Coume Ouarnède épisode 1
Compte rendu du week-end à la Coume, du 11 Novembre 2010 au 14 Novembre 2010-11-15
Avant de partir à l’aventure, voyons quelle est la définition de la spéléologie selon chacun :
Stéphane : « la vraie spéléo, c’est quand on a le sentiment d’être vraiment allé faire un voyage au centre de la Terre » (ok, y’a rien de drôle, mais le Steph qui fait de la poésie, c’est assez drôle en soit, sans rien ajouter ! !!)
Mathieu : « La spéléo, c’est l’exploration des cavités, l’exploration au plus profond de soi, et surtout l’exploration au plus profond des autres… Bon, on s’enc…orde ? »
Maxime : « La spéléo, c’est l’occasion de jouer à ET l’extraterrestre (ou ici, intra terrestre) avec des loupiotes partout sur le casque, à faire pâlir les casinos de Las Vegas !! »
Gillen : « La spéléo, un truc idéal où un souletin peut s’exprimer pleinement en mulant sur les cordes et les rochers, à s’en décrocher les bras !!! Ou sinon, un lieu tout noir où on voit rien !!! »
AlexiS : « La spéléo, un truc génial où on demande aux autres de rester dans des positions inconfortables, suspendu à une corde, ou sous une cascade, en leur faisant croire qu’on les prend en photo… » (au passage, le résultat vaut le coup !)
Marie : « La spéléo, un truc peuplé quasi exclusivement de gars. D’ailleurs, l’humour des gars et la spéléo, ça se ressemble beaucoup ! Ca glisse toujours vers des profondeurs abyssales, et plus ça dérape vers le fond, plus ça devient gras ! » (Franchement, parfois, j’admire ta patience devant la hauteur des discussions !! ;-D )
Jérôme : « La spéleo, un truc génial, où tout le monde est JANTE-i, où tout ROULE, où on peut ROUE-piller, où on ROUE-spète parfois, où tout TOURNE rond. Mais parfois, on est un peu CREVE et avec le froid, gare au PNEUmonie… » (En espérant que le retour en galette n’a pas été trop galère !!)
Olivier : « La spéléo, un truc où règne la liberté, l’égalité et la fraternité… Bon, fraternité, fraternité… de temps en temps, c’est pas si mal d’abandonner les petits jeunes à leur propre sort au fond d’un trou. »
Nicolas : « La spéléo, un truc super mais où on peut poiroter des heures à attendre les autres au fond d’un puits… ou devant la porte ouverte d’un gîte !! »
Serge : « La spéléo, c’est le top pour écouler tout le stock de Patxaran de l’année précédente !!! Le Patxaran ?? Vous connaissez pas ?? C’est le meilleur truc pour Désober le cerveau !! Rien de mieux pour élargir le passage entre les deux hémisphères !! »
JEUDI 11 Novembre où la double trilogie Star-Wars
La météo, « La Menace Fantôme »
Départ jeudi matin à 9 heures du club avec Olivier et Alexis. On entasse le matos dans le fourgon et tout de suite, la discussion s’oriente vers la météo… Ici, les ruisseaux sont tous très hauts… En espérant que ça ne ruinera pas tous nos plans… Trajet sans histoires, sauf à l’arrivée où un sanglier, n’ayant pas compris qu’il devait courir devant les chiens de chasse, nous traverse devant la voiture… Tant que ce n’est pas un ours…
Et c’est là que commence la menace de la météo… Les sommets sont enneigés. Ca risque d’être humide là-dessous !! En passant voir le gîte des Limougeauds, personne. Ils sont déjà en train d’équiper le Pont de Gerbaud. La personne qui gère le gîte nous apprend par contre que le lundi et mardi, il a fait un temps affreux, mais que le mercredi, par contre, il a fait beau… Nous voilà rassuré… pour quelques minutes.
En effet, lorsque nous arrivons à notre gîte, le mari du couple de personnes âgées qui le tiennent nous apprend que le mercredi à été affreux !!! « Y’avait une de ces pluies et un brouillard »… En même temps, il est à moitié aveugle… Heureusement que sa femme qui est presque sourde ne nous a pas dit qu’elle avait entendu le tonnerre !!!
Notre gîte, c’est vraiment « les vacances à la ferme ». Lapins, chèvres, poules… Notre bordel de cordes, de combis, de kits dénature à peine au milieu des machines agricoles et de tout le bordel que peut contenir une grange !
En entrant dans le gîte, le froid nous saisit… Rapidement, nous nous décidons à allumer le poêle à mazout. Notre logeuse nous avertit : « Attention, il ne faut pas que ça s’éteigne ! Mais si la flamme est bleue, c’est gagné ! ». Elle passera bien 20 minutes à surveiller les flammes, de peur qu’elles s’éteignent !
