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Voyageurs des strates
15 février 2020

Plouf à la Nive

9h30, les vaillants se rassemblent : Darioush, Laetitia, Jean-Louis, Serge et moi-même. Nous sommes rejoints par Frédo et Ludo, le nouveau crapouillaux béarnais. PH, Yves et Josée jonctionneront au parking. Cela arrive de tout le 64 dites donc !

Parce que la Nive, elle le vaut bien.

Petit briefing pour les ceusses qui ne connaissent pas la cavité : l'objectif est de suivre le fil posé par Frédo l'an dernier dans le S4, qui après un point bas à -47m remonte jusqu'à -12, où il avait laissé son dévidoir ; après quoi, l'idée est de continuer à remonter en espérant tomber dans un exondé, et qui sait, trouver le chemin vers les mythiques tréfonds du Behia... Au passage, nous espérons réaliser quelques prises de vues si les conditions s'y prêtent.

Serge devant nous quitter pour le moment, nous nous répartissons les kits sur le parking des sources: nous sommes 8, il y a 9 kits sans compter les persos, mais heureusement les portages seront courts, et puis on a oublié le pinard. Nif-Nif et Nouf-Nouf nous tiennent compagnie pendant la délicate opération de l'enkitage, avec un regard gourmand bien qu'un peu suspect pour les néoprènes. Au moins, on aura de quoi bouffer à la sortie si nécessaire.

J'adore ce pays, où le jambon gambade en toute liberté dans la prairie...

J'adore ce pays, où le jambon gambade en toute liberté dans la prairie...

Dans le pierrier à l'entrée de la grotte, il est temps de se déguiser en canyonistes/spéléos/surfeurs. Mention spéciale à PH, qui tel Brice (pas Maestracci, l'autre), semble tout disposé à surfer une Belharra souterraine. Un lamina taquin fait tomber une chaussure de Frédo entre les blocs ; comme quoi il faut toujours partir en spéléo avec des bâtons de randonnée, ça peut servir pour partir à la pêche, merci Yves ! Enfin nous voilà tous prêts, tous beaux, aussi propres et reluisants qu'une chaîne de mousquetons neufs, et Laetitia ressemble à la sirène du port de Copenhague.

Les obstacles sont avalés en douceur : la marche de l'entrée, le pont de glaise, le premier lac, le pierrier, le deuxième lac. On barbote avec bonheur jusqu'au ventre dans une eau à 10°C, après avoir transpiré. Cette grotte est toujours aussi agréable à parcourir, avec ses volumes superbes et le cours d'eau en ambiance sonore.

Au terme d'une heure environ de portage depuis le parking, tout l'équipement est au bord de la vasque. L'eau est d'une limpidité inédite, mais décidément les laminak sont joueurs aujourd'hui : l'un d'eux s'est amusé à jouer aux quilles avec une 12 litres, et le détendeur n'entre plus dans le robinet ! Il faudra un bon quart d'heure d'efforts musculaires et la mise en commun de quatre cerveaux, d'une clé de 17 et d'une providentielle sanglette de Dyneema, pour arriver à faire pénétrer Papa dans Maman avec la délicatesse d'un Américain introduisant la démocratie au Moyen-Orient.

 PH énumérant tout son répertoire de jurons basco-béarnais.

 

PH énumérant tout son répertoire de jurons basco-béarnais.

Tout le monde aide les ploufeurs à se déguiser en cosmonautes, même si en ce qui me concerne mon sex-appeal tient certainement davantage du bibendum Michelin que de Thomas Pesquet. Tout fonctionne, les lampes éclairent, la caméra tourne, les détendeurs détendent, les plombs plombent.

Non mais regardez-moi cette flotte, les Caraïbes j'vous dis !

Non mais regardez-moi cette flotte, les Caraïbes j'vous dis !

Nous rejoignons rapidement le départ du puits, pour attaquer la pente à 30° plein ouest découverte en 2017. L'eau est cristalline, 10 mètres de visibilité, c'est à peine suffisant pour voir toutes les parois.

A -35m la pente s'adoucit, et nous progressons dans le "couloir des graviers", cap au 210, 12 mètres de large et 4 mètres de haut je dirais...peut-être davantage, c'est gigantesque.

Bref, le point bas est atteint, quasi 50 mètres, 100 mètres de l'entrée. Et là, horreur, malheur, consternation, coquins de laminak : le fil est rompu. Il repose, flasque et pitoyable, en une pelote aussi bordélique que la chambre de mon héritière adorée.

Forcément, le temps de ramener les morceaux, d'en faire une pelote, de tout raccrocher en sécurité, on perd du temps et de l'air. Ce qui fait que c'est bientôt l'heure de rentrer... Aujourd'hui, la science n'aura guère avancé malheureusement.

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L'opacité du siphon pouvant inciter à la mythomanie, n'oubliez pas que Dieu vous regarde ! (ou Frédo en plein débat philosophico-plongistique avec PH)

Les copains nous accueillent à la surface, ils auront à peine eu le temps de jouer les touristes dans la partie haute après le pique-nique. Au sortir de la grotte, certains profitent de la baignoire à remous naturelle pour se laver quelque peu ; et quel plaisir de retrouver Serge qui à lui seul nous embarque deux kits ! Je ne sais pas ce qu'il mange cet homme-là, mais c'est sûrement pas du Burger King.

Voilà, un TRÈS grand merci aux participants, on sait que ce n'est pas particulièrement drôle de trimbaler du matériel de plongée sous terre, sans eux on n'aurait plus qu'à aller tirer du fil au Port-Vieux, respect, force et honneur ! Merci aussi à Jean-Louis pour ces premières photos, si certains en ont d'autres on est preneurs !

Bises à tous.

Stéphane.

 

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