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Voyageurs des strates
12 décembre 2012

41 heures au Béhia

 

Week end au Béhia du vendredi 7 au Dimanche 9 Décembre 2012

Participants : Arturo Hermoso de Mendoza (GE. Satorrak ),Roger Laot,Alexis Augustin,Serge Planès,Philippe Lacoste,Philippe Puyo,Gilen Iriart,Eric Kammenthaler,Brigitte Choze,François Ichas.

Une fois n’est pas coutume, nous décidons d’aller au Behia avec un niveau d’eau assez élevé… Nous nous retrouvons au local du club Philippe Lacoste, Philippe Puyo (El presidente, président d’honneur à vie du Leize Mendi), Roger, Alexis (il se dit en coulisse qu’il tenterait une tentative de putsch… je n’en dis pas plus…) et moi.

Après avoir mangé vite fait, préparé les kits, nous voilà parti pour le Behia. Ce coup ci, on sent quand même plus de motivation que la fois précédente, le temps étant moins mauvais, et nous rentrons dans le trou vers 21h30.

La descente se passe sans encombre, même si on trouve tous que ça glisse plus qu’à l’accoutumée. Arrivé au bivouac, certains jugent que la grande tente n’est pas assez luxueuse à leurs goûts. El présidente décide de faire chambre à part dans une petite tente, Alexis veut tester le hamac et Philippe s’installe à la belle-étoil.. euh, au beau plafond, pas très loin d’Alexis, histoire de moins entendre le bruit de la cascade. La vraie raison, c’est qu’ils craignent les ronfleurs… Alors que pour une fois, il n’y en aura pas un seul dans l’équipe ce week-end.

PC080742

 

Alexis décide donc de replanter des spits pour son hamac… et histoire aussi de se réchauffer. Pendant ce temps, El présidente monte sa chambre à part et nous partons nous coucher avec Roger… La cascade ne nous dérange pas, par contre, nous qui étions venu pour être au calme, impossible de s’endormir à cause d’Alexis le pic-vert qui tape et tape pour planter ses spits…

Le samedi matin, réveil aux aurores. Un vaste programme nous attend. Nous souhaitons aller faire un tour vers la galerie des gours, la rivière de la Hoya n’étant surement pas praticable vu le niveau légèrement élevé de l’eau. Sur la topo, une galerie se finit par un point d’interrogation. Cela sera notre premier objectif (tracé en rouge sur la topo).

Au niveau des 3 puits, Alexis plante un spit et nous changeons la corde. Heureusement, Alexis plante mieux les spits que la veille, pour son hamac ! Une cascade arrive du plafond et un actif se perd en bas… Un actif de plus dans cette cavité !! Le jour où on saura d’où arrivent et où vont tous ces actifs !!! Y’a des colorations qui se perdent !!!

La cavité devient de plus en plus grande, avec un sol sablonneux et une belle surprise à la clé : des excentriques. Ce trou révèle vraiment de belles surprises ! Petite séance photo obligée !! Nous passons quasiment à l’aplomb du P44 des puits d’entrée, à l’endroit où l’eau se perd. Malheureusement, en bas, pas d’actif à cet endroit même si on peut voir une grande arrivée en plafond… A voir s’il n’y aurait pas un shunt dans cette partie là !!

DSC01664

 

La galerie est un grand collecteur fossile. En chemin, nous repérons un beau puits en plafond. D’après la topo, il semblerait que nous puissions y accéder depuis une autre galerie. Nous irons voir plus tard dans la journée. Nous arrivons enfin au bout de la galerie, au fameux point d’interrogation. Alexis repère vite un puits avec une étendue d’eau stagnante au fond. Il semblerait que nous soyons arrivés sur la partie inondée du réseau. De l’autre coté, la galerie semble continuer plus bas mais il semblerait qu’il faille mettre une corde. Sur une corniche d’environ un mètre qui longe le puits, je repère une vieille balise. La suite semble être par là. Nous allons voir avec Alexis, guère rassurés… C’est glissant et un peu engagé et le puits est profond. Nous finissons par trouver un passage à travers les blocs pour se retrouver en bas de la galerie. Le point d’interrogation semble être une escalade foireuse et peu engageante. Nous repérons un passage descendant se finissant dans une flaque d’eau… la partie inondée ? Après moult hésitations, et à force d’avoir tâté le terrain, je décide d’y descendre en désescalade. Au final, ce n’est vraiment pas compliqué mais c’est très gras… En bas, il y a bien une partie inondée et malheureusement pour moi qui me croyait déjà en première, une inscription : VIC.PC080773

 

Les traces s’arrêtent devant un passage étroit et encore plus gras et surtout, qui semble cutter 2 mètres plus loin. Qu’à cela ne tienne, je tiens à ma première et je m’y engage. De toute façon, je trouve toujours moyen de ressortir couvert de boue, même au Behia. Je tiens ma première et décide de marquer ça de mes initiales dans la boue, même si je suis sûr que cela sera de la dernière, vu le peu d’intérêt du lieu… Je décide de remonter mais impossible de retrouver la sortie. Ce ne sera qu’avec l’aide de la voix d’Alexis et guidé par son éclairage que je retrouverai la sortie.

