Ravin de Harrigorrizola
Ravin de Harrigorrizola : ouverture d’un canyon ?
Sortie du 21-04-2013
Participants : Serge, Alexis, Fred, Fred, Jean Philippe et Gilen
Philippe a décidé d’organiser une sortie au EL71 et, on ne sait pas comment, a réussi à attirer toutes les filles du club dans ce trou immonde, où on se perd, où on s’arrache les genoux, où il n’y a rien de beau à voir dedans, un trou qui ne descend même pas à -300… J’aimerai savoir comment il fait !!!
Alors que nous, voilà, on propose d’ouvrir un canyon par une superbe chaleur, de partir à l’aventure !!! Bon, ok, ouvrir, c’est pas dit… Des rumeurs disent qu’il aurait été descendu… Bon, ok, c’est plutôt un ravin qu’un canyon… Bon, ok, il ne fait pas si chaud que ça… De quoi dissuader les filles ?
Heureusement, Alexis nous rassure… Deborah, Ingrid, Vanina et Jocelyne se joindront à nous. Nous sommes donc six motivés (plus les filles) pour cette première en canyon. Nous retrouvons l’équipe de spéléos qui s’apprêtent à partir pour l’EL71… Le local du club n’a jamais vu autant de monde !!! Si on pensait que le Leize Mendi était un club mort, fallait venir ce matin. On hésite à sortir nos chocolatines, on ne veut pas partager avec cette bande de spéléos…
Comme le canyon est à priori vierge, on embarque quand même pas mal de matos au cas où… De quoi planter du spit, des cordes, des cordes de secours, un sécateur, des pitons, une C200, au cas où on aurait une cascade de 100m au milieu, des crampons, un piolet, des arvars (il parait qu’il y a encore des névés au fond des canyons). Mais Alexis qui est parti en reconnaissance nous déconseille le haut de néoprène.
Et nous voilà partis vers ce ravin inconnu qui nous fait envie depuis plusieurs années… La vue est magnifique et le temps splendide. De loin, le ravin semble avoir vraiment de la gueule ! Une fois la voiture garée, on se prépare et on jette un dernier coup d’œil sur la carte pour voir comment arriver au début du ravin… Ca a l’air raide et on sent qu’on va bien souffrir… Et on se rend compte qu’il y a bien une route en haut et qu’on aurait pu faire une navette… Mais ça, Alexis a préféré ne pas nous le dire… On est joueur ou on ne l’est pas… Mais bon, on est motivé, on sait qu’on va retrouver Deborah, Ingrid, Vanina et Jocelyne plus haut.
On décide de monter par un autre vallon, Alexis connaissant un sentier. Ce vallon aussi pourrait être sympa à faire en rappel… Quelques petites cascades… A voir quand on n’aura rien à faire. Serge nous montre comment il n’est pas du tout en forme, 30 mètres devant. Nous, on peste sur nos kits trop lourds… Heureusement qu’on a renoncé à prendre les crampons, le piolet, les arvars et la C200… Fred veut déjà qu’on s’arrête pour manger…
Arrivé en haut, on s’aperçoit qu’il y avait un autre sentier beaucoup moins raide et plus rapide… On commence à douter de notre super organisateur du jour, Alexis pour ne pas le nommer… En plus, pas trace des filles qui devaient nous rejoindre…
Après avoir hésité entre trois ravins, nous décidons de prendre celui qui parait le plus raide… Et nous commençons à descendre… Là, le doute s’insinue. Pas d’eau, pas de cascade, pas de rappel… On se dit qu’on est vraiment parti sur un mauvais plan… On en vient même à se demander si le bas de néoprène sera utile… Alexis essaye vainement de se justifier : « je vous avais dit que peut être il se pourrait qu’il était possible que ça puisse ressembler à du canyon »… Fred veut toujours manger mais on se dit qu’au rythme où on va, on sera vite à la voiture…
On rejoint tout de même Déborah. Elle est assez grande, mais toute fine et assez frêle, très discrète et on pourrait facilement la shunter. Mais bon, on nous avait promis qu’on irait voir Déborah, on va aller la voir. Du coup, on enfile enfin les bas de néoprène, Fred mange un morceau, et on équipe Déborah. Bon, Déborah ne paye pas de mine mais bon, comme c’est la première, on ne l’oublie pas…
On arrive assez rapidement à Jocelyne. Elle n’est pas très grande et beaucoup aimerait la sauter… Mais bon, on a des doutes sur le fait qu’elle soit vierge et au final, on préfère se protéger… On va l’équiper… Quelques mètres plus bas, on arrive sur sa petite sœur, Jocelynette, vraiment moche, pas engageante, pleine d’arbres morts… Mais rien de vivant nous permettant de la franchir… On décide de recourir au piton… Certains ne font confiance que modérément… Ca bouge un peu… Mais bon, ça passe sans encombre…
Mais derrière, les choses sérieuses commencent. On arrive enfin à Vanina. Elle est splendide, elle commence à avoir de la gueule. Derrière, ça s’encaisse bien. Ca commence enfin à ressembler à du canyon !!! Mais Vanina se mérite !!! Pas d’arbres en vue, pas de spits (nous sommes en première, ne l’oublions pas), pas d’amarrage… Et planter du spit dans du conglomérat, on n’est que moyennement chaud. Mais en prenant Vanina de plus haut, ça passe depuis un arbre et en plus, ça nous rajoute une dizaine de mètres de rappel, ça nous permet de shunter Jocelynette et de récupérer le piton (dommage qu’on ne l’abandonne pas diront certains qui n’aiment vraiment pas ça).
Fred part le premier (il a faim) et on entend à ses exclamations que ça commence à être bien sympa en bas. On commence à se dire qu’on n’en voudra pas trop à Alexis, que ça en valait quand même la peine, ce petit canyon en première… jusqu’à ce qu’on entende Fred, parti devant pour essayer d’équiper la suite, nous crier cette phrase qu’on a si souvent entendu en spéléo et qu’on déteste… « y’a un spit »… Bon, tant pis pour nos rêves d’ouverture de canyon… De toute façon, c’est trop tard pour aller au EL71…
La vue étant assez jolie, comme nous avons du mal à contenir Fred et comme, de toute façon, le soleil n’est pas de la partie, nous décidons de manger au pied de cette deuxième cascade, avec quelque chose qui ressemble enfin à du canyon.
Le repas nous offre de superbes sujets philosophiques, notamment la grosse interrogation : pourquoi les bidons ne sont pas carrés… Ca serait plus simple pour ranger la bouffe dedans… Mais bon, un pas de vis carré, c’est pas pratique… Après ces hauts sujets philosophiques, nous reprenons notre descente.
Les ressauts suivants se passent en désescalade, sans trop de souci. Mais la cascade suivante (j’en étais où des prénoms… ah oui, Ingrid)… Jusqu’à qu’Ingrid nous joue un joli petit tour… Petite cascade sans prétention, nous n’avions pas vu la vasque qui suit… Aux cris de joie de Fred, Serge et Jean Philippe, nous comprenons que le haut de néop aurait peut être été utile… Mais Alexis et moi leur montrons qu’en fait, c’est qu’ils ne savent pas faire et qu’on n’a pas besoin de se mouiller… Alexis avec grâce, dextérité et souplesse, moi en rampant sur la berge comme une limace échouée du haut d’une cascade…
La suite est bien sympa, bien encaissée. Un bon enchainement de cascades (on ne leur a pas donné de nom, vu qu’on n’est plus en première) et on se dit que ça pourrait bien valoir le coup d’équiper tout ça proprement, en prenant le canyon depuis la cascade Vanina (vous voyez que c’est utile de donner des prénoms aux cascades !!). Si le CDS nous lit et veut bien nous donner une petite subvention pour cet équipement…
Nous atteignons enfin la zone qu’Alexis avait repérée. A partir de maintenant, nous savons que nous avons quelques petites cascades, une dernière grosse cascade (8 mètres selon lui) et ensuite, plein de petits toboggans.
Nous arrivons rapidement à la dernière grosse cascade… Là, on sent qu’on ne va pas échapper à la douche… Y’a du gros débit et rien pour vraiment équiper hors crue… Ca sent le passage en plein dans le bouillon… Serge équipe et prépare même un débrayable car nous ne voyons pas le fond… Il offre volontiers la place d’éclaireur mais bizarrement, personne ne semble très chaud… On prétexte que celui qui équipe un débrayable se doit de tester son équipement…
Ca ne loupe pas, la descente nous emmène pile poil sous la grosse douche. Du bas, Serge nous crie que c’est horrible… Chacun son tour, on descend, on s’arrête juste avant la gerbe, on se dit qu’on est moins con que les autres, qu’on va l’éviter et, au final, on se ramasse la douche… Sauf Alexis, qui tel un chat, évite le jet… On a pu réévaluer la hauteur de la cascade… Environ 8 Fred, soit environ 15 mètres. Je vous laisse déduire la taille d’un Fred.
Au final, on est tous trempé et bien sûr, on se caille car on n’a que le bas de néop… On maudit tous Alexis qui nous a dit que le bas suffisait et qui en plus n’est même pas solidaire… On décide donc de baptiser la cascade Carla car elle a chanté sa célèbre chanson : « c’est quelqu’un qui m’a dit que… le bas de neop suffisait »…
Mouillé pour mouillé, on se fait donc tous les derniers toboggans, dont le dernier pour le fun, avec corde, avec le chemin pour le shunter à un mètre seulement.
Arrivés à la voiture, les bières et les cacahuètes nous attendent… Je vous rassure, ce n’est pas Alexis, à qui cette tâche reviendrait normalement en tant que président, qui y a pensé! Entre ça, le bas de néop suffisant, la promesse de croiser des filles dans le canyon, le mauvais chemin de la marche d’approche… Ca fait beaucoup quand même Alexis !!! Allez bon, on lui pardonne, ce canyon n’était vraiment pas un mauvais plan.
Gilen