodactyle, tout le matériel en place depuis le 10 juillet, date à laquelle Alexis, Gilen et moi avions équipé en totalité la cavité jusqu'à son tréfond. Personne n'y étant retourné, les étroitures ont découragé certains, pour d'autres la promesse de boue (ou plutôt bouillaque infernale, devrais-je dire) ne fait plus recette, je suis obligé d'user de subterfuges honteux, sexistes et racoleurs. J'ai usé jusqu'à la corde – normal ! – la promesse de trouver des arbres à saucisses et des fontaines à bière, j'ai bien essayé cette fois, les nymphettes aux poitrines généreuses et autres lutines coquines qui nous ouvriraient leurs bras pour nous réconforter, mais c'est par simple par amitié que les copains sont venus...
Stéphane a troqué ses chemises à frou-frou de danseur de salsa pour retouver son casque, Gilen est là, comme souvent, la Soule est en renfort et merci pour elle !
Fred, notre nouveau, après une sortie d'initiation à Elutxeko lezia, se fait embarquer pour cette virée : faut que tu manges de la corde, de la technique avant d'aller dans les puits du Behia, et puis aussi c'est bien de voir dès le début des trous étroits, boueux, moches, sales et méchants pour apprécier le reste. En deux mots comme en dix, le Ptérodactyle n'est vraiment pas un trou qui fait rêver. Ça c'est dit. L'entrée est séche, à condition d'écarter les araignées qui yoyotent au dessus de son nez, suivi d'un ressaut quelconque et du premier puits, un P. 7 ou P. 8 le dernier du trou qui est sec et relativement propre. Après on suit une galerie méandreuse constellée de rognons de silex, dont il faut se méfier : prise foireuse assurée et ça commence à se rétrécir. L'étroiture de la Castraçao, comment dire ? Certes boueuse, mais qui facilite le passage à la descente. La position la plus adaptée, et ce n'est pas dans le Kama Sutra, c'est à l'égyptienne, un bras devant, l'autre derrière, la joue qui racle la boue dégoulinante de la paroi et les pieds, quant à eux, improvisent. La suite est légèrement plus confortable, un P. 12 (à vue de nez) puis une succession de ressauts étroits et merdiques. Nous avons décidé de tous descendre au fond avec 3 kits vides et de tout déséquiper en suivant la remontée de Fred. La descente se fait vite, Fred enchaîne les cordes sans difficulté, les réflexes commencent à s'installer : je me longe, ma corde est bien passée dans le descendeur, j'avale le mou, je me délonge, j'y vais. Nous arrivons à la seconde étroiture : "La Chatière du Négativisme opiniâtre et aveugle l'emportant sur l'Optimisme et la Clairvoyance” qui n'est pas si terrible que ça, tout passe sans rien poser de son baudrier, presque en courant, d'ailleurs Gilen râle bien moins que d'habitude. Nous suivons toujours la même faille qui monte en hauteur mais qui reste relativement étroite, le rocher devient plus franc vers le fond. Passé la petite lucarne ouverte à coups de rocher pour voir la non-suite derrière ou le cul de basse fosse visité par Alexis lors de notre dernière visite, nous sommes rendus au fond par deux dernières petites désescalades tordues. Le squelette de LA bête est là, depuis des milliers d'années, ça pourrait être les restes d'un lapin, d'un renard, d'un chat mais ça sonne moins bien comme nom le gouffre du Canard...
Aujourd'hui, la température dépassant les 20 °C à l'extérieur, on sent le courant d'air aspirant, et la fumée de ma cigarette file vers l'étroiture terminale qui serait à ouvrir après un gros chantier de désob. Il faut laisser du boulot aux générations futures ! Gilen devant, suivi par Fred et talonné par moi, Stéphane déséquipe. La montée se fait à un rythme soutenu, par de problème pour Fred à part Gilen qui oublie qu'il a un kit qui pendouille et qui l'acroche copieusement à plusieurs reprises à des saillies du rocher. L'étroiture de la Castraçao prend toute sa dimension à la remontée surtout lesté d'un kit. A force de contorsions, tout le monde passe non sans avoir sué ! La sortie est là, le courant d'air aspirant est plus fort qu'à l'aller et nous sommes contents de retrouver la lumière du jour passablement enduits de bouillaque.
Faute d'avoir trouvé la fontaine à bière dans le gouffre, nous la trouverons après à Garazi !
Bilan très positif de la sortie : Fred n'est pas dégoûté, il pense prendre sa licence, Gilen a envie de voir autre chose que des trous moches, ça tombe bien, le Behia arrive et Stéphane doit partir d'urgence pour une nuit torride de salsa-rock à Pau. Enfin tout le matériel est sorti et le lendemain tout sera nettoyé avec le plus grand soin et mis à sécher au club.
Olivier
Participants : Gilen, Stéphane, Fred G., Olivier