Cette zone ne présentant plus d’intérêt (même si moi, j’aurais bien descendu le puits finissant sur la zone inondée), nous repartons en direction de la galerie des gours (en vert sur la topo). Nous mangeons un bout au pied de la corde R7. La zone est sableuse et très agréable… Idéale pour un futur bivouac !

Roger remonte le R7 sur la corde en place (depuis 30 ans peut être) pendant qu’Alexis et moi allons voir s’il n’y a pas un shunt. Ca passe même s’il nous faut ramper dans une partie un peu grasse… Au final, il s’agissait bien d’un shunt.

Roger étant motivé, il entreprend de quand même rééquiper ce R7, nous laissant le temps de visiter… Ca part vraiment dans tous les sens !! Je commence à désensabler un départ de galerie… Au moins, je n’aurais pas pris la pelle pour rien. Alexis en profite pour aller voir le fameux puits que nous avions repéré le matin pendant que Philippe L va voir vers la galerie des gours. Le désensablage, c’est bien mais vite chiant. Je m’enquille dans une galerie assez basse. Ca continue, il faut faire attention et ramper entre les concrétions. Cette galerie n’est pas sur la topo mais ça a été visité. Au bout d’un moment, étant seul, je m’arrête sur rien à contrecœur et fait demi-tour.

Roger ayant terminé de planter ses spits, nous lui avouons avec un peu de gène que nous avons besoin de la corde et que nous ne rééquiperons pas le R7, ou comment lui dire qu’il a bossé pour rien…

Nous continuons en direction de la galerie des gours. Roger et moi faisons confiance aux anciens et suivons les balisages pendant que les deux Philippe et Alexis veulent faire confiance à leur instinct. Bien nous en a pris car, même si nous finissons par nous rejoindre, notre galerie était bien plus belle. DSC01671

 

Mais ce n’est rien comparé à ce qui nous attend : la galerie des gours !!! Pure beauté, avec une cascade qui arrive du plafond pile au niveau de partage des eaux, une partie partant sur la droite de la galerie et l’autre partie sur la gauche, chacune en des gours magnifiques et profonds… Séance photo obligée… DSC01681

 

même si malheureusement sans flash additionnel, on ne peut rendre la beauté du site… Il faudra vraiment revenir avec le matos photo.

DSC01680

 

Un peu plus loin, nous nous trouvons bloqué par un lac… Personne n’étant motivé pour se tremper, nous faisons demi-tour. Nous avons comme objectif de voir s’il est possible de jonctionner avec le bivouac par la galerie semi- active, le lavabo et le dièdre.

Nous partons vers un P10 qu’avait repéré Alexis le matin même. Pendant que Roger équipe, François nous rejoint. L’équipe des « Taupes au graphe » est à l’action dans cette partie du réseau.réseau siphon des stagiaires

 



Roger, les deux Philippe et moi descendons voir si ça passe. J’ai été trop pressé et une fois posé le pied en bas, Roger nous cri que ça ne passe pas… L’eau prend toute la largeur de la galerie. Etant arrivé en bas, j’en profite quand même pour aller voir et surtout voir à quoi cela ressemble pour voir où nous arriverons par l’autre côté. Tout le monde remonte et en profite,  le temps que je déséquipe, pour aller dire bonjour à l’équipe qui vient d’arriver. Ca mesure dans tous les sens, en français, en basque, en espagnol… Serge, François, Birgit, Eric et Arturo qui nous vient de Navarre s’activent dans tout les sens.

Nous décidons de ne pas les perturber et retournons au bivouac. L’idée est de continuer après le bivouac pour voir combien il manquait pour faire la jonction et visiter cette partie du réseau (en orange sur la topo).

L’équipement est un peu moyen et la descente boueuse. Arrivé en bas, nous nous rendons compte que la corde est trop courte… Il nous manque 3 ou 4 mètres que nous pourrions descendre en glissant, mais jamais remonter ! Alexis retourne donc au bivouac chercher un morceau de nouille. Philippe L se le tente en libre, au prix d’une belle glissade et d’une petite frayeur.

Une fois en bas, nous pouvons enfin aller explorer cette partie du réseau. L’eau coule un peu dans tous les sens et il n’est pas évident de bien piger d’où sortent tous les actifs. La cascade du lavabo est magnifique ! Cette partie du réseau réserve encore de belle surprise !! Nous arrivons dans la galerie semi- active et nous voyons l’endroit où nous étions bloqués… Il nous manque une petite cinquantaine de mètres.

