Perta Jano - dimanche 9 juillet 2023 - ORBAIZETA ; NAVARRE
Marche d’approche : 1 heure
T. P. S. T. : 6 heures
Particpants : Jean-Louis, Serge, Brice, Arturo (Satorrak de Navarre), Julien, Tito de Cambo, Fred, François, Darioush
La Perta Jano c’est le genre d’histoire qui se raconte comme une confidence après une longue soirée de grillades sous les étoiles, quand le silence commence à se faire. L’histoire d’une exploration débutée il y a trente ans, et que le destin a recouvert d’une brume de mystère. C’est ces histoires qu’on aime car elles réveillent l’imaginaire. On plonge notre regard dans les étoiles en inspirant une bouffée d’air, et les escarbilles dansent pour nous dans la nuit.
S’il fallait je m’en arrêterai là pour le compte-rendu, car c’est bien ça de ce dont il s’est agi. Je ne parle pas de la grillade, il n’y en a pas eu, ni de la nuit, c’était le jour. Mais de glisser dans une histoire ça oui.
Quoi de mieux que de relire le récit de la sortie du 13 avril déjà pour se remémorer tout le contexte technique et humain. Se retrouver au fronton de Garazi sous la tête du cerf le dimanche matin, traverser Urkulu dans la brume, et déboucher à la fabrique d’Orbaizeta sous un soleil fantastique après avoir retrouvé Arturo de Navarre.
La marche d’approche se fait le long d’un canal qui serpente horizontalement à flanc de montagne. Puis subitement les connaisseurs indiquent un piqué à réaliser, ça sera là-haut après une montée abrupte, que l’on rejoindra la perte nichée dans un vallon.
La progression dans le puits d’entrée se fait par une multitude de petits puits fractionnés, où Darioush et Julien reprennent consciencieusement les amarrages. Brice met à profit ce moment pour faire une séance de photos où chacun trouve un rôle, Tito de Cambo et Fred sont des modèles de choix. Arturo, Serge et Jean-Louis attaquent la topo, les points de typex® jalonnent la descente. On sent le réseau actif, la pierre est polie et luisante. Des sangsues se devinent parfois.
Une première équipe commence l’exploration du réseau à l’arrivée en bas du puits, pendant que la topo se continue au-dessus. À ce moment-là, je me disais que le premier groupe aurait vite fait de revenir, mais le temps passant, il fallait bien se rendre compte qu’il devait y avoir du développement.
Les voilà finalement de retour au moment où l’équipe topo finit le puits. On mange, on échange les impressions et globalement ça donne une furieuse envie de continuer l’exploration, là où la méthodique topo invite à une progression lente et minutieuse.
Alors une deuxième équipe d’explo se met en route, pendant que la topo continue. Et là, bam, c’est Jumanji, les tambours battent et tu rentres dans l’aventure. Le réseau s’est frayé un chemin au travers d’un mille feuilles sédimentaires incliné à 45°, les salles que l’on rencontre sont à l’image de la grande galerie de la pyramide de Khéops. Les failles qui parcourent les parois semblent palpiter, mais figées dans une retenue qu’un souffle seul pourrait briser.
Retour en arrière pour rejoindre l’équipe topo et là on range les compas, les cartables et les équerres, et on dételle les chevaux fous. Comme une trombe dans les galeries, sans un mot, on retrouve les lieux des anciens récits. Passages scabreux, glaise, chaos en équilibre, souffles d’air qui se devinent parfois. Après une légère étroiture, une voix que l’on entend résonner dans l’écho d’une salle qui se révèle dans toute sa grandeur.
Au fond une corde, la corde posée par Serge en escalade il y a trente ans pour tenter d’atteindre la suite qui se devine sur une lèvre bien plus haut. Le chemin s’était arrêté là à l’époque et nous rebroussons chemin. Promis on reviendra !
François