2 mai 2021
Gouffre Etchart - dimanche 2 mai 2021
Etchart vous connaissez ? Non pas l'entreprise de BTP d'Irissarry, mais un trou là-haut perché dans les Arbailles.
Petit comité pour cette sortie spéléo, étaient présent Valerie P, Thomas et David.
En ce beau dimanche de printemps certains ont préféré la fraicheur du canyon et n'ont donc pas répondu à l'appel de Valérie.
Valérie et Thomas connaissent déjà ce trou mais veulent persister dans l'exploration espérant trouver une issue respectable à ce beau gouffre. Ils récupèrent les cordes et matériels au club avant de me rejoindre au cayolar pour 10 h. Préparation des kits, petits pipi et nous voilà partis pour l'entrée de la cavité.
L' approche est éprouvante, au bas mot cinquante mètres... tout de même ! Mais ça monte ! Un peu.
Le trou est protégé de barbelé, je comprendrai plus tard pourquoi au vu des nombreux ossements jonchant la base des premiers puits. Nous ne sommes donc pas les premiers à investir les lieux !
Une maman choucas nous accueille de ses cris stridents et agressifs, protégeant son nid et prête à en découdre avec l'envahisseur. Bien caché, noir dans le noir l'oiseau surveille, espérant peut-être son repas.
Je me lance dans l'équipement, observé de près par mes deux acolytes tel un jury d'examen. J'accepte leurs regards d'obsédés du nœud, et reste concentré, je n'aimerais pas servir de casse-croûte à notre hôte le choucas.
Ils corrigent quelques erreurs par-ci et là et ne sont pas avares de conseils. J'apprécie.
Beaucoup d'ossements s'entassent dans les premiers puits, crâne d'oiseau, fémurs d'autruche, métacarpe de ragondins... l'identification par animal est difficile pour nous autres, paléontologues de base.
Quelques photos et nous voilà repartis (petite pensée à la moustache de Jean-Louis).
Plusieurs puits se succèdent dont un de 55 mètres en fil d'araignée et s'enchaînent aisément jusqu'au magnifique passage d'étroiture.
Pieds ou tête en-avant, voilà la question que je me pose devant ce passage plus étroit que mon corps d'athlète.
Sans hésitation Thomas enfile ses jambes et farfouille à l'aveugle tel un xixari, et avant qu'il ne disparaisse je lui emboîte le pas, pas par peur mais pour faire suivre les kits bien sûr. Non sans mal, avec mon genou cagneux je me faufile, et ça passe, presque facilement !
Valérie ferme la marche et peste un peu après ses quelques petits grammes récemment pris, mince fallait pas le dire ! De plus ça ne se voit même pas !
Moins expérimenté je peine parfois à trouver certains spits de progression, mais avec l'aide de mes compagnons et un temps de réflexion l'équipement se poursuit.
Nous ne sommes pas pressés et Thomas et Valérie prennent le temps d'expliquer, de corriger et valider mon dur travail.
Valérie note les différentes hauteurs et l'équipement en place, décrit les passages pour affiner sa topo et fiche d'équipement, cela servira certainement.
La suite nous mène au fond où pseudo fond. Une inscription datée (j'ai oublié la date et la profondeur) désigne l'arrêt de prédécesseurs, mais depuis et probablement grâce à l'avancée technologique des lampes une suite est trouvée, petites étroitures, désescalades et puits. Le dernier puits est arrosé, terminant dans une faille très étroite au relief tranchant.
Nous sommes là à -170 mètres. En suivant le cheminement de l'eau, aidés de nos faisceaux de lampes nous devinons l'ombre d'un minuscule passage, mais à vue de lampe pas possible de passer. Il nous faut trouver un autre cheminement.
Thomas s'offre une traversée et remonte une cheminée terreuse, espérant libérer la suite. Ça queutte ! comme il dit. Une masse de roche termine cette cheminée mais une petite fenêtre laisse espérer une possible suite et nous permet de rêver à l'immense réseau caché derrière. On ne s'avoue pas vaincu, il faudra revenir, bien armé et quelques tirs décideront du sort de ce gouffre.
La pause casse-croûte se fait un puits plus haut, au sec.
Il est l'heure de remonter. Valerie file devant suivie de son xixari préféré.
Je garde le poste d'équipeur/ déséquipeur, poste facile et je laisse le plaisir à Thomas de progresser avec deux kits de cordes, privilège de l'âge comme disent les anciens.
De toute manière, un peu têtu, il ne souhaite pas mon aide. L'etroiture maintenant connue se passe sans difficulté, tête la première et quelques grammes perdus.
7 heures sont passées et nous retrouvons le jour. Encore une fois nous avons passé une belle journée sous terre, partage, bonne humeur et rigolade, sérieux de temps à autres tout de même. Il nous faudra revenir pour espérer trouver une suite ...
De l'eau au cayolar nous permet de nettoyer le matériel avant de boire la bière de fin de journée.
David I.
TPST : 7h.
LIEU : gouffre Etchart / Arbailles
DATE : le dimanche 02 mai 2021
PARTICIPANTS : Valérie P, Thomas, David.
PHOTOS : Valérie Poitou.
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