Nous retournons voir du côté du siphon des stagiaires. La galerie est une conduite forcée inclinée se terminant sur un siphon. La glaise au plafond nous montre bien qu’en charge, le siphon peut monter très haut avant de se désamorcer vers le lavabo. Là encore, le réseau hydraulique est complexe.

En retournant au bivouac, nous laissons El présidente et Roger et continuons avec Philippe L et Alexis. Nous voulons aller dans l’affluent ouest et vérifier la théorie de Mathieu Jambert et voir si nous avions bien jonctionné la dernière fois. Avec Philippe, nous avons à peine le temps de descendre le puits qu’Alexis a fait le tour. Ca jonctionne bien, chapeau bas Mathieu !!

Nous rentrons enfin au bivouac où les autres viennent d’arriver.PC080775

 

La soupe, les cacahuètes, le vin, le malaga, le pâté et saucisson tournent dans une bonne ambiance.PC080780

 

Ca parle encore en plusieurs langues, basque, frespagnol, esperanto, langue des signes… PC090783

 

Peu à peu, tout le monde va se coucher. Heureusement que les deux Philippe et Alexis font chambre à part, on aurait commencé à être à l’étroit à dix dans la tente !!






Le lendemain matin, comme nous somme nombreux, nous avons décidé d’étaler les horaires de départ pour la remontée, histoire de ne pas à trop avoir à attendre dans les puits, et histoire de ne pas sentir la pression de 9 personnes qui nous colle au train.

Les deux Philippe partent les premiers vers 7h pour remonter. Philippe L. préfère prendre son temps pour sa première grosse remontée sur corde. 450 m de puits, ce n’est pas rien. Au bivouac, on ouvre juste les yeux au moment où ils partent mais personne ne se lève… On est bien dans nos duvets et fait trop froid dehors.

Par contre, vers 9h, branle bas de combat… Le soleil se serait-il levé pour que tout le monde s’agite si vite ? Petit dej rapide et nous constituons les équipes pour la remontée. Serge et Eric partent les premiers.

Je suis avec Arturo, histoire de discuter et de pratiquer un peu mon basque. Birgit et François décident de continuer un peu la topo et Roger et Alexis ferment la marche, après avoir fait l’inventaire du bivouac.

Avec Arturo, nous remontons tranquillement, en se faisant toujours autant chi.. dans cette grande traversée. En passant, j’essaye de lui expliquer les différents noms des lieux où nous passons, en essayant de retranscrire les jeux de mots et les différentes anecdotes que l’on m’a racontées… En gros, je fais le guide touristique.IMGP7659

Juste avant l’étroiture, nous nous arrêtons histoire de souffler un peu, fumer une cigarette et de partir à l’assaut des puits… A peine avons-nous commencé à monter les premières cordes que Roger nous rejoint !! C’est qu’il carbure le bougre du haut de ses 20 ans !!! Quoi ?? Il n’a pas 20 ans ?? Ben du haut de ses 40, il assure !! Quoi, il en aurait presque 60 ??? De quoi désespérer les jeunes !!! Pauvre Arturo, il aura la pression de Roger qui lui colle aux fesses toute la remontée. Il en viendra même à surnommer Roger « la makina ! », tellement il avale la corde comme une machine.

IMGP7715

 

La sortie à la surface est des plus agréables… Un rayon de soleil bien chaud vient pile caresser l’entrée du trou et le paysage est magnifique… Ciel bleu et grand soleil, le tout agrémenté d’une petite couche de neige fraîche.

A la sortie, les deux Philippe nous racontent qu’ils ont été rejoints et dépassés par Eric le Lucky Luke de la spéléo qui remonte plus vite que son ombre, et par un Serge en pleine forme. Lui aussi, du haut de ces quarante ans, il a la forme… Quoi ?? Non, pas la cinquantaine !!! Comme quoi, le spéléo, c’est comme le bon vin… Plus ça vieillit, plus ça devient bon !!! Philippe L en a un peu bavé à la remontée, mais c’est quand même bien joli de faire une sortie à -500 m, sur trois jours, après seulement quelques sorties en spéléo. Un bel avenir pour ce nouveau spéléo !!!

Encore une fois, une belle sortie dans un trou magique.tracé topo 9-12-2012 Ce Behia nous réserve encore de belles surprises !!! Cette cavité me fait juste regretter de ne pas être né 30 ans plus tôt et me fait enrager contre les « vieux » spéléos… Vous auriez pu penser aux générations futures et nous laisser un peu de première… Décidément, il ne nous reste vraiment que le Christophe… A moins que le Behia n’ait pas livré tous ces secrets… La suite aux prochains épisodes…


 

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Commentaires
L
je ne sais pas si c'est une impression,mais je trouve que les survies du coin repas du bivouac sont de plus en plus basses.Si ça continue,on va manger à plat ventre !
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U
Merci Gilen pour ce magnifique compte rendu.
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