Reprise des explos au Behia
En spéléo, qui se presse finit par gagner de l'attente...
Participants : Alexis, Eric, Samuel, Gilen
Depuis plusieurs semaines, la date du premier week-end de février avait été décidée pour reprendre les explos au Behia, et ce, quel que soit la météo... Le jour où on a décidé ça, on aurait mieux fait de mettre quelques petits astérisques, du style "si la météo n'est pas trop trop mauvaise"...
Comme il y a trois ans, avec encore une fois Eric et Alexis, je me suis encore refait embarquer dans un plan foireux au Behia...
Participants : Alexis, Eric, David, Gilen Sortie du 7 et 8 février 2015 Une séance photo était prévu de longue date le week-end du 7 et 8 février au Behia. Mais il a énormément neigé et à basse altitude les jours précédents... Personne n'était très chaud pour y aller, du coup, préférant profiter du relatif beau temps...
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Samuel s'est laissé aussi embarqué...
On était parti plein de bonnes volontés, avec des objectifs alléchants dans le réseau des Gours : reprendre la galerie des Boas et reprendre une escalade. Mais, devant la quantité de neige qui est tombée dans la nuit de vendredi à samedi, et surtout, devant l'altitude à laquelle la neige est tombée, on décide de revoir les objectifs à la baisse... On risque d'avoir plusieurs heures d'approche en raquette et en ski... Du coup, on oublie la galerie des boas et la combi néoprène et l'escalade et la tonne de matos...
On va partir léger, et aller chercher des objectifs moins lointains... Y'a encore un paquet de galeries qu'on n'est pas allé voir vers le Colorado...
Le temps d'alléger un peu le kit de Samuel et c'est le départ vers le Behia. On est vite arrêté au niveau du pont au-dessus du ruisseau d'Orion... Les chasseurs et leurs gros 4x4 passent sans problème eux et nous pourrissent la "piste de ski" pour la descente...
On disserte sur le profil des chasseurs... La taille du 4x4 est proportionnelle au tour de taille...
Pendant qu'on monte en ski pour Alexis et moi, à pied avec les raquettes sur le dos pour Samuel et Eric, on se dit que ça pourrait être pire et qu'il pourrait pleuvoir... Bon, ben en fait, il pleut...
Ça pourrait être pire, ça pourrait être raide... Bon, en fait, ça pourrait difficilement être pire vu les dernières centaines de mètres...
Au loin, une récompense nous attend... Un cerf, puis deux, puis un troisième, puis toute la famille passe en haut de la crête... En tout, 3 cerfs, 4 biches et autant de daims filent au loin...
Malheureusement, Bambi est une histoire universelle qui se reproduit chaque année... Samuel et Eric découvrent un peu dégoûtés une biche blessée par les chasseurs et en train d'agoniser, et une autre guère mieux... On ne sait même pas s’ils auront la délicatesse de venir chercher leur gibier...
500 mètres de dénivelé plus haut, on arrive enfin à l'entrée du trou, accueilli par un rayon de soleil qui nous laisse le temps de manger et de nous changer sans se congeler. Une fois les skis, raquettes et sacs de portages planqués sous la neige, c'est parti pour 580 mètres de dénivelés négatifs en spéléo... Quelle idiotie de monter 500 mètres en ski pour en redescendre 550 en spéléo... Vivement qu'on trouve cette entrée basse...
On profite de la descente pour changer deux trois choses dans l'équipement, pour plus de confort, quelques plaquettes ont souffert... La descente se passe sans trop de soucis, Samuel semble apprécier le spectacle, même si on sent une légère appréhension en se disant qu'il faudra refaire le trajet retour le lendemain...
On arrive rapidement au bivouac mais on décide de laisser les kits et de ne garder qu'une corde, quelques spits et plaquettes (3 pour être exact... on a été un peu trop légers du coup...) et de continuer vers l'affluent Ouest... L'objectif est de reprendre toutes les galeries qu'on croisera...