« L’attaque des Coumes »
Après l’arrivée de Jérôme et Marie, c’est l’étude de la topo… Et là, la Coume donne l’impression de nous attaquer et de rigoler… Une centaine de kilomètres de galeries, une cinquantaine d’entrées… Des galeries qui se croisent et se re-croisent… Un vrai labyrinthe… A tel point que personne n’est d’accord sur le nombre d’entrées !
Il est temps d’aller se confronter à cet énorme labyrinthe. Au programme, équipement du puits des Indomptables, et petite visite de la salle du trou du vent, histoire de voir le niveau de l’eau pour préparer la traversée du samedi. Dans un même temps, les limougeauds équipent le Pont de Gerbeaud, la sortie de la traversée du samedi.
Jusqu’au Indomptables, il y a une petite marche d’approche de 30 minutes environ, le temps de trouver les 53, 54 et 55ièmes entrées !!
« La revanche du site »
Alexis, heureusement, connait cette entrée mais n’a qu’un vague souvenir de sa localisation… A priori, ça ne sera pas bien dur de la retrouver… Nous avons juste à trouver un gouffre dans un carré d’environ 50m de coté… D’autant plus qu’il y a un arbre mort au dessus de l’entrée… C’était sans compter que le site a décidé de prendre sa revanche… Dans cette zone, il doit y avoir une entrée tous les 4m et un arbre mort tous les 5m… Du coup, nous avons trouvé la 56 et la 57ième entrée ainsi que les 10 suivantes !!!
Au bout d’un quart d’heure, nous trouvons enfin la bonne entrée que nous allons essayer d’amadouer, faute de pouvoir les dompter !!!
« La tête dans les étoiles »
On descend enfin sous terre (après trois pages, il était temps !!!). La descente est magnifique. Prés de 100 m de descente, fractionné, dans une grande faille en oblique. Le son des « libre » vient de temps en temps percer le silence puis les clapotis de l’eau qui s’écoule au fond.
Arrivé en bas des puits, nous continuons en suivant une petite rivière. Le plafond s’abaisse jusqu’à nous obliger à marcher, à moitié fléchis, voire à 4 pattes. Puis le plafond se relève à nouveau et nous entrons dans la grande salle du trou du vent.
Bon, d’accord, rien à voir avec la Verna mais les dimensions sont tout de même impressionnantes. Nous continuons à longer la rivière et à descendre vers le fond de la salle. Sans s’en rendre compte, nous descendons encore une centaine de mètre de dénivelé, rien que dans la grande salle. Au fond de la salle, le sol est glaiseux et ne reflète que très peu la lumière. Olivier et moi, avec nos acétylènes, nous nous sentons bien seul au monde… Dur de voir ses pieds, rien derrière, rien devant, rien sur les cotés… Que du noir autour de soi…
Arrivé au fond de la salle, une bonne et une mauvaise surprise… La bonne surprise, c’est que le niveau de l’eau n’est pas trop élevé et que le passage du Pertuis, un boyau étroit et assez bas, suivi d’un ressaut d’un mètre, est franchissable. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il faudra se mouiller pour le franchir…
Ce jour là, le franchissement n’étant pas obligatoire car nous remontons par le chemin emprunté, Jérôme, Marie et moi préférons assurer la sécurité à l’arrière (tout ça pour ne pas dire qu’on ne veut pas se mouiller) pendant qu’Olivier et Alexis vont voir le niveau d’eau dans le puits suivant le Pertuis.
« L’eau du Pertuis contre attaque »
Au moment de repasser le passage du Pertuis dans l’autre sens, Olivier a décidé de prendre un bain ! La petite leçon du jour, ne jamais faire confiance à un caillou mouillé !!! Olivier, en remontant le Pertuis, a ripé et nous a offert une belle séance de fou rire, plaqué contre la paroi humide, l’eau s’engouffrant goulument dans sa combi pendant qu’il s’activait pour sortir de la trajectoire de l’eau !
La remontée s’est faite sans histoire, juste un peu froidement pour Olivier !
« Le retour du jeudi »
A la sortie, une surprise nous attend ! Ce n’est pas une légende, il COUME !!! Ce petit crachin coutumier de la Coume n’a d’autre intérêt que de mouiller ceux qui se trouvent dessous. Passage éclair chez les Limougeauds, histoire de rassurer et de prendre de leurs nouvelles. Tout est en place pour la traversée. De retour au gîte, repas frugal avant Patxaran, discussion et somme au coin du feu… De quoi reprendre des forces avant les prochains jours.
Gilen