4 jours d'acharnement et d'explo (petite ...) au G701
Jeudi 30 janvier 2020
Participants : Laetitia, Darioush, Alexis
Alexis et Darioush proposent une sortie au G701. J’avais déjà entendu parler de ce trou, pas en de très bons termes, mais je suis joueuse, j’ai envie de voir à quoi ça ressemble et qu’est-ce qu’on y fait. Me voilà donc embarquée avec la fine équipe. Covoiturage avec Darioush toujours plus que ponctuel et Alexis, … qui a d’autres qualités ! ;)
Au club, les gars se concentrent pour faire le point sur le matériel à emporter. Petit à petit, j’associe de plus en plus de mots de vocabulaire aux objets bizarres contenus dans ce local et surtout à leur utilité. J’ai même découvert que le diminutif « désob. » signifie désobstruction et non désobéissance ! Les sacs sont remplis. Nous partons sur la route d’Urkulu. Arrivés en haut, les paysages sont magnifiques mais un vent à décorner les bœufs souffle. Changement de tenue et en route pour la descente à flanc de montagne jusqu’au fameux trou.
Dès le début de la descente on s’y sent à l’étroit. Le ton est donné. Quelques araignées sur le passage, Darioush n’est clairement pas fan. La progression est plutôt lente et fastidieuse. Il faut régulièrement se contorsionner pour passer dans les méandres, ramper ou avancer à 4 pattes. Trois petites descentes sur corde si mes souvenirs sont bons dont un fractionné. Les garçons installent tout. J’en profite et me laisse guider. Au bout d’un bon moment dans les méandres, on manque de matériel pour continuer plus loin. Ça a déjà été désobstrué par d’autres mais nous ne pouvons plus avancer en sécurité faute de matériel. Sur les conseils prudents d’Alexis, nous nous arrêtons donc là. Petite pause restauration dans un semblant de mini-salle où nous rentrons difficilement à deux. C’est vraiment pas la Verna ! Chacun leur tour, les gars en profitent pour tapoter sur quelques pierres qui entravent la progression. L’idée est d’élargir un peu afin de faciliter la progression pour les futures équipes qui souhaitent avancer et désobstruer.
Le retour se fait sans encombre. Darioush râle encore un peu de partager les lieux avec les araignées.
Cette sortie m’aura valu quelques courbatures. Le G701 peut se venter d'une grande qualité, c'est qu'il permet de vraiment apprécier les paysages et la progression dans les autres grottes! A ce jour, le mystère du G701 reste intacte.
Laetitia
Jeudi 13 février 2020
Participants : Darioush, Alexis
Une petite séance pour continuer à équiper une main courante merveilleusement confortable (cette fois, on a suffisamment de matos), mais aussi pour recalibrer lorsque cela est nécessaire. Mais pour cette partie là, aujourd’hui, rien ne fonctionne vraiment bien. Le caillou à casser est vraiment trop fissuré, du coup efficacité proche de 0. Ça ira mieux la prochaine fois !
Alexis
Mardi 18/02/20 et jeudi 20/02/20
Explorateurs : Alexis (mardi seulement), Thomas, Darioush
TPST : ~ 2x 9h
Mardi 18/02
Le G701 n’a pas encore livré tous ses secrets et nous sommes trois Martel en herbe bien décidés à en percer les mystères ! Thomas, présent pour les vacances, va pouvoir sérieusement nous épauler sur le chantier rocailleux.
Nous nous enfouissons aux alentours de 11h, dans des conditions météorologiques extérieures très favorables.
Le courant d’air habituellement vigoureux est plutôt faiblard, indécis entre aspiration et refoulement...Les gaz divers et variés risquent de tournoyer un moment !
Le matériel est déchargé au dernier terminus des périgourdins, une petite salle faisant suite à une diaclase inconfortable aux murs hérissés de piques. Un court répit d’élargissement qui replonge très vite vers un méandre vertical où nous commençons à nous atteler. Nous envisageons un recalibrage en partie basse, misant sur un passage possible au pied d’un ressaut. Je fore le calcaire par deux fois, nous allons ici tenter la technique du coup double suggérée par Thomas. Pendant ce temps Alexis prépare un second élargissement au bout de cette infâme diaclase, et en profite pour préparer deux nouveaux points d’amarrage pour une descente en toute verticalité.
