Sonner le glas de l’explo du Jean-Gilles au réseau des cloches ?
Sortie du 26 mai 2013
Participants : Philippe P, Iban, Virginie et Gilen
Malgré une récompense offerte aux 10 premières réponses pour cette sortie initiation au Jean-Gilles, nous ne nous retrouvons qu’à 5 au local à 9h du matin. Serge n’est passé que pour prendre le café et prendre les dernières nouvelles. Nous ne serons que 4 sous terre. Philippe ne veut nous accompagner que jusqu’à l’étroiture, voulant ensuite élargir une étroiture à l’entrée pour permettre le passage d’une civière pour l’entraînement secours.
Une fois garé, difficile de se motiver. Pour une fois qu’on a du soleil, on aurait plutôt envie d’en profiter. Mais bon, de toute façon, on est là pour aller sous terre et pour une fois, on ne va pas se tremper ni avoir froid en allant à l’entrée du trou.
Iban rééquipe l’entrée, suivi de Virginie que je surveille comme le lait sur le feu…
Philippe ferme la marche. L’entrée est en pente avec des blocs qui semblent tenir… Jusqu’à que Philippe en sente un très gros lui glisser sous les pieds… Pas très rassurant. Philippe ne bouge plus le temps qu’on aille se mettre à l’abri dans la suite et le passage étroit suivant, avant de déséquiper l’entrée et de faire le ménage… Nous sommes derrière l’étroiture, dans le puits suivant et vu le bruit, le bloc doit bien peser son poids… De petits cailloux arrivent même jusqu’à nous… J’espère que Philippe ne nous a pas bouché le passage.
Nous avons convenu avec Philippe que nous allions continuer et que lui allait essayer d’élargir. Nous continuons la descente des puits. Virginie se débrouille bien et nous ne mettons pas trop de temps à arriver à l’étroiture de -80. L’étroiture passe sans trop de soucis, le temps de faire quelques photos.
Au bas de l’étroiture, dans le puits suivant, j’essaye de penduler pour essayer d’aller voir ces deux méandres qui partent. Quand j’arrive enfin à prendre pied dans le plus proche, une prise me reste dans les mains et je repars pour à nouveau un gros pendule !! Les autres étant juste en dessous, j’arrête mon cirque… Pas trop le moment de leur envoyer des cailloux sur la gueule.
Virginie n’est pas trop rassurée sur la main courante suivante. C’est vrai que c’est assez aérien et les prises, des silex encastrés dans la paroi, pas trop sûr non plus.
On arrive rapidement à l’endroit où on s’était arrêté, faute de corde. Iban continue l’équipement pendant que Virginie nous fait une bien belle Virginade !!! Elle me crie libre, longée bien comme il faut… dans une dev… Heureusement que le passage n’était pas craignos et qu’elle était dans un passage assez horizontal…
On arrive enfin à l’entrée des cloches… Pourquoi les cloches ? On pensait avoir la réponse en y allant… Forme de cloche ou un truc du genre… Mais vu comme c’est étroit, gras et un peu merdeux, on se dit que c’est parce qu’il faut être cloche pour revenir dans ce réseau… On voulait éviter de se crader… C’est loupé… Il faut ramper dans la boue… Les joies du mouldmich !!! A partir de là, il faut imaginer qu’on est toujours couché, au mieux à quatre pattes !!!
Mais malgré tout, c’est quand même sympa. Les galeries partent dans tous les sens. Chacun en prend une. De mon coté, ça cutte rapidement pendant qu’Iban va se bloquer complètement, à devoir enlever le casque pour faire demi-tour. Je m’engage dans une autre galerie et ça repart à nouveau dans tous les sens… Les autres me rejoignent… par un autre chemin. Iban descend en desescalade un petit puits… La suite pourrait peut être être là… Non, ça cutte au fond même s’il n’y a pas de trace. Virgine tente ça chance en rampant plus loin. Loupé… Iban et moi tentons une autre galerie… Ca repart à nouveau dans deux directions. Chacun sa direction… Loupé pour moi, ça cutte. Iban a un peu plus de chance… Il commence à enlever du matos, ça devient de moins en moins large. Virginie en fait de même !!! Iban en vient à enlever le casque… Non, ça ne passe pas… Il faudrait un marteau pour casser un peu… Derrière lui, Virginie est sceptique… Pour elle, ça pourrait passer. On se contorsionne, on se rampe dessus et ils me laissent enfin passer devant pour voir. C’est sûr, ça passe pas… Il faut casser deux trois petits blocs, une ou deux stalagmites et ça pourrait passer. Derrière, au moins… oulà !!! 5 mètres de premières !!! Iban est motivé et veut revenir.
Virginie est toujours sceptique et en vient même à parier avec moi, un resto à Larrau chez Etchemaïté, que ça passe… Elle y retourne donc, essaye, force un peu et se résigne !!! Chouette, j’ai gagné un resto !!!
On décide de faire demi-tour, pensant avoir tout vu… En fait, non, à chaque nouvelle intersection, on se rend compte qu’on a oublié des galeries… Un peu labyrinthique tout ça… Et rien de large. Dans une galerie un peu étroite, je laisse passer Iban. J’ai faim et j’ai envie de remonter… Iban continue, tête la première dans une galerie descendante, se rendant compte trop tard qu’il ne peut pas faire demi-tour. Tant pis, il continue. Il revient au bout d’un moment : « je butte sur des stalactites mais derrière ça continue. Et dans la boue, y’a marqué ‘’ça continue’’ ». Blasé ou ayant d’autres trous à creuser, les anciens nous ont laissé cette galerie avec les instructions !!! A nous de faire en sorte maintenant de revenir, de casser ces quelques concrétions et de continuer !!! Derrière, y’a au moins 10 mètres de première !!!
En ressortant, à chaque fois qu’on cogne avec le casque, les parois sonnent creux, telles une symphonie de cloches le jour d’un mariage… Le nom viendrait-il de là ? Ca serait bien la première fois que les spéléos sont poètes !!! Plus tard dans la journée, nous apprendrons que le nom vient du fait que ce réseau a été trouvé le jour de Pâques… Moins joli comme explication !!!
En remontant, Virginie nous fait un nouveau joli petit tour… Après avoir bloqué son croll la dernière fois, Virginie nous bloque la poignée !! Impossible de la défaire !!! Elle nous en invente une à chaque sortie !!!
A la remontée, j’ai tellement faim que je n’ai plus les idées claires… Virginie devient Mélanie, Emilie, Calédonie… Au final, ça sera Maserati… On repasse l’étroiture pour enfin manger !!! Je crois que j’avais commencé à m’autodigérer !!
Iban ayant déséquipé jusqu’à l’étroiture, je me colle au déséquipement de la suite. Et là, le Jean-Gilles m’a rejoué un sale tour… A partir de là, plus rien n’allait comme il faut… Nœuds impossibles à défaire, clé qui se bloque, vis qui se bloque, kit qui s’emmêle, kit qui se bloque… Enfin, tout qui part en vrille… Et quand ça veut pas, ça veut pas…
L’étroiture à la sortie n’a pas été élargie… Philippe a bien essayé au marteau burin et pieds de biche… Au final, il a finit par percer quelques trous et reviendra avec des arguments plus percutants dans la semaine.
Arrivés à la voiture, les bières nous attendent et c’est un vrai plaisir, avec le soleil en prime !!! Le nettoyage de tout le matos sera moins plaisant une fois arrivé au local.
Ayant la flemme de se préparer à manger, on décide Iban, Maserati et moi d’aller au resto. Tant pis, ça ne sera pas Etchemaïté à Larrau mais un petit resto à Garazi.
Au final, on va retourner dans ce trou le week-end prochain pour l’entraînement secours mais ça ne marquera pas la fin des explos au Jean-Gilles… Y’a encore des choses à voir et l’encouragement par un petit « ça continue » gravé dans la glaise par les anciens nous pousse à continuer et à revenir désober… Suite au prochain épisode…
Gilen