On part rapidement vers une partie du réseau qu'on ne connait pas Alexis et moi, en direction du FAMEUX siphon de sable... Les galeries sont très esthétiques, quelques concrétions assez jolies, de gros volumes... On aboutit dans une galerie de boue qui s'avère plutôt jolie et assez originale... Des gours de boue, des concrétions de boue... Mais rien de concret et on reboucle rapidement.
On continue dans la galerie principale, par une corde en place pour aboutir dans une grande salle avec un énorme chaos !! On sent que c'est creux dessous et on bataille plusieurs minutes pour trouver la suite... Au bout de la salle, je trouve un puits mais à priori, pas de spits en place... On a dû louper un passage dans le chaos...
Chacun tente dans son coin divers passages mais on sent que ça aboutit à chaque fois sur un puits ou des blocs instables... Samuel finit par trouver le passage, avec un spit en place...
En bas, on se retrouve sous le chaos mais c'est bloqué dans tous les coins, avec des blocs qui n'inspirent pas trop confiance... On remonte vite et on décide d'aller équiper le puits en bout de salle...
On a bien mal regardé... Deux spits nous narguent. Samuel part équiper et on se retrouve en bas d'une autre salle, avec une belle quantité de sable... Au bout, on voit bien que certains ont tenté de creuser mais ça n'avait rien donné... On vient enfin de retrouver ce fameux siphon de sable dont on a entendu parler si souvent !!!
On a du mal à comprendre la topo en pointillé de cette partie du réseau... mais un courant d'air aspirant nous inspire et Eric envisage une grosse désob à la mini pelle !!! Reste plus qu'à creuser le tunnel pour l'amener...
Comme il n’y a plus rien à voir dans ce coin et qu'il commence à se faire tard (environ 20h), on décide de vite aller faire du tourisme vers le Colorado. La Béhance me laisse toujours béat de frayeur (je déteste ce passage), la péniche n’a pas bougé malgré les inondations des dernières semaines, Alfred a un peu vieilli et ses moustaches ont bien blanchies, le Colorado est toujours aussi impressionnant…
Au bout d'un moment, on décide de s'arrêter, vers -550 m de profondeur... De toute façon, Samuel devra fêter son premier -100, -200, -300 etc.
On retourne donc au bivouac pour fêter ça. On arrive vers 22h30... 12h qu'on crapahute et une pause va nous faire du bien... Le matériel n'a pas trop souffert au bivouac, pas de sacs de couchages moisis ou autres surprises...
Samuel a amené un peu de vin, beaucoup de cacahuettes et on fête son premier -500.
Comme d'habitude, on pase une très très bonne mauvaise nuit... Réveil ouverture des yeux à 9h et c'est reparti dès 10 h pour la remontée... On prend notre temps pour remonter tranquillement, car, comme le dit le proverbe d'Eric, "si on se presse en spéléo, on gagne de l'attente"...
Sortie vers 14 h avec une bonne et une mauvaise surprise... Le soleil nous attend mais à priori, il n'a pas beaucoup neigé (ça a même fondu) et les 4X4 nous ont pourris la piste jusqu'en haut... Et comble de malchance, personne n'a pensé à nous amener une petite bière ou un thermos de thé... Les bonnes choses se perdent dans ce club... Il y a quelques années, on venait même nous acceuillir dans les puits !!
Alexis et moi redescendons en ski par la route alors que Samuel et Eric coupe directement dans la pente... Au fur et à mesure de la descente, les douleurs dans les cuisses deviennent inversement proportionelles à la quantité de neige sur le bord de route... La fin de la descente se finit en ski rando, les skis sur le dos... On espère secrètement que les autres arriveront à la voiture avant nous et auront la délicatesse de vnir nous chercher... Malheureusement, on les retrouve deux lacets en dessous et la fin de la descente se fait ensemble jusqu'à la voiture où personne n'a eux la gentillesse de nous laisser des bières... Il va falloir changer ça !!!
De retour au club, on trie vite fait le matos... Retour maison où on va bien dormir ce coup-ci... Contents de revenir au Behia et de relancer les explos !!!