De notre côté, les complications commencent lorsque j’essaie de forcer le passage avec une bourre un peu trop épaisse. Quelques minutes plus tard, quelle frustration de ne rien entendre en appuyant sur le bouton ! Aucun des deux tubes granuleux n’a daigné s’exprimer…A coup sûr, les laminaks ont encore frappé ! Trêve de mauvaise foi, Thomas se charge de faire remonter le taux de réussite avec une troisième fragmentation couronnée de succès.
Alexis s’en va alors vérifier l’hypothèse du passage bas. Hélas point d’exutoire de ce côté, les joies de la désob…
La partie haute à son tour dégagée s’ouvre sur une galerie étroite sous le pendage très incliné, similaire à celle de l’entrée de la cavité. Un rocher que l’eau n’a pas terminé de ronger fait obstacle, il aura droit à quelques coups de massette, libérant juste la place nécessaire à notre passage.
Il est l’heure pour Alexis de rejoindre la surface, tandis que nous nous acharnons toujours plus bas, les -100 certainement déjà derrière nous.
Le rocher dissimulait un petit ressaut puis une trémie de blocs mikados. Il ne faut pas trop s’agiter lors du passage de l’étroiture qui se trouve à leur base. Nouvelle galerie à ressauts-vasques dans la partie active qui ne manquera pas de se remplir en cas de crue. Le bas de la galerie semble se heurter à un mur et le courant d’air, aussi faible soit-il, provient plutôt d’un cheminement parallèle à droite. Thomas entame l’élargissement de la jonction tandis que je décide d’aller maximiser le passage en pulvérisant, à la force des bras, le fameux rocher un peu plus haut. Mes articulations s’en souviendront…
Au total, une avancée d’une bonne vingtaine de mètres de première, et nous remontons avec notre fatigue !
Jeudi 20/02
Nous ne sommes plus que deux vaillants explorateurs toujours aussi motivés à en découdre avec la caillasse. Le temps est avec nous, très dégagé et le vent est de retour sur les reliefs de l’Urkulu.
Nous poursuivons l’érosion forcée de la galerie parallèle, en remontant une quantité non négligeable de débris jusqu’à la jonction. Un bouchon se forme rapidement, condamnant la première galerie. Nous espérons avoir misé juste ! Quelques recalibrages plus tard, nous atteignons un mur qui dévie le cheminement vers la droite. L’endroit est très étroit et il faut à nouveau user de combustible. Le courant d’air en léger souffle ne nous aide pas à respirer convenablement. La suite débouche sur un petit méandre un peu plus large. Mon coéquipier continue sa route vers une nouvelle galerie pentue pendant que j’élargis un virage. Je me rends vite compte qu’un bloc d’une taille respectable, calé au dessus de ma tête est en fait légèrement mobile. La cloche minérale se balance dangereusement, nous décidons d’y remédier avant qu’elle ne puisse sonner un quelconque glas !
L’opération de perforation par le dessus est un poil délicate et le trou finit par traverser le bloc…Il va falloir bourrer des deux côtés.
Finalement nous triomphons de la menace et la voie est libre. Nous nous retrouvons au nouveau terminus, en bas de galerie qui dévie encore sur la droite. Nous n’irons pas plus loin. Quelques aménagements manuels à la massette-burin sont de rigueur en amont. Encore une vingtaine de mètres de gagnés sur ce front souterrain.
La dose de vapeurs viciées est certainement atteinte pour la journée, nous remontons tranquillement pour une dernière étape : pose d’un grillage anti-soutirage en amont du « tunnel » près de la base du P10. L’installation est sommaire et les goujons peu abondants, nous espérons qu’il fera tout de même son office en attendant une vraie grille de fer forgé !
